mardi 27 novembre 2007

SCANDALES DANS LA FAMILLE...

Une divergence de vue paralyse l’action gouvernementale. Par une ironie du sort les linges sales se lavent sur la place publique. Des problèmes majeurs relatifs à la succession de René Préval divise la maison présidentielle. Au Palais National on est en train de préparer la transition. Nous devons faire preuve de perspicacité afin de court-circuiter les événements malheureux qui s’annoncent. On ne peut plus supporter les frais d’un chambardement social suite à un éclatement politique qui se confirme au fil des jours. Sur la scène politique haïtienne se déroule une désopilante comédie. Certains leaders politiques marchent sur la pointe des pieds pour paraître plus grands qu’ils ne le sont. Sous l’effet de la fatigue ils retombent sur leurs talons en montrant leur vrai gabarit.
Un Chef d’État doit avoir une bonne tenue de langage pour mériter la confiance des citoyens. Les récentes déclarations de René Préval ont semé le trouble même au sein de ses partisans : "Je suis le président de la transition". Faut-il tester le taux d’alcoolémie de René Préval avant d’avaliser ses discours. Est-il dingue ou joue-t-il à l’imbécile pour amuser la galerie tout en exécutant son projet de révision constitutionnelle et faire main-mise définitivement avec sa clique sur le pouvoir? Il fait appel à la pédagogie subliminale en faisant des déclarations qui évoquent l’image du scénario qu’il désire exécuter. Le dessein secret du Club de Bourdon qui le supporte c’est de s’accaparer à tout jamais du potentiel économique d’Haïti en étendant partout ses tentacules. Aussi rêve-t-il d’un pouvoir centralisateur, faiblement institutionnalisé.
Depuis le retour de René Préval au pouvoir en 2006, on assiste à la résurgence d’un État absolutiste. Cette forme de domination patrimoniale est suicidaire pour la démocratie, le progrès économique et l’avancement social. Quand on héberge au Palais National un mandataire forain qui fait constamment le pitre, devrait-on rire ou pleurer? Son modèle de gestion prête vraiment à la dérision mais le destin de 8 millions d’habitants est en jeu. Donc il ne s’agit pas d’une comédie mais d’une tragédie qui nous cause des moments d’intenses émotions et nous nous demandons : Qui gouverne Haïti ? Le 55ème Président d’Haïti est dénué de toute intelligence, de tout sens de responsabilité et fait preuve d’une médiocrité sans précédent au timon des affaires de l’État.

Aucune synergie ne se dégage des actions des Institutions publiques. Hugo Chavez par le truchement de Fidel Castro, propose de construire 10 hôpitaux modernes en Haïti, soit un hôpital par département géographique. Jusqu’à présent LESPWA n’a présenté aucun devis ni protocole d’exécution. Ce projet traîne au point de susciter la colère du donateur et sa menace de retrait.
Embarrassé, le président René Préval a dû convoquer le week-end du 17-18 novembre certains membres du Parlement pour trouver une porte de sortie.
Depuis quand le Législatif s’occupe-t-il de l’implantation des projets, un domaine strictement réservé à l’Exécutif ? La procrastination du Gouvernement, par rapport à la construction des hôpitaux, ne s’explique que par l’incompétence de ses membres.
Avec qui Préval gouverne Haïti pour afficher une performance plus nulle que zéro? Nous avons reçu un choc devant la piètre prestation du Ministre des Travaux Publics lors de sa convocation au Parlement. Il n’a pas eu le courage de cracher cru le morceau lorsqu’on lui demandait pourquoi la plupart des contrats des travaux publics sont raflés par une seule et même compagnie. Frantz Verella de nature si arrogante n’a pas pu montrer dans le sac les mains de la Reine Elizabeth, souveraine maîtresse du Roi de Marmelade. Elle accapare tout au profit de la Firme de son chum. Verella s’est tu également sur la fuite des 1500 barils d’asphalte du Vénézuéla .
Selon une lettre datée du 25 août 2006, signé par le responsable a.i des négociations Luis Eduardo Espinoza Pérez le Gouvernement du Vénézuéla a fait don de 10.000 barils d’asphalte à Haïti dans le cadre de l’ACCORD PETROCARIBE. Le capitaine du navire "Guanoco" Mr Carlos Malval, par téléphone a confirmé avoir livré aux autorités haïtiennes la cargaison d’asphalte le 22 août 2006. Les documents de réception portent les signatures du Ministre des TPTC, Frantz Verella aussi bien que du Chargé d’affaires a.i de la République Bolivarienne du Vénézuéla M. Luis Eduardo Espinoza Pérez. Cependant Frantz Verella, dans ce protocole, reconnaît avoir reçu 8500 barils d’asphalte et déclare avoir renoncé ( nous ne savons pour quelle raison) aux mille cinq cents (1500) barils restants, non reçus.
Pour votre complète édification nous reproduisons à toutes fins que de droit le connaissement du navire "Guanoco" c’est à dire le document de bord déclarant les spécifications de sa cargaison :
PDVSA PETROLEO, S.A
Connaissement d’embarquement
A bord du vaisseau : Guanoco
Battant pavillon vénézuélien
Dont : Carlos Marval est le Capitaine en charge depuis Bajo, Grande, Port, Vénézuéla Pour : livrer au Port de Port-au-Prince, Haïti Au : Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications Cargaison : Asphalt-Cement(AC-30)
Quantité exacte chargée :
Nombre de barils de 42 gallons US : 10.000 Tonnes longues : 1.625 Tonnes métriques : 1.650,90 Gallons US : 420.000 Kilogrammes : 1.650.900 Mètres cubes : 1.590 Lettre de crédit : NIL Embarquement No 3587 B/L No 10596-3587-1-2 Signature : Carlos Marval.
Dans un pays où les routes ne sont pas asphaltées peut-on accepter qu’une clepto -nymphomane détourne 1500 barils d’asphalte pour son profit personnel parce qu’elle détient la clé du cœur du Roi. Dès lors on comprend l’échec de la mission auprès de la diaspora la semaine dernière.
Tout le monde est fatigué. Les émissaires sont retournés bredouilles après avoir essuyé de lamentables déceptions tant à Chicago, New York, Miami etc.. Quant à Orlando ils n’ont pas mis les pieds par crainte de l’accueil musclé qui leur était réservé. Ils demandent au Gouvernement de virer le consul de Chicago chargé d’ébranler la caravane. Il n’a pu réunir que 40 personnes. La Haute Cuisine et la Diplomatie sont du ressort d’un certain niveau de la hiérarchie. Le pouvoir de Préval s’effrite à un point tel qu’il a peur de se rendre à Cité Soleil sous l’invitation du député de cette circonscription. C’est dans une ballade en hélicoptère qu’il a survolé les bidonvilles de Cité Soleil et de Martissant.

Parallèlement à ses difficultés internes, la plate-forme politique
internationale de René Préval glisse sous ses pieds. L’Hexagone fidèle à la
tradition politique de la Vème République héritée de Charles de Gaulle a
adopté comme ligne directrice l’opposition systématique de la France aux
USA. Nicolas Sarkozy, depuis son arrivée à l’Elysée , adopte le modèle
américain et propose des modifications significatives à la Constitution de
la Vème République. La présence de René Préval au pouvoir a été grandement
favorisée par l’ancienne administration du Quai d’Orsay par le biais de
l’hégémonisme sud-américain. Cette volte-face de la diplomatie française
n’est pas favorable à René Préval, logé à tribord. De plus, miné par des
scandales dans la famille sous la baguette de la Reine Elizabeth, il a
perdu la bissectrice de son pouvoir.

mercredi 7 novembre 2007

UNE DYNAMIQUE D'ENTONNOIR...

Jean Erich René
La tentative de convaincre les Puissances de l’hémisphère de l’urgence de renvoyer le CEP, reconnaître la caducité du Sénat et réviser la Constitution a échoué. La campagne de sensibilisation lancée par une pléiade de sénateurs, au cours de leur tournée en Amérique la semaine dernière, a dévié le complot monté par l’Exécutif avec la complicité de certains diplomates accrédités en Haïti. Si l’ambassadeur américain est sorti indemne de cette confrontation, il n’en est pas de même pour les représentants du Brésil et du Canada. La crédibilité de l’envoyé de Lula en Haïti a été mise à rude épreuve par son homologue à Washington.
L’Ambassadeur canadien en poste en Haïti, par le truchement d’une table d’écoute, à l’insu des sénateurs dissidents, a suivi à distance le déroulement de l’audience. Il en est sorti complètement abasourdi, dépité et nerveux et a changé d’orientation à 180o. On doit s’attendre prochainement à des virements dans certaines Ambassades.
Dans les 72 heures qui suivent le passage de cette mission de reconnaissance, les Ambassadeurs de France, du Canada, du Brésil et des USA ont fait ressortir la nécessité pour le Gouvernement d’organiser les élections sénatoriales dans le plus bref délai. Le Président René Préval a soulevé la sempiternelle contrainte financière. Son inquiétude fut rapidement dissipée par la promesse immédiate de décaissements pour couvrir les frais subséquents. La réunion postérieure de Préval avec l’ACDI est un signe évident de son virage politique. Malgré lui, il va entreprendre rapidement les élections sénatoriales. Toutefois, il cherche à tirer le drap de son côté en tentant de placer le CEP sous son contrôle afin d’obtenir la majorité au Sénat. Selon les vœux de Jean Bertrand Aristide Sô Anne doit siéger à la Chambre Haute.
La création d’un autre CEP serait idéale dans une telle conjoncture. Selon l’article 41 du décret du 3 février 2005 l’actuel CEP provisoire a pour mission d’organiser les élections directes et indirectes. Notons d’une part, qu’en Avril 2006 il a déjà expédié à l’Exécutif son rapport pour la réalisation des élections indirectes. D’autre part, le Sénateur Rudolph Boulos vient de porter le fanion de la victoire en territoire américain en dénonçant le complot qui se trame contre le Sénat. La Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix s’est réunie pour traiter de l’importance des élections indirectes. Préval ne peut plus dissoudre le CEP résultant du consensus du secteur des affaires, des Églises catholiques protestantes et anglicanes etc.…qui d’ailleurs manifestent leur volonté de renouveler leurs représentants. Cet antagonisme qui est la meilleure garantie pour des élections démocratiques constitue pourtant un dilemme pour l’Exécutif.

Avant de résoudre l’inéquation du CEP, Préval voudrait d’abord la
rationaliser. Aussi a-t-il délégué auprès du secteur des affaires, des
émissaires dont Ericq Pierre, le Premier ministre pressenti pour remplacer
Jacques Edouard Alexis. La réunion du mardi 30 octobre 2007 qui devrait
être finalisée par la rencontre du samedi 3 novembre 2007 afin de permettre
au Gouvernement de compter au CEP des membres plus soumis, n’a pas porté
fruit. Dans son désir effréné de garder le pouvoir à vie avec droit de
succession René Préval a demandé à Gabriel Valdès son tuteur de lui prêter
main forte pour convaincre la Communauté internationale. Les initiatives
politiques de René Préval se situent dans le cadre de la solidarité de la
Gauche au pouvoir en Amérique. L’écharpe présidentielle a été remise de
force à René Préval par Gabriel Valdès, nommé expressément à la MINUSTAH
par Koffi Annan, l’ennemi déclaré de Georges Bush. La victoire du 14
février 2006 de Lespwa fut une gifle pour les Républicains. Actuellement
Juan Gabriel Valdez est beaucoup plus influent, comme secrétaire adjoint de
l’OEA, le poste qu’occupait Luigi Einaudi.
Le Grand Architecte du déploiement de l’Alter mondialisme c’est le barbu
Fidel Castro. René Préval, sous prétexte de visite médicale, consulte
fréquemment le viejo. Fidel Castro détient en Haïti le contrôle de la
pénétration verticale des masses urbaines et rurales. Les médecins cubains
installés dans tous les coins et recoins d’Haïti depuis l’avènement de
Lavalas sont les fers de lance de l’alter mondialisme en Haïti. Mine de
rien ils ont déjà mis les batteries en place. René Préval n’a pas confiance
dans la PNH. Aussi il s’est entouré au Palais National d’hommes armés
entraînés au Vénézuéla. Ils ont une carte rose pour s’identifier et
circulent dans des voitures avec des gyrophares et des armes sophistiquées.
Le Chef de Police coiffé de 5 lavalassiens purs et durs fait plutôt figure
de traître. Sa seule planche de salut serait de démissionner à la cloche de
bois comme son prédécesseur Jean Robert Faveur.
Le momentum est-il favorable à René Préval pour imiter les gestes de Hugo
Chavez au Vénézuéla soumettant au Parlement un changement constitutionnel
visant sa réélection? Au moins Chavez offre 1 plat chaud par jour à tous
les écoliers. Les maisons les plus modestes reçoivent l’électricité et le
gaz pour la cuisson. Le Vénézuéla dispose actuellement du métro le plus
moderne de l’Amérique. Préval a-t-il les moyens de sa politique? Il a agité
des leviers dont il n’a pas le contrôle. De toute évidence le sang va
couler par suite d’un mouvement insurrectionnel qui aura pour genèse la
pauvreté absolue des masses. Le peuple prochainement va sortir de ses gonds
parce que René Préval n’a rien entrepris pour améliorer leur sort. Au lieu
d’investir des millions pour le lobbying auprès de la Communauté
Internationale il devrait commencer par répondre aux besoins primaires de
son peuple.
Au cours du mois d’octobre, Préval avait tenté une mascarade en remettant
un portefeuille de 1 million de gourdes à chaque sénateur et un quart de
million à chaque député pour permettre à certains parents de traverser la
crise de la rentrée scolaire. Mais ce n’est qu’un oasis au milieu d’un
désert! Une telle amorce loin de les désaltérer ne fait qu’exciter leur
soif. Il y a un sentiment d’insatisfaction dans l’atmosphère. Lorsqu’un
peuple est en proie à une misère insoutenable il laisse percer son instinct
de bestialité. Port-au-Prince une capitale surpeuplée est une bombe à
retardement. La pénétration avec la granularité la plus fine serait de la
décongestionner par la création de Centres d’activités dans nos villes de
province. Il y a une trop grande concentration de la misère à
Port-au-Prince.
Tandis que la machine politique cale, des problèmes d’ordre environnemental
viennent mettre à nu l’inaction de nos dirigeants. Le passage du cyclone
Noël montre à quel point la population est abandonnée. L’inondation des
plaines de l’Arcahaie, Cabaret, Léogâne, Cayes etc. n’est pas un accident.
C’est l’accumulation de plusieurs années de négligence pendant lesquelles
René Préval et Jean Bertrand Aristide majoritairement occupent l’espace
politique. L’improductivité de ces terres cultivables qui représentent les
greniers de la République, précède la grande disette qui va frapper Haïti.
Il est profane et même badin de penser que le manque de curage des rivières
serait à l’origine des débordements qui endeuillent les riverains. C’est le
symptôme évident de la détérioration de l’environnement haïtien par suite
du déboisement accéléré de nos bassins versants. La thérapeutique n’est pas
à la portée des diplomates du béton. Le cas est clinique et réclame
d’urgence la présence de spécialistes. René Préval en tirant sur toutes les
cordes, de manière irresponsable, a déclenché une dynamique d’entonnoir qui
engloutit le pays.

lundi 29 octobre 2007

LE MAL VA MAL FINIR !

Jean Erich René

La parole est l’arme la plus puissante et la plus dangereuse que puisse posséder l’homme. Les déclarations apparemment les plus banales dans un contexte de turbulence politique peuvent avoir l’effet d’une bombe.
Certains discours peuvent conduire vers la catastrophe. Un homme politique ne peut pas verbaliser comme un bambin sans assumer la responsabilité de ses déclarations. Le bon cavalier ne change pas de monture au milieu d’une rivière en crue, conseille la sagesse haïtienne. La Constitution de 1987 a été approuvée par la majorité nationale. De plus, 57 organisations politiques, au cours de l’été 1987, s’étaient coalisées pour veiller à son application.
Pour contrer la dictature militaire, l’Opération ‘Rache Manyok’ de Mgr Willy Romélus, fut mis sur pied. Les examens du Baccalauréat furent boycottés à cette fin. La Gauche haïtienne a jugé opportun de constituer le comité "Honneur Respect pour la Constitution" dont le père Antoine Adrien fut un élément d’avant garde y compris Arnold Antonin, Anthony Barbier etc.
Comment René Préval un des pontes de Lavalas peut-il retourner sa veste aujourd’hui ? L’histoire haïtienne est riche en rebondissements relatifs aux changements de la Constitution. La plupart des chefs d’État qui ont tenté d’effectuer ce tour acrobatique se retrouvent presque toujours dans l’eau chaude.
En 1806, Henri Christophe a fondé son royaume parce qu’il jugeait non applicable la Constitution de Pétion qui, devenu président après la scission du Nord et du Sud, fut pris dans son propre piège. Il a dû envahir le Palais Législatif pour s’en défaire. En 1935 le Président Sténio Vincent a inauguré sa dictature avec l’arrestation de 11 députés afin de pourvoir à leurs remplacements et obtenir la majorité au niveau des 2 chambres. Ainsi il a pu obtenir les votes de l’Assemblée Nationale pour une nouvelle Magna Carta. Effectivement la constitution de 1935 a enfanté la dictature de 11 ans de Sténio Vincent. (Claude Moise "Constitutions et luttes du Pouvoir en Haïti" tome I, p. 203-240)
Le 12 décembre 1941 le Président Elie Lescot a lancé une réforme constitutionnelle lui accordant un nouveau mandat de 7 ans avec le droit exceptionnel de faire des élections partielles pour remplacer les députés et les sénateurs ((Claude Moise "Constitutions et luttes du Pouvoir en Haïti." tome I, p. 234-235) La clause de non-rééligibilité tourmentait également le Président Dumarsais Estimé. Une crise politique a pris naissance par la tentative d’une révision constitutionnelle le portant à saccager le Palais Législatif. Le coup d’état militaire du 10 mai 1950 le força à laisser le pays avec sa famille. ((Claude Moise "Constitutions et luttes du Pouvoir en Haïti." tome I p. 296-301)
L’exemple le plus récent c’est le départ inopiné du Général Paul Eugène Magloire après avoir amendé la Constitution en 1956 pour instaurer le suffrage universel. Dr François Duvalier élu Président en 1957 a été reconduit le lundi 22 mai 1961 par une résolution de l’Assemblée Nationale pour une nouvelle période de 6 ans suite au suffrage universel du 30 avril 1961. Claude Moise et Gary Hector mettent sur les lèvres de René Préval le même Discours que François Duvalier : "Dans le but d’éviter les tensions artificielles et inutiles génératrices d’amers conflits intérieurs et éviter à la nation des déchirements sans grandeur auxquels périodiquement elle est exposée, la Souveraineté nationale délibérément a substitué au mandat du Pouvoir de 1957, le mandat de continuer la Révolution de la paix, de l’ordre, de la discipline et de la Reconstruction nationale.(Dr.
F.Duvalier, Oeuvres Essentielles p.264)
La révision de la Constitution comporte des risques de dérive si on laisse cette initiative à un clan. De plus, l’obsession de René Préval à remplacer complètement la Constitution laisse l’impression que le pays est plongé dans une crise qui nécessite une solution légale urgente. Pourtant aucun des critères avancés ne justifie l'impératif de ce revirement constitutionnel spectaculaire. La tentative d’immixtion étrangère dans la commission de réflexion sur la réforme constitutionnelle pique notre curiosité et renforce davantage notre méfiance vis à vis de l’équipe au pouvoir. LESPWA s’appuie sur la terreur et le bâillon pour zombifier la population haïtienne et exécuter son projet macabre.

François Duvalier pour sauver la face en 1964 avant de révoquer la Constitution de 1956 qui l’avait élu au suffrage universel, avait reconnu la caducité de son pouvoir, renoncé à son titre de Président de la République pour devenir dans l’intervalle le chef de la Révolution. En suivant de fil en aiguille le schème de pensées de Claude Moise pour l’instauration de la nouvelle dictature, il a additionné les acquis de Vincent, Lescot, Estimé et Duvalier. En effet avec un nouveau CEP à la solde de LESPWA, il est aisé de remplacer les sénateurs manquants et d’obtenir la majorité au niveau des 2 chambres afin de voter leur constitution sans aucun referendum. Finis les problèmes de non-rééligibilité! Vive la succession ! A bas les élections législatives obligatoires chaque 2 ans!
Soyons sérieux! Peut-on à chaque période de l’histoire ajuster la Charte fondamentale de la nation au gabarit du nouveau locataire du Palais national? En déclarant son intention de remplacer la Constitution, Préval ipso facto renonce au mandat qui lui a été concédé par la Constitution de 1987. On ne peut pas avoir en même temps le beurre et l’argent du beurre.
Il y a un coût d’opportunité à payer. Le décisionisme de Max Weber établit les liens entre faits, normes et valeurs. La théorie webérienne tient compte de la connaissance des valeurs propres à la dogmatique du droit et de l'effet des représentations normatives sur la conduite des agents.
Lespwa est-il devenu le point culminant de la rationalité formelle au point de vouloir élaborer des règles à son gré ?
Le programme politique de Préval est encore inconnu comment peut-il servir d’idéal-type pour accoucher une progéniture qui risque d’être un monstre si elle est engendrée à l’image et à la ressemblance de son père. Dans l’intervalle, le Gouvernement est en apesanteur car l’intention vaut le fait. Le Pouvoir de Préval est constitutionnellement caduc. Il s’est laissé entraîner dans un cul-de-sac par des dealers d’opinions. Peut-il effectuer le saut périlleux d’une refonte de la constitution ? Ou va-t-il retourner à son vomi, dirait le Professeur ? Des deux côtés, le mal va mal finir ! Les oreilles du commun des mortels ne manifestent aucune sensibilité par rapport à cette musique. Face à ces tensions c’est au Corps législatif et aux leaders politiques conséquents d’assumer leurs responsabilités historiques en exigeant des explications sur le nouvel itinéraire choisi par LESPWA sous l’inspiration de Claude Moise et de Carry Hector.

lundi 22 octobre 2007

LE SUICIDE POLITIQUE !

Jean Erich René

"Il n’existe que deux choses infinies : l’univers et la bêtise humaine.
Mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue." affirme Albert Einstein. Pour la bêtise humaine une certitude relative vient d’être apportée le 17 octobre 2007 par le 55ème Président d’Haïti en estimant que la constitution qui a permis de déstabiliser la dictature n’est pas en mesure de stabiliser la démocratie. " La constitution est une source d’instabilité. " Est-il possible pour un Gouvernement d’instaurer la démocratie sans tenir compte des lettres de la Constitution? Préval souffre d’un déficit de confiance de 53%. LESPWA vogue sans aucun programme politique connu. Chaque jour on va de surprise en déception.
La démocratie n’est pas une camelote qu’on achète au rabais dans les quincailleries. On ne peut pas proposer mieux que ce qu’on vaut. Préval n’a plus besoin de baratiner pour vendre son image. Ce qu’il est parle plus haut que ce qu’il dit. L’épreuve de sélection est l’initiation la plus symbolique de la démocratie. S’adresser à ses petits copains pour justifier une réforme en profondeur de la Constitution ne participe nullement de l’esprit démocratique. Ses thuriféraires, argent comptant, ont farci en cachette une pilule saupoudrée de sucre que nous refusons d’avaler. A bien suivre le rituel, leur modèle de démocratie serait le reflet typique de la dictature que combat la constitution de 1987.
La proposition de réforme en profondeur de la Constitution sans un débat politique est dangereuse pour la Nation haïtienne. De nos jours, les Chefs d’État des pays du Tiers-monde n’agissent pas seuls. Sous la pression des intérêts supérieurs du Mondialisme ou de l’alter Mondialisme, ils sont téléguidés par des mains occultes et inéligibles. Les architectes de la politique internationale se cachent derrière certains prétendus élus locaux qu’ils ont fabriqués afin de les inciter à accoucher des procédures légales facilitant leurs forfaits. Ainsi ils masquent leurs rôles. Une telle approche mesure l’épaisseur du mystère de la proposition de la rédaction d’une nouvelle constitution.
Pour les esprits distraits nous rappelons que l’idée a été évoquée au cours du deuxième mandat d’Aristide. L’opération chirurgicale proposée visait l’ablation totale d’un pan de notre souveraineté, le lessivage de notre citoyenneté, de notre devise nationale etc. La présence d’une force armée est gênante. René Préval a une mission inavouable et inavouée à remplir. La réforme de la constitution n’est pas prioritaire pour une nation tourmentée par la misère, la faim, le black-out, les bidonvilles, le kidnapping, la détérioration de l’environnement etc. Sa prise en charge est primordiale.
Le malheur qui s’abat sur le Peuple haïtien n’est pas arrivé par hasard. La percée économique spectaculaire de la Chine accusant un excédent commercial international de 185,65 milliards US met les puissances économiques traditionnelles aux abois. Dans le but d’élargir leurs segments de marché elles portent les dirigeants du Tiers-Monde à adopter des mesures contradictoires sous prétexte de l’instauration d’une hypothétique démocratie. Aussi dans les compétitions électorales ne favorise-t-on que les têtes de linotte plus aptes à remplir une mission antipatriotique favorisant leurs pénétrations.
En mondialisant leurs capitaux elles partent à la recherche d’une main d’œuvre à bon marché. Haïti, Cuba et la République dominicaine totalisent 30 millions d’habitants. Il faut renverser certaines barrières et juguler les droits traditionnels accordés par la Charte fondamentale. Une autre culture politique s’annonce dans cette nouvelle conjoncture. Le Pouvoir en place échafaude dans l’ombre une pyramide politique pour desservir les intérêts supérieurs de ses commanditaires. L’inversion des valeurs nationales est le prix à payer. Voilà pourquoi la constitution devient une source d’instabilité politique.
Nous devons faire preuve d’honnêteté en cessant de tricher de manière aussi pitoyable. C’est un viol de conscience et un vol de confiance de s’arroger le droit d’entreprendre l’initiative de réformer la constitution sans la volonté populaire. Si la Constitution définit les pouvoirs des dirigeants ce n’est pas à eux de la réformer. Il y a conflit d’intérêt!
L’hygiène démocratique exige l’alternance des Partis. Le cumul des mandats est tendancieux et peut entraîner le pays sur une pente dangereuse. Comme un jaillissement d’eau claire les modalités d’amendement de la constitution coulent dans ces articles :
ARTICLE 282: Le Pouvoir Législatif, sur la proposition de l'une des deux
(2) Chambres ou du Pouvoir Exécutif, a le droit de déclarer qu'il y a lieu d'amender la Constitution, avec motifs à l'appui.
ARTICLE 282: Le Pouvoir Législatif, sur la proposition de l'une des deux
(2) Chambres ou du Pouvoir Exécutif, a le droit de déclarer qu'il y a lieu d'amender la Constitution, avec motifs à l'appui.
ARTICLE 282.1: Cette déclaration doit réunir l'adhésion des deux (2/3) de chacune des deux (2) Chambres. Elle ne peut être faite qu'au cours de la dernière Session Ordinaire d'une Législature et est publiée immédiatement sur toute l'étendue du Territoire.
ARTICLE 283: A la première Session de la Législature suivante, les Chambres se réunissent en Assemblée Nationale et statuent sur l'amendement proposé.
ARTICLE 284.2: L'amendement obtenu ne peut entrer en vigueur qu'après l'installation du prochain Président élu. En aucun cas, le Président sous le gouvernement de qui l'amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui en découlent.
Comme des gosses de jardins d’enfants, Préval et Alexis manifestent publiquement leurs intentions de violer la Constitution de 1987. Ils tombent sous le coup de l’article 21:
ARTICLE 21: Le crime de haute trahison consiste à porter les armes dans une armée étrangère contre la République, à servir une nation étrangère contre la République, dans le fait par tout fonctionnaire de voler les biens de l'État confiés à sa gestion ou toute violation de la Constitution par ceux chargés de la faire respecter.
Si nos dirigeants ignorent la loi-mère sous laquelle ils ont prêté serment, de quel chef commandent-ils? Rien ne justifie leur présence au pouvoir.
C’est un suicide politique!

vendredi 19 octobre 2007

L'HOMME AUX CHEVEUX BLANCS

L’homme aux cheveux blancs.
Par Jean Erich René

La neige des ans couronne certaines têtes et témoigne non seulement de l'usure du temps mais surtout de l'expérience acquise. L'homme qui a longtemps vécu a beaucoup appris du monde et des hommes. Il n'a pas besoin d'être un philosophe ni un homme de science pour traiter certaines questions d'ordre social ou politique. La patine du temps lui a déjàinculqué certaines notions dont se serviront peut-être les nantis du savoir dans l'élaboration de leurs théories scientifiques.

L'homme aux cheveux blancs a déjà identifié la source de la rivière de la Grand’ Anse aussi bien que son embouchure. Il a déjà vu les dégâts causés par l'Artibonite en crue. La Ravine des Cayes dans sa furie a déjà tout emporté sous ses yeux. Il s'est bien nourri à la mamelle de l'Ecclésiaste et sait bien qu'il y a un temps pour chaque chose, un temps pour briser, un temps pour construire, un temps pour ruser, mais aussi un temps pour quela vérité éclate.

L'homme aux cheveux blancs est avare de commentaires sur les drames sociaux et opinent difficilement sur les événements politiques en cours. Il est beaucoup plus enclin à se référer à l'histoire pour dégager certaines flèches de pensées. Combien de fois a-t-il déjà assisté à la déchéance de certains puissants de la terre. Il connait les symptômesannonciateurs de la chute d'un astre. L'homme aux cheveux blancs n'éprouve aucune surprise face aux turpitudes de la vie politique.L'homme aux cheveux blancs est d'un calme imperturbable. Il ne se laisse pas aveugler par l'appât du gain pour s'embrigader dans n'importe quelle entreprise mafieuse. Il connait déjà l'envers du décor.

Les projets de société les plus prometteurs soulevés au cours d'une campagne électorale restent presque toujours au fond des tiroirs. Accord, concertation, union, fusion, convergence, coalition, alliance ne sont que des saladesau goût amer pour tromper la faim des politiciens vicieux et gourmands.L'homme aux cheveux blancs écoute d'une oreille distraite certains discours. Il observe avec un regard amusé les opportunistes, qui attirés par l'appât du gain se laissent prendre toujours au même piège. Combien de fois a t-il vu le soleil se lever, atteindre le zénith, disparaitre à l'horizon pour repoindre à nouveau le lendemain. L'homme aux cheveux blancs préfère se taire et se terrer parce que souvent ses propos sont dérangeants. Il est qualifié de vieux jeu, de passéiste, de traditionnaliste, d'emmerdeur.

Pourtant l'homme aux cheveux blancs sait que l'oiseau qui vient de prendre son envol en battant des ailes avec fracas, ne tardera pas à se poser sur la branche la plus proche. Peut-être, là où il y a un chasseur déjà à l'affût. Parfois il faut avoir le courage de dire la vérité, même si elle blesse. Car le comportement de certains hommes politiques peut être plus dangereux pour une nation que n'importe quelle arme meurtrière. La preuve c'est qu'il n'y a jamais eu de guerre en Haïti, pourtant le territoire national présente l'aspect d'un sinistre champ de bataille.La stabilité n'est pas de ce monde nous dit l'homme aux cheveux blancs. La royauté n'existe plus en France. Saddam Hussein le raïs tout puissant de l'Irak a été repêché dans un trou comme un rat. Dans la conjoncture internationale actuelle vouée à la démocratie, la dictature est un triste souvenir. Nulle part au monde la violence n'a jamais triomphépour toujours. Le passage à pied sec devient impossible avec le Tribunal Pénal International. Nos Hommes d'État doivent réprimer leurs pulsions nerveuses et leur instinct carnassier. La violence est définitivement une arme prohibée.

L'homme aux cheveux blancs a déjà respiré les plus belles fleurs du parterre. Il connait leur senteur. Comme l'abeille il a déjà goûté leur nectar. Ses papilles gustatives sont devenues aberrantes. Il connait les vertus curatives de la marguerite. Il sait bien pourquoi la pervenche est toujours en fleurs et le cyprès toujours vert. Il a déjà apprécié lespropriétés de la digitale. Voilà pourquoi il ne se laisse pas troubler par ces jeunes boutons qui viennent à peine d'éclore et qui crient victoire sans même connaitre l'auditoire.L'homme aux cheveux blancs est un réservoir d'expériences. Il sait bien qu'on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière puisque ce n'est plus la même eau. Il ne se laisse pas duper par le courant politique qui, quoique dans le même lit, change d'orientation et d'intensité à l'insu de certains passeurs distraits. Nous ne sommes plus à la saison des pluies par conséquent il ne faut plus s'inquiéter de la fureur des flotsd'antan. De Madame Lavalas, il n'en reste que les débris et les gravats qui jonchentencore le macadam. D'un seul coup de pelle la chaussée sera bientôt dégagée. En matière de prévention, l'immunité est souvent obtenue par l'inoculation du même microbe. C'est le principe du vaccin. Souvent mal compris, ridiculisé, méprisé, l'homme aux cheveux blancs, féru de philosophie, même lorsqu'il n'a pas une formation académique pointue,comprend très bien les rouages de la machine politique. Que dire quand il a déjà fait plusieurs fois le tour de nos plus grandes Universités!

jeudi 18 octobre 2007

PRÉVAL SE TROMPE DE ROUTE

Préval se trompe de route ...

La nation haïtienne depuis sa naissance est l’objet de toutes sortes d’agression. La plupart de nos chefs d’État manifestent la velléité de violenter la Constitution. Au cours de son histoire, seule la résistance opiniâtre du Peuple haïtien l’écarte du lien de la servitude totale. Les brèches sont ordinairement ouvertes avec la complicité de certains traîtres qui entraînent le pays dans l’ornière de l’humiliation. Le 17 octobre 1806, soit deux ans après la célébration de l’Indépendance, le Fondateur de la Patrie fut assassiné. La soif du pouvoir est toujours à l’origine de ces agissements ignobles.

Aujourd’hui, les principaux fossoyeurs de la patrie sont recrutés parmi les membres influents de nos Partis Politiques. Leur mimétisme n’est plus à démontrer puisqu’ils sont au bord de toutes les tables de négociation et participent à tous les Gouvernements. Le cauchemar du démembrement de cette nation hante continuellement le peuple acéré par les griffes de ces
rapaces. Cette fissure profonde rend impossible la cohésion interne, indispensable à toute œuvre de reconstruction nationale. Comment surmonter les difficultés économiques et politiques avec des leaders mercantiles et sans vergogne!

101 ans après l’assassinat de Dessalines, ses vœux de procurer le bonheur aux descendants des esclaves ne se sont pas encore réalisés. Le flambeau qu’il nous a légué s’éteint au fil du temps. Aujourd’hui il ne nous reste qu’un tison. Dessalines était-il un surhomme ? Son objectif ce n’était pas de s’enrichir. « Je ne suis riche que de votre liberté » disait-il. La Constitution de 1806 est un témoignage éloquent de son souci de faire d’Haïti une nation forte et prospère. C’est un acte de barbarie et de trahison de piétiner les lois haïtiennes afin d’assouvir ses ambitions politiques personnelles.

nous sommes abasourdis par la métamorphose de l'Organisation Étatique sous le doigté de René Préval. La feinte du renvoi du CEP Provisoire et le projet d’amendement de la Constitution sont perçus comme un grain de folie visant l’instauration d’une dictature. Les prébendes accordées à certains leaders sont symptomatiques d’une politique d’intégration en douceur des soi-disant partis de l’opposition. La création de la commission chargée d’étudier les possibilités d’instauration d’une nouvelle force publique témoigne, une fois de plus, de la finasserie du renard pour tromper le corbeau.

Après avoir amadoué tout le monde René Préval est définitivement convaincu qu’il n’a plus d’entrave à l’éclosion de ses rêves secrets. Par la corruption il a enlevé aux opposants traditionnels le droit à la critique. Le complot est bien ficelé pour contourner la Constitution et les lois de la République. Le prétexte c’est l’instabilité politique créée par la Constitution de 1987. Qu’est-ce qui se trame contre notre Patrie et contre notre Peuple ? Certains Partis Politiques tels que le RNDP sont déterminés à en découdre avec les organisations criminelles et les traîtres qui occupent les sommets de l’Etat et qui s’y maintiennent grâce à la médiocrité et l’esprit de rapine de certains leaders politiques.

Les mêmes criminels quii depuis 20 ans endeuillent la nation en signant tous les accords moyennant l’espèce sonnante sont en train aujourd’hui encore de renouveler leurs forfaits en cautionnant le renvoi du CEP et l’amendement de la Constitution. Élections indirectes, CEP permanent, décentralisation, Collectivités territoriales, Conseil interdépartemental tels sont les maudits mots qui effaient René Préval. Aussi veut-il remplacer la Constitution de 1987 qui stipule :

ARTICLE 87: L'Exécutif est assisté d'un (1) Conseil interdépartemental dont
les membres sont désignés par les assemblées départementales à raison d'un
(1) par département.

ARTICLE 87.2: Le conseil interdépartemental, de concert avec l'Exécutif,
étudie et planifie les projets de décentralisation et de développement du
pays, au point de vue social, économique, commercial, agricole et
industriel.

ARTICLE 87.3: Il assiste aux séances de travail du Conseil des ministres
lorsqu’elles traitent des objets mentionnés au précédent paragraphe avec
voix délibérative.

ARTICLE 87.4: La décentralisation doit être accompagnée de la
déconcentration des services publics avec délégation de pouvoir et du
décloisonnement industriel au profit des départements.

A la veille de former le CEP permanent les élections indirectes sont boycottées par l’Exécutif. Une nouvelle assemblée constituante chargée de la rédaction d’une Nouvelle Constitution est déjà formée. René Préval s’est servi de Joseph Jasmin comme fusible pour lancer à l’instar de Noé la colombe qui puisse témoigner de l’état des lieux pendant le déluge. Le président du Sénat lui sert de torchon pour accomplir ses sales besognes. Une psychose de peur a été instaurée par la turbulence des arrestations, menaces d’arrestation et ordres d’écrou en cascade du Chef du Parquet de Port-au-Prince.

Peut-on renvoyer le CEP provisoire sur la foi de 5 chefs de Partis politiques mafieux et irresponsables? Il faut un consensus analogue à l’Accord du 4 avril 2005. La solution optimale demeure le replâtrage de l’actuel CEP. La Fusion, le GREH, l’initiative de la Société Civile, la
Conférence Épiscopale et la Fédération Protestante partagent ce point de vue. Jean Robert Argant Président de la Chambre du Commerce a renouvelé son appui à François Benoît comme représentant du Secteur Privé. Cette mue du CEP ne sera certainement pas favorable au bruyant Patrick Féquière, délégué par le Parti Louvri Baryè inopérant depuis la mort de son secrétaire général Renaud Bernadin. Mgr Kébreau président de la conférence épiscopale
ne porte pas la même mitre que son prédécesseur Mgr Serge Miot qui avait fait le choix d’un partisan zélé d’Aristide comme émissaire du Clergé au CEP. Que les esprits distraits et naïfs sachent qu’ils ne peuvent plus rééditer les exploits politiques d’antan ! Quelle que soit sa puissance de fourberie et de ruse, Sisyphe ne pourra pas rouler le rocher jusqu’au
sommet de la Montagne. Préval se trompe de route. Son itinéraire ne le
conduira pas à Jérusalem mais à Jéricho.

mardi 11 septembre 2007

COMMENT ROMPRE LA PAUVRETÉ EN HAITI ?

Comment rompre la pauvreté en Haïti!
Par Jean Erich René

« Le rapport de recherche est du domaine de l’écriture. Le style mathématique est le meilleur pour décrire un édifice logique inachevé mais le style littéraire est le seul capable d’expliquer les choix sur lesquels cet édifice est fondé ou de présenter une pensée en évolution dont la communication peut avoir un intérêt même si elle n’est pas finalisée. » (Michelle Volle « Le Métier de Statisticien » 1980, Paris Hachette p.226)

Le démarrage économique d’Haïti suppose le divorce avec un passé de misère, d’abstinence, d’ignorance, de mensonge et de honte, tout en conservant nos valeurs culturelles. Pour que Haïti connaisse une croissance positive, il faut briser coûte que coûte, nos structures stagnantes par des transformations considérables au niveau de l’appareil étatique. Le plus grand problème des pays sous-développés comme Haïti, c’est qu’ils se lancent têtes baissées dans le sillage des pays développés sans tenir compte des contraintes spécifiques au milieu. Les théories économiques diffusées par les Écoles de pensée occidentales ont été montées à partir d’échantillons caractéristiques de leurs sociétés et compte tenu de leurs problèmes spécifiques et de leurs dotations en facteurs de production. Nous n’avons pas connu le même parcours historique que l’Occident colonisateur.
Notre capital humain n’est pas non plus le même. D’où l’inadéquation et l'insuccès des plans de développement du FMI et de la Banque Mondiale calqués sur l’Occident et parachutés dans les pays pauvres.

La typologie du développement d’Haïti pose un grand défi à nos gestionnaires. Il faut un éclair d’intelligence pour fusionner les connaissances théoriques à la topographie du milieu ambiant. L’équation du développement économique d’Haïti doit être posée en termes de variables et de contraintes propres à Haïti en synchronisation avec les modalités simultanées de l’évolution économique internationale. Nous ne pouvons pas vivre en autarcie. Cependant, les modèles globaux proposés par les théories économiques occidentales ne sauraient résoudre la problématique du sous-développement d’Haïti ni effacer le spectre grimaçant de la pauvreté.

Alain Cotta dans son livre : « Analyse quantitative de la croissance des pays sous-développés » , reconnaît que la croissance du Tiers-Monde nécessite un différentiel à deux vitesses. Ce dualisme s’explique par la persistance de l’économie traditionnelle axée sur l’agriculture et l’intégration industrielle pour répondre à la demande globale du marché international. L’offre globale de l’économie haïtienne doit satisfaire nos besoins fondamentaux et dégager certaines devises pour parer à nos importations.

Le PNB haïtien tourne essentiellement autour de la production agricole.
Toute augmentation de la population, sans une augmentation subséquente de la production agricole nous jette dans la trappe malthusienne avec une baisse remarquable du taux de croissance du PNB. La liaison entre le taux de croissance de la population des pays sous-développés et le taux de croissance du PNB a été scientifiquement démontrée par W.B. Jorgenson dans
: « The development of a dual Economy » (The Economic Journal 1961, pages 309-335)
En faisant appel à la fonction de production Kobb-Douglas, Jorgenson pose les contraintes relatives à l’évolution parallèle de la démographie et de la production en mettant en évidence l’effet ciseau dont sont victimes les populations des pays sous-développés. En nous inspirant des travaux de Jorgenson comme cadre de référence, nous allons tenter théoriquement de relever le défi du sous-développement d’Haïti et rompre la pauvreté de la population haïtienne.
N.B. Nous nous excusons d’avance auprès des non-matheux parce que, par esprit de précision, de concision et surtout de clarté, nous sommes obligés de faire appel au modèle mathématique pour identifier les variables et les contraintes liées à notre pauvreté afin de poser et de résoudre le problème. Compte tenu de certaines difficultés techniques, nous ne pouvons pas figurer les exposants.En revanche nous les indiquerons par une phrase explicative après chaque équation.
Rappellons que le PNB ou revenu per capita en Haïti est égal à $450.Le produit national brut haïtien ou PNB ou encore revenu global est une fonction de la quantité de terre cultivée, de la technologie utilisée et de l’effectif de sa population. Nous le symbolisons par l’équation suivante où Y est la variable dépendante. L et P sont les variables indépendantes dont les rendements dépendent de la productivité du travail β et du niveau de progrès technique α de nos compatriotes.
Posons l’équation de la production et faisons ressortir les goulots d’étranglement de la croissance économique d'Haïti et en identifiant les causes de la persistance de sa pauvreté :
Y= Lβ P1- β eαt Equation 1 ici (β,1- β et αt) sont des exposants

Y= PNB ou Produit National Brut ou encore Revenu Global
L= Terre ou espace cultivable
P= Population
β= productivité du travail
α= taux du progrès technique
e= facteurs imprévisibles ou bris blancs
Étant donné que l’espace cultivable en Haïti n’augmente pas et peut être
chiffré à 1.170.000 has nous pouvons considérer la variable L de la
fonction Kobb-Douglas comme une constante. La superficie cultivable ne peut
pas augmenter à moins d’un envahissement du territoire dominicain. Pour les
commodités de notre analyse, nous écartons la productivité attachée à la
terre et nous isolons la productivité liée à la population afin de mettre
en évidence ceteris paribus
l’importance de la démographie sur le PNB ou revenu global. Par conséquent
l’équation 1 devient maintenant :
Y= P1- β eαt Equation 2
ici(1- β et αt) sont des exposants
Pour calculer le revenu per capita haïtien dans le cadre de l’équation 2,
il faut diviser le PNB ou revenu global Y(lisez grand Y) par l’effectif de
la population P. Alors le revenu per capita y( lisez petit y)est donné par:
y = Y/P = P1- β eαt / P
ici (1- β et αt) sont des exposants
En math :1/P = P-1
par conséquent:
y = P1- β eαt P-1
ici(1- β,αt et -1)sont des exposants
P1* P-1 = P
ici(1 et -1)sont des exposants qui s’annulent
par conséquent
y = P- β eαt Équation 3
ici - β et αt sont des exposants.
Il nous faut maintenant calculer les possibilités de croissance de notre
revenu per capita (y) tiré de l’agriculture. Par conséquent il nous faut
calculer la dérivée de cette fonction c’est à dire les variations possibles
de (y) pour une augmentation de la production. Puisque nous avons en face
de nous une fonction exponentielle nous devons d’abord la linéariser. En
conséquence nous devons calculer le logarithme de notre fonction de
production :
log y = α - β log P
Maintenant calculons le différenciel de y
dy/y = α - β dP/P
d’où :
y’/y = (α - β ) P’/P Équation 4
Pour faire varier le quotient y’/y ou bien on augmente le dividende
(α - β ) P’ ou bien on fait baisser le diviseur P. L’idéal
serait de faire les deux à la fois.
Si α , le paquet technologique haïtien et β le taux de
productivité n’ont pas bougé depuis 1804, ou encore ont subi des variations
négligeables ou non significatives par rapport à la variation P’ de la
population P, nous pouvons donc dire sans aucun risque de nous tromper que
le taux de croissance de la production y’/y est en relation directe avec le
taux de croissance de la population P’/P. En d’autres termes la
problématique de la production haïtienne ceteris paribus est en butte à la
vitesse du taux de croissance de la population qu’elle n’arrive pas à
ratrapper à travers le temps. L’explosion démographique est responsable du
rabougrissement de notre économie,pose le grand défi du sous-développement
d’Haïti et reserre de plus en plus l’étau de la misère.
L’excès de notre population explique majoritairement notre pauvreté et
l’origine de nos crises sociales.
Puisque le sous-développement d’Haiti est fortement imputable à une
croissance exponentielle de sa population, soit 2,3 % selon le dernier
recensement, analysons maintenant les moteurs de croissance de la
population haïtienne .
Désignons par Y le taux de natalité et par γY le taux maximum de
naissance. Soit δ le taux de mortalité. Dans ce cas le taux de
reproduction de la population haïtienne est représentée par:
γy–δ.
La variation du taux de croissance de la population haïtienne est égale à :
P’/P = (γy –δ )Équation 5
Dans l’équation 4 remplaçons P’/P par sa nouvelle valeur de l’équation 5 ,
on obtient :
y’/y = (α - β )(γy –δ )
Tirons y’ :
y’= y {(α - β )(γy –δ )}
ou encore :
y’ = (α + βδ)y - βγy2 Équation 6
ici 2 est un exposant
On se trouve en présence d’une équation du second degré que nous résolvons
de la façon suivante :
Pour y’= 0 on a : (α + βδ)y - βγy2=0
ici 2 est un exposant
on obtient deux racines y1 et y2
y1= 0 et y2 = α + βδ / βγ
Calculons la dérivée de cette équation on obtient dy/y = 0
Si la dérivée seconde est nulle c’est qu’on ne peut pas tirer un revenu
individuel supplémentaire de la production agricole. L’agriculture
haïtienne, l’essence même de l’économie nationale est stationnaire. D’où
une économie haïtienne bloquée. Le secteur agricole haïtien compte tenu des
valeurs de y1 et de y2 ne pourra pas se développer dans les conditions
ordinaires. Au dire de Jorgenson le PNB haïtien est tombé dans la trappe
de stagnation. Par conséquent les conditions permissives de l’émergence du
secteur industriel ne seront jamais atteintes. Nous sommes définitivement
condamnés à l’industrie très volatile de la sous-traitance qui nous
maintiendra toujours dépendants puisqu’elle ne dégagera aucun surplus
propre à l’épargne et par conséquent propice à l’investissement visant à
assurer notre croissance économique par le biais de l’industrialisation.
Que faire?
Pour briser ce frein qui engonce la machine de production haïtienne selon
le modèle dualiste qui caractérise l’économie des pays sous-développés,
nous devons poser d’autres hypothèses.
Soit Y+ la croissance maximum du PNB pour une croissance maximum de la
population haïtienne égale à ε , nous pouvons réécrire l’équation 5 :
P’/P= ε = γY+ –δ
ici + est un exposant de Y
Ou encore ε = γY+ – δ
ici + est un exposant de Y

En tirant Y+ on obtient :
Y+ = ε + δ/ γ
ici + est un exposant de Y

Selon le modèle de Jorgenson le rapport Y2/Y+ définit clairement les
conditions de croissance de la production agricole des pays du Tiers-Monde.
En d’autres termes pour rompre avec la pauvreté en Haïti il faut qu’il y
ait développement agricole et par extension développement économique.
Y2/Y+ > 1 Équation 7
Si ce rapport est supérieur à 1 c’est que la production dépasse largement
les besoins de consommation locaux. Dans le cas contraire , c’est à dire
Y2/Y+< 1 on tombe dans la trappe stationnaire.
Dans l’équation 7 , en remplaçant respectivement Y2 et Y+ par leurs
valeurs on obtient :
Y2/Y+ = α + βδ / βγ : ε + δ/ γ>1
ici + est un exposant de Y
Ou encore
Y2/Y+ = α + βδ / βγ*γ/ε + δ>1
ici + est un exposant de Y
Puisque γ est présent à la fois au numérateur et au dénominateur par
simplification on écrit :
Y2/Y+ = α + βδ / βε + βδ>1
ici+ est un exposant de Y
Cette inéquation nous explique pourquoi l’agriculture haïtienne ne peut pas
nourrir le peuple haïtien, pourquoi on est obligé d’importer de la
nourriture, pourquoi l’économie haïtienne est bloquée. Selon les enquêtes
menées par l’USAID sur la consommation en Haïti dans le cadre du programme
PL 480 les besoins imputés de la population haïtienne, compte tenu des
normes et des standards de la FAO et de l’OMS sont de 4.720.000 TM. Le
niveau réel de la production agricole haïtienne est de 1.750.000 TM. Par
conséquent on peut écrire :
Y2/Y+=1.750.000/4.720.000 = 0,37 < 1

Donc avec un rapport Y2/Y+ = 0,37 < 1 Haïti tombe à pic dans la trappe
stationnaire de Jorgenson. Déjà, depuis 1988 l’État haïtien a dû importer
24,58% de la consommation alimentaire totale du pays. De jour en jour, la
trappe s’agrandit davantage sans aucune lueur de solution .
Y2/Y+ = 0,37 < 1 entraîne α < βε c’est à dire le
progrès technique est nettement inférieur au taux de croissance de la
productivité capable de sous-tendre la croissance de la population.
Le signal est donc clair, le taux de croissance de la technologie haïtienne
qui est de 0,093 est inférieur à son taux de productivité qui est 1
multiplié par le taux de croissance de sa population 2,3%. La technologie
haitienne ne peut pas répondre aux besoins croissants de sa production per
capita y+ = 0,59 TM puisqu’elle ne donne que y2 = 0,21 TM per capita.
Pour rompre avec la pauvreté il faut briser l’équilibre stationnaire.
Théoriquement il faut que Y2 > 0,59 pour obtenir un rapport Y2/Y+ > 1. Dans
ce cas , 3 solutions sont envisageables :
1.- La plus incontournable c’est le ralentissement du rythme de croissance
de la population haïtienne par des programmes de planning familial et de
contrôle des naissances. Certains Haïtiens s’enorgueillissent d’avoir 5,6,
10, 15, 20 et même 30 enfants. De quoi les nourrissent-ils?
Comment font-ils pour payer leurs frais de scolarisation? Il n’y a pas que
nos dirigeants politiques qui soient responsables de la pauvreté du Peuple
Haitien. Le Peuple est aussi coupable d’avoir mis au monde trop d’enfants.
Comme la Chine on doit commencer par livrer des pénalités aux Chefs de
famille trop prolifiques et éduquer nos jeunes en ce sens afin de réduire
le taux de croissance de la population. C’est le chemin suivi par tous les
pays développés comme le Canada, les USA où chaque famille a en moyenne 1,5
enfants. Pour répéter un Grand Maître Spirituel de la Rose-Croix : « A quoi
sert-il de mettre des enfants au monde si c’est pour créer demain des
adultes frustrés et malheureux.»
2.- Par le biais de l’éducation formelle et informelle il faut augmenter le
niveau technique de la population haïtienne afin de mettre en usage une
technologie plus appropriée pour l’augmentation de la production agricole.
Nous sommes encore au stade de la machette, de la houe, de la serpette et
du brûlis. Moreau de St Rémy a relevé la même technologie depuis plus de
deux siècles. La mécanisation agricole, les semences améliorées, la
fertilisation de nos sols , l’irrigation, la lutte anti-parasitaire, les
techniques d'ensilage, le crédit agricole ne sont pas à la portée de nos
agriculteurs. Le génie génétique de nos jours qui n’a pas encore atteint le
sol haïtien affiche ailleurs de bonne performance tant sur le plan de la
quantité que de la qualité. Il faut aussi former une main d’œuvre
qualifiée, rôdée au maniement des machines industrielles afin de mieux
répondre à la demande du marché du travail.
3.- Une combinaison des deux.
Dans le cadre d’une économie à croissance endogène, le surplus agricole va
libérer l’épargne nécessaire pour le décollage économique ou take off
d’Haïti. On assistera au transfert des ouvriers agricoles dans le secteur
industriel. Ce dualisme qui caractérise le développement des pays du
Tiers-Monde a été relevé aussi par Paul Bairoch qui voit en l’agriculture à
la fois la grande consommatrice et la pourvoyeuse de l’industrie des pays
du Tiers-Monde. Que les Grands Commis de l’État tirent les conclusions
nécessaires pour la mise en œuvre d’une politique publique visant à
fouetter la croissance et réduire, pouquoi pas, rompre définitivement la
pauvreté en Haïti.

PRÉVAL PRIS AU PIÈGE!

Jean Erich René

Les derniers événements de la scène politique haïtienne, par leur bizarrerie, sont honteux. Parti en guerre contre la drogue, la corruption et l'inflation, le 55ème Président d'Haïti en profite pour se débarrasser de ses adversaires politiques, des concurrents potentiels des commanditaires de sa campagne électorale et même de son rival. Ce cocktail explosif n'a comme unique détonateur, les difficultés du Gouvernement à livrer la marchandise dont le délai et le coût sont bien inscrits sur la facture de Washington.

Sur un continent américain dominé par le Capitalisme, l'avancée Alter Mondialiste nourrit de grandes inquiétudes. La licence de fabrication industrielle de Kalachnikov, accordée à HugoChavez, réveille la vigilance de l'Establishment américain. Par ailleurs, des sous-marins russes en construction seront bientôt livrés à la Chine. Le lancement d'un missile russe sur la Georgie, ex-république soviétique, tient lieu d'une mise en garde de Vladimir Poutine contre toute velléité d'y installer une base américaine. Ces indices sont révélateurs d'une nouvelle configuration politique mondiale.

La misère est mauvaise conseillère et représente un milieu de culture favorable à l'éclatement de certains sentiments de frustration que pourraient éventuellement canaliser les courants politiques de gauche, vainqueurs aux élections dans la majeure partie des pays de l'Amérique du Sud. Historiquement, Haïti a toujours été considéré comme la rampe de lancement des mouvements politiques qui ont embrasé le Continent. Vaut mieux prévenir que guérir! Haïti, située à la porte de l'Amérique, représente une honte pour le Système Capitaliste et une proie facile pour le socialisme en pleine réforme. La solidarité anglo-saxonne, symbolisée respectivement aux USA et au Canada par le Parti Républicain et le Parti Conservateur, s'active pour assurer la suprématie du Capitalisme.

Selon la culture anglo-saxonne, le développement économique est l'oeuvre d'une élite. Malheureusement l'élite haïtienne n'est pas à la hauteur de sa mission. L'assiette économique est confisquée par une clique d'hommes d'affaires européens et un clan libano-syrien en conflit perpétuel . Ils refusent d'accorder leur violon pour exécuter la symphonie du développement économique. Les membres du Parti National noiristes, s'avisaient déjà d'affranchir l'économie haïtienne de la tutelle des représentants de la Bourgeoisie du Bord de Mer, sans aucun lien avec l'arrière-pays et plutôt intéressée à leurs richesses personnelles transmises de père en fils. Des coulées de 1946, 1957 sont sortis: un Clergé et un État Major indigènes, une classe moyenne émergente.

Les attentes des architectes du Parti National ont été déçues. Le Docteur François Duvalier s'exprimait ainsi:" Ce n'est pas l'âge qui m'a blanchi ni la fatigue du pouvoir mais plutôt la déception car les hommes sur lesquels je comptais m'ont trahi." En effet nos prélats catholiques et les Officiers des FAD'H n'ont pas compris le sens de l'histoire. Les intellectuels de la classe moyenne forment une bourgeoisie de fonctionnaires parasitant les administrations publiques et se chicanant pour des portefeuilles de ministre ou des fonctions électives. Ils n'ont pas du tout l'esprit entrepreneurial, exception faite de rares échantillons comme Thomas Désulmé etc. Le port de beaux costumes, la fête del'indépendance, les belles femmes, le beau parler français, turlututu à la bouche pointue et tout le bazar, tel est le domaine de définition de leur compétence.

La couleur de la peau ne saurait être un critère de richesse car le billet est vert pour tous. Le hic résulte dans la forme de distribution du Revenu National et son mode de thésaurisation. La fluidité de la monnaie, le niveau des salaires président au pouvoir d'achat des consommateurs et au bien-être des ménages. L'acquittement des obligations fiscales conditionne les dépenses de l'État, les investissements futurs, l'épargne publique et partant la croissance génératrice du développement. Nos élites n'ont pas la volonté nil'attribut moral pour prendre conscience de l'impératif de l'heure. Au contraire l'éviction fiscale, la fraude, la contrebande etc.
sont des pratiques quotidiennes.

Ce déséquilibre des rapports est dangereux pour le Corps Social haïtien.
Une véritable croisade est lancée pour corriger ce vice rédhibitoire de la machine administrative haïtienne. Une liste de 315 accusés a été remise au Gouvernement. Malencontreusement, en première position, figurent les sponsors des élections du 21 février 2006, certains collaborateurs et amis du Bas Peu de Chose, 3 Ministres et moult membres de la Bourgeoisie peser-sucer. Pris de panique, le Chef de l'Exécutif jette du lest en faisant appel au cliché du cinéma politique haïtien avec le traditionnel
générique:
- complot contre le Président
- arrestation et convocation musclée des membres de la bourgeoisie
- simulation de conflit entre l'Exécutif et le Législatif
- menace d'interpellation du PM et convocation du Chef du Parquet
De tels artefacts n'ont aucun rapport avec le realpolitik. La mission de Lespwa est de changer la situation des masses. Compte tenu de l'enlisement des troupes américaines en Irak et des difficultés budgétaires de l'Administration Bush, il revient au Canada dont le Budget est excédentaire de prêter main forte au seul PMA de l'Amérique. Le récent voyage en Haïti de Stephen Harper n'est pas à négliger. Sa présence à Cité Soleil est très significative. Un économiste de pacotille s'amuse à vanter le succès de la politique macro-économique du Gouvernement Préval/Alexis en se basant sur la baisse du taux directeur, la baisse de l'inflation et une hypothétique appréciation de la gourde haïtienne.

De tels artifices sont favorables à ceux qui ont beaucoup d'argent. Mais ceux qui n'en ont rien crèvent de faim si la baisse de l'inflation ne s'accompagne pas d'une baisse du prix des produits. Mr l'économiste de facto, cette appréciation accidentelle de la gourde haïtienne est imputable à l'effondrement du marché immobilier américain entraînant une dépréciation du dollar avec des retombées sur le marché monétaire.

Pris dans le piège de ses propres promesses de nettoyer le pays de la drogue et de la corruption, Préval ne sait comment se débarrasser de ses bienfaiteurs impliqués jusqu'au cou. En revanche, il s'en prend à leurs concurrents anti-lavalas. Blessé dans son orgueil masculin par la fronde du jeune David, Goliath le cocu use de son pouvoir régalien pour lui faire payer son machisme. Le drame est passionnel! De toute évidence, à travers un prisme mondialisant, le glas sonne pour cette bourgeoisie peser-sucer vouée au mépris du Capitalisme qui se repositionne par rapport au Socialisme en mode de récupération.

LE DÉVELOPPEMENT D'HAITI EST POSSIBLE !

Jean Erich René
Mai 2005

Le développement économique est lié à un phénomène historique associé au mode de production et d'organisation du monde occidental. A la faveur de la Révolution Industrielle déclenchée par le machinisme et la mécanisation subséquente de la production, la Grande Bretagne, la France, l`Allemagne ont connu une croissance élevée sur une longue période. Ensuite les pays de l`OCDE ou Organisation de Coopération de Développement Économique ont marché sur leurs brisées. Le sous-développement a donc été constaté, peu de temps après le développement.
L'économiste brésilien Celso Furtado considère le sous-développement comme un retard de développement.
Donc tous les pays du monde peuvent aspirer au développement économique à un moment déterminé de leurs histoires. N'ayant pas les mêmes antécédents historiques, ni les mêmes structures sociales, logiquement les approches économiques sont différentes. Il serait illusoire de croire que le développement économique d`Haïti serait l'oeuvre de béotiens ou le fruit du hasard. Ce serait faire preuve d`angélisme de se remettre aux Institutions Internationales ou aux étrangers pour nous indiquer la voie du développement. N'écoutons pas ces tristes sirènes qui annoncent la mort d'Haïti. L'avenir nous appartient.
Nous prenons l'engagement d'annoncer solennellement à qui veut l'entendre :
IL N'EXISTE PAS DE MODELE DE DEVELOPPEMENT SIMPLE.

Il faut d'abord une théorie de développement pour passer ensuite à la pratique. Sans la pensée que vaut l'action? On ne peut pas franchir le cap du développement avec une conception de petits boutiquiers, de contrebandiers ou de flibustiers qui font tout pour échapper au filet du fisc en encourageant la corruption. Sans le savoir, le savoir-faire et une vision macroéconomique, impossible de mettre en marche cette machine très complexe et assurer son fonctionnement.
Nous applaudissons le choix de la Chine comme modèle. Mais, attention! Les NPI ou Nouveaux Pays Industrialisés tels que les 4 dragons d'Asie ont adopté des modèles économiques très complexes. Leurs élites ont conjugué leurs efforts pour concevoir et exécuter le modèle qui convient afin de les intégrer dans le concert des Nations avancées. La République dominicaine voisine d'Haïti, a fait une percée aussi extraordinaire dans le domaine économique. Pourquoi pas Haïti?
Le développement exige des connaissances très pointues. Haïti est plongée dans une crise économique qui laisse plus d'un pantois. Même certains leaders politiques qui pourtant aspirent au pouvoir ne sont pas bien imbus de la marche à suivre. Au moment où l'on tente de nous faire croire que tout est perdu, de brillantes opportunités s'offrent à nous. A cette phase des débats nous ne pouvons pas nous contenter de discourir sans apporter les preuves. Il n'y a pas de place pour l'émotion. L'effort indigène, il est vrai, est indispensable. C'est à nous autres Haïtiens, Haïtiennes de mettre une sourdine à nos luttes intestines, nos querelles byzantines et de révoquer définitivement ce mauvais penchant d'ironiser, de dénigrer et de discréditer nos compatriotes afin de poser et de résoudre l'équation du développement économique d'Haïti, dans le cadre d'un modèle endogène ou mixte. Personne ne le fera à notre place.
Il est un fait certain que l'industrialisation demeure la voie cardinale pour arriver au développement économique. Mieux que l'Agriculture, elle permet une croissance rapide, exponentielle en dégageant une plus-value plus élevée. Cependant compte tenu de certaines contraintes liées à notre histoire de peuple colonisé, asservi, avec un pourcentage d'analphabétisme accablant, nous devons supporter le lourd fardeau de nos héritages historiques et promouvoir notre croissance économique à partir de nos traditions culturelles. Comme l'a si bien démontré Jorgenson dans son modèle de croissance des pays sous-développés, en raison de ce dualisme qui caractérise l'économie haïtienne, on peut tirer de l'agriculture les ressources nécessaires à notre industrialisation et par ricochet à notre développement économique. Il n'est pas prudent de dépendre seulement des capitaux étrangers pour promouvoir notre développement économique.
Où trouver l'argent nécessaire à l'investissement que requiert notre industrialisation?
Une production agricole haïtienne techniquement rationnelle sera économiquement rentable et peut largement contribuer au démarrage de notre industrie. Dans les conditions actuelles, l'inférence statistique accorde à la production agricole haïtiennes un coefficient angulaire de
y2 = 0,21 TM
tandis que nous aurions dû atteindre un maximum de consommation de
y+ = 0,59 TM
ce qui nous donne un rapport
y2/y+ = 0,37 < 1
Ce gap est plus ou moins comblé par l'importation qui augmente de jour en jour. Voici le point de blocage du développement économique d'Haïti! Pour lever cette indétermination et résoudre le problème il nous faut passer à une production agricole par tête y+> 0,59. Ainsi nous pouvons obtenir une plus-value et dégager l'épargne nécessaire à notre industrialisation. D.W.Jorgenson in "The developement of a dual economy", a formalisé ce surplus au moyen d'une fonction ayant la forme suivante:
s = y - y+ (équation 2)
où s = la lettre initiale du mot anglais saving = épargne. C'est la plus-value agricole y = la production globale ou PNB ou encore revenu total y+ = la production nécessaire à la consommation de la population selon sa taille.
Il faut deux conditions essentielles pour le développement économique d'Haïti:
Un contrôle strict du mouvement de la population haïtienne.
Une accumulation constante et continue du capital pour une croissance rapide et durable.
Analysons ensemble et de manière scientifique, ces deux variables explicatives en intégrant certaines contraintes ou bris blancs non négligeables comme le vaudou et l'insécurité sous le symbole (eyt):
1.- Mouvement de la population
Il faut à tout prix, éviter un déplacement massif et spontané de la population agricole. A partir du moment où l'industrialisation est amorcée par le biais de l'épargne agricole, la population totale d'Haïti représentée par P sera divisée en deux parties: une population agricole que nous symbolisons par A et une population industrielle ou manufacturière que nous symbolisons par M de telle sorte que: P = A + M
L'industrialisation va entraîner une diminution de la population agricole A et une augmentation subséquente de la population industrielle M. Cette migration ne doit pas se faire dans un climat d'exode sans quoi le processus de développement sera handicapé. Il faut une diminution relative de A et une augmentation relative de M. En d'autres termes il faut éviter une régression absolue de la population agricole et favoriser une régression relative proportionnellement à la capacité d`absorption du secteur industriel. Nous tombons en parfaite adéquation avec le modèle de développement à deux secteurs de Lewis. Pour éviter tout chambardement de nos structures sociales, la transformation du profil de la population globale d'Haïti qui assurera le transfert de notre économie de subsistance à l'économie capitaliste doit se faire suivant une vitesse donnée par la formule suivante:
y.A = y+.P
On peut écrire :
A/P = y/y (équation 2)
Dans l'équation 1, tirons y+
On obtient:
y+ = y - s
Remplaçons y+ par sa valeur dans l'équation 2 on obtient:
A/P = y / y - s / y
ou encore
A/P = 1 - s / y (équation 3)
L'équation 3 définit de manière concrète, la vitesse de transformation du profil de la population haïtienne pour un développement harmonieux et durable. La condition du développement économique d`Haïti liée à la croissance de sa population A/P sera réalisée quand le surplus agricole s/y croit selon une exponentielle qui entraîne la croissance correspondante de la population industrielle selon le même taux. Par exemple, actuellement le rapport A/P pour Haïti est égal à 85%. Nous savons que y+ = 0,59 pour qu'il y ait plus-value de l'agriculture et épargne il faut un y > 0,59.
Par hypothèse si y = 0,21 au temps t0 il deviendrait au temps t+1:
y = 0,63
c'est à dire grâce à une meilleure technologie on aurait pu tripler la production agricole qui au temps t0était y = 0,21 et dépasser la barre de 0,59. Dans ce cas on aurait obtenu une plus-value de:
s = y - y+ = 0,63 - 0,59 = 0,04.
La vitesse de transformation de la population globale haïtienne peut être calculée comme suit:
A/P= 1-s / y = 1 - 0,04 / 0,63 = 0,63-0,04 / 0,63 = 0,936
Avec une plus-value de 0,04 le passage admissible ou souhaitable de la population agricole à la population industrielle sera 5,44. On aura donc une diminution relative de la population agricole qui comptera désormais pour 79,56 % de la population totale.
Aux temps t+2, t+3, t+n., avec la plus-value du secteur agricole ajoutée à la plus-value de l'industrie on pourra dresser un calendrier approprié d'intégration progressive et sans heurt de la population agricole à la population industrielle. Cette mutation se fera dans le cadre du modèle de croissance endogène de Jorgenson.
2.- L`accumulation du capital.
Le développement industriel, une fois amorcé, doit pouvoir assurer une croissance continue de son capital pour être viable. Toute augmentation du PNB si elle n'est pas durable aboutira à un accroissement économique mais non à une croissance économique. Le développement économique a comme corollaire obligé une augmentation soutenue du PNB à travers le temps. Il faut que la croissance du PNB soit durable afin d'imprimer les changements mentaux et sociaux indispensables pour affranchir le peuple haïtien de ce frein psychologique qui vise à le maintenir dans les liens du sous-développement et de ses fâcheuses conséquences.
Jorgenson formalise l'accumulation du capital en faisant appel à la fonction de production Cobb-Douglas:
X = M 1- αKα eyt (équation 4)
X = production totale du secteur industriel
M = force de travail des ouvriers industriels
K = capital
α = productivité du travail
y = taux de croissance de la population
Pour calculer la production pro capita x (lisez petit x) on divise la population industrielle X (lisez grand X) par le nombre d'ouvriers embauchés M. On obtient:
x = X / M (équation 5)
Pour calculer le capital par tête k (lisez petit k), on divise le capital total K(lisez grand K) par le nombre d'ouvriers embauchés M
k = K / M (équation 6)
Dans l`équation 5, si nous remplaçons X par sa valeur donnée par l`équation 4 on obtient:
x = X / M = M1- α Kα eyt / M
[1 / M = M-1]
D'où :
x = M1- α Kα eyt M-1
[M1- α. M-1 = M - α]
D'où :
x = M - α Kα eyt
[M - α = 1/M- α]
D'où :
x = Kαeyt / Mα
Si:
k = K / M donc Kα / Mα = kα
D'où:
x = kα eyt (équation 7)
Pour calculer la variation du capital par tête x, il faut prendre l`inverse de cette fonction à base naturelle en faisant appel au logarithme népérien.
lnx = αlnk + ylne
[lne = 1]
d'où :
lnx = αlnk + y
Le différentiel de x est :
dx/x = y + αdk/k
x'/x= y + αk'/k
La productivité par tête x'/x dépend du taux de croissance du progrès technique y dans le secteur industriel et du taux de croissance du capital k'/k compte tenu de α.
Le transfert de la population agricole A vers la population industrielle ou manufacturière M se fera sous la pression inévitable de la différence du taux de salaire dans les deux secteurs. Le salaire dans le secteur industriel est égal à la productivité marginale. Reprenons la fonction Cobb-Douglas pour calculer la variation possible du salaire symbolisé par w (la lettre initiale du mot anglais wage = salaire):
Soit X= M1- αKα eyt la production totale du secteur industriel
dX/dM = (1- α)M(1-1- α)Kα eyt
dX/dM= (1- c)M(-α )Kα eyt
[M - α = 1/Mα]
D'où:
dX/dM= (1- M-α)Kα /Mα eyt
[x = Kα /Mα eyt]
D'où:
dX/dM= (1- α) x = w ou salaire (équation 8)
Selon l'équation 8, le salaire w dépend de la productivité marginale c'est à dire du rendement de chaque travailleur compte tenu de la performance de la technologie utilisée? La masse des salaires qui seront distribués par l`économie haïtienne, ouvriers agricoles et industriels confondus, sera égale à:
wM +uwA =(1- α)X + qY
wM = salaire des ouvriers de l`industrie
uwA= salaire des ouvriers agricoles. u représente le facteur de conversion des salaires agricoles en salaires industriels
(1- α)X = la production industrielle
qY = la production agricole. q représente le facteur de conversion de la production agricole en production industrielle.
Pour satisfaire la deuxième condition du développement économique d`Haïti c'est à dire une accumulation du capital suivant une augmentation continue et irréversible du taux de croissance, il faut:
dk/k= k' = I - nk

I = investissement
n = le taux de dépréciation du capital
L`industrie haïtienne doit dégager suffisamment de surplus pour financer son investissement afin de supporter les frais de remplacement et d`augmentation du capital. K Dans ce cas la production industrielle doit couvrir à la fois la consommation et l`investissement nécessaires . D`où:
X = (1- α)x + I
ou encore en tirant I dans la fonction précédente :
On obtient:
I = k' + nk
En le remplacant par sa valeur X devient :
X = (1- α)x + k' +nk (équation 9)
Selon l`équation 9 l`industrie haïtienne pourra satisfaire la condition 2 du développement économique d`Haïti à savoir: la production industrielle X doit faire les frais de dépenses des salaires des ouvriers de nos manufactures w = (1- α)x (équation 8), plus les frais d`accumulation du capital k' aussi bien que des frais d`amortissement ou de dépréciation du capital nk
Dans l'équation 4 :
X = M (1- α) Kα eyt
Remplaçons X par sa valeur donnée par l`équation 4 dans l`équation 8. On obtient:
M (1- α) Kα eyt = (1- α)M (1 - α) Kα eyt + k' + nk
En tirant:
k' = M (1- α) Kα eyt - (1- α)M(1 - α) Kαeyt - nk
[M(1 - α) Kαeyt- (1- α)M(1 - α) = 0]
D`où :
k' = αeyt Kα M(1- α) - nk (équation 10)
n = le taux de dépréciation ou d'amortissement du Capital investi.
Avec l`équation 10, on voit clairement que le point critique de stagnation est dépassé. Le secteur industriel connaît une croissance exponentielle et différentielle stable. Donc elle est soutenable et durable. Le secteur industriel haïtien devient autonome avec (α) la productivité du capital et le progrès technique du secteur industriel (y).
Dès le départ nous avons fait un choix politique intelligent afin de promouvoir notre développement économique. Si nous avons opté pour un modèle de croissance endogène pour le développement économique d`Haïti c`est en fonction des avatars du monde capitaliste et des avaries de la politique internationale. La croissance endogène est activée avec nos propres ressources. Nou fè grès kochon wan kwit kochon wan. Cependant nous n'excluons pas l`apport des capitaux étrangers dont le choc pourrait accélérer notre croissance économique. Mais nous pensons qu`il serait trop risqué de faire reposer complètement le développement économique d'Haïti sur l'aide étrangère. Pourquoi?
La croissance exogène c'est à dire, un développement complètement financé par les prêts étrangers nous réserve trop de surprises. Depuis 1980 l'aide financière rentre dans le cadre de la stratégie diplomatique et de la politique extérieure des grandes puissances, nos principaux bailleurs de fonds. On parle d'aide liée c'est à dire de prêts associés aux respects de la démocratie, des droits de l'homme, de l'environnement etc... Les pays du Tiers-monde sont assujettis à des conditions extra-économiques pour le financement de leurs développements. A n'importe quel moment on peut suspendre l'aide et compromettre notre processus de développement.
Paradoxalement, la plupart des pays riches au moment de leur décollage économique n'étaient pas soumis à de telles conditionnalités. Ils se foutaient de la démocratie et des droits de l'homme puisqu'ils ont financé leurs développements avec la plus-value tirée de la colonisation. Ils ont accumulé leurs capitaux grâce à l'esclavage et le pillage du sol et du sous-sol des colonies d'hier, majoritairement les pays dits sous-développés d'aujourd'hui.
Dans le cadre de cette analyse en quête du développement économique d'Haïti, nous ne voulons pas taper sur le système nerveux des G7 qui, qu'on le veuille ou non, détiennent toutes les richesses du monde et tous les secrets de la technologie. Nous ne voulons pas lancer, non plus le procès de plusieurs siècles d'esclavage ni réclamer tout dédommagement susceptible de mettre à notre disposition les capitaux nécessaires pour notre relance économique. Cependant l'aspect politique du développement économique d'Haïti n'est pas à négliger. Dans un contexte mondialisant, nous avons opté sagement pour la croissance endogène avec une ouverture très prudente pour une mutation vers la croissance exogène et le commerce international. Le développement économique d`Haïti appartient donc au domaine du possible mais il doit être conçu et réalisé dans le cadre d`une géométrie euclidienne à 3 dimensions: la politique, l`agriculture et l`économie.
Jean Erich Renémai 2005

lundi 10 septembre 2007

SOUS-DÉVELOPPEMENT DU MONDE NOIR?



Sous-développement du Monde Noir?
Jean Erich René

Le principal facteur du développement c’est l’homme. En effet, le développement doit se faire par l’homme et pour l’homme. Sans l’homme le développement n’a aucun sens. Donc c’est à l’homme de faire preuve de son ingéniosité et de sa capacité physique en utilisant ses ressources intellectuelles et sa force de travail pour aménager un environnement idéal à son épanouissement. Au 16e siècle le mercantiliste français Jean Bodin s’écriait déjà : « Il n’y a de richesses ni de force que d’hommes ».Théoriquement l’augmentation de la population entraine l’accroissement de la population active c’est à dire le nombre de personnes en âge de travailler. Plus il y a de bras au travail plus la production nationale augmente. Donc l’homme est le principal acteur du développement. Sans racisme ni ethnocentrisme, le sous-développement qui accable le Monde Noir invite à la réflexion.Existe-t-il une différence de capacités ou d’aptitudes entre les Noirs et les Blancs?

Génétiquement et biologiquement aucune étude ne peut confirmer la supériorité de la race blanche par rapport à la race noire. Des préjugés et des absurdités racistes , il en existe certes. Même parmi les Noirs cette tendance est manifeste. L’argument courant c’est que les Noirs n’ont rien fait ce sont les Blancs qui ont tout inventé. Ce n’est pas vrai!

Nous soumetons à votre attention une liste non exhaustive des inventions des noirs :- téléphone cellulaire inventé par Henry T. Sampson patenté le 6 juillet1971- systèmes et appareils téléphoniques inventés le 11.10.1887 par Granville T. Woods- lampe électrique inventée le 13.09.1881 par Joseph V. Nichols et Lewis H. Latimer.- antenne parabolique inventée le 07 juin 1887 par Granville T. Woods- aiguillage des trains inventé le 31 octobre 1899 par William F. Burr- moteur à combustion inventé le 05 juillet 1892 par Andrew J. Beard- frein automatique à air comprime : inventé par Granville T. Woods en 1905- freins de voiture inventés le 06 août 1872 par John V. Smith- vitesses automatiques inventées le 06 décembre 1932 par Richard B. Spikes- charpente métallique (de voiture) inventée le 02 février 1892 par Carter William- l’ascenseur : inventé le 11 octobre 1867 par Alexander Miles- le piano mécanique inventé le 11 juin 1912 par Joseph H. Dickinson- w.c ( toilette ) inventée le 19 décembre 1889 par Jérome B. Rhodes- réfrigérateur ( frigo ) inventé le 14 juillet 1891 par John Stenard- peinture et colorants inventés le 14 juin 1927 par George Washington Carver- stylo plume à réservoir inventé le 07 janvier 1890 par William B. Purvis- tunnel pour train électrique inventé le 17 juillet 1888 par Granville T.Woods- fouet batteur d’œufs inventé le 05 février 1884 par Willis Johnson- stérilisation des aliments inventée le 8 février 1938 par Lloyd A. Hall- opération à cœur ouvert inventée par Daniel Hale Williams le 9 juillet1893- lentilles de protection des yeux inventée le 02 novembre 1880 par Powell Johnson- couveuse artificielle inventée par Granville T. Woods en 1890- lampe à incandescence inventée le 17 juin 1882 par lewis howard latimer- signalisation (balises d’aéroport) inventée le 30 mars 1937 par lewis ww.chubb- télégraphe des chemins de fer inventé le 28 août 1888 par Granville T.Toods- appareils de transmission de messages inventés le 7 avril 1885 par Granville T. Woods- thermostat inventé le 06 mars 1928 par David N. Crosthwait jr- machine à écrire inventée par Burridge et Marshman, patentés le 7 avril 1885.- cadre du velo inventé le 10 octobre 1899 par Isaac R. Johnson- climatiseur inventé par Frédérick M. Jones patenté le 12 juillet 1949. - machine à sécher les linges par Alexander Miles patenté le 11 octobre 1867. - extincteur inventé par T. Marshall patenté le 26 octobre 1872. - tondeuse à gazon inventée par L.A. Burr, patenté le 19 mai 1889. - cuisinière inventée par T.A. Carrington, patenté le 25 juillet 1876.-

Ralph Gilles un Haïtien originaire de Pestel dans la Grand’Anse en 2007 est le chef du design pour le constructeur automobile américain Daimler-Chrysler.Il a dessiné et conçu la Chrysler 300C qui a révolutionné le milieu automobile, la Dodge Charger, la Magnum, la mini-fourgonnette Town & Country . Actuellement il travaille dans la section des camions. "Je veux redonner aux Américains leur fierté automobile", dit-il .Ce n’est pas nécessaire de continuer avec la liste pour vous prouver le génie des Noirs. L’hypothèse absurde qui explique le sous-développement du Monde Noir par leur manque d’aptitudes pour la Science et la Technologie est à rejeter. Alors, c’est quoi le problème? La rapacité et la cupidité du système capitaliste jointes au désir effréné d’assurer la suprématie de la race blanche font jeter aux calendres les noms des inventeurs noirs.

De plus la machine infernale de la production industrielle rafle les inventions en leur collant une étiquette commerciale qui jette définitivement aux oubliettes les noms des inventeurs et de leurs pays qui n’en tirent aucun profit. Par ailleurs,il existe une étroite corrélation entre la croissance démographique et la croissance économique. Mais l’augmentation de la population entraine au même rythme l’augmentation des besoins alimentaires, de santé, d’éducation, de logement etc.. Sur le plan macroéconomique si des mesures adéquates ne sont pas prises à temps par les dirigeants politiques, on tombe dans la trappe malthusienne. La croissance démographique devient ruineuse pour le développement économique.

L’homme par sa pression trop intense sur la nature contribue à la rareté des ressources. Il déboise, accélère l’érosion des sols et entraine la sécheresse. C’est le cycle infernal de la misère et de l’insécurité qui caractérise le sous-développement.Une population trop nombreuse n’est pas une richesse mais un fardeau pour une nation surtout avec un taux d’analphabétisme élevé. Donc le sous-développement des pays Noirs en général et d’Haïti en particulier est dû principalement au facteur humain. A cause de notre appétit sexuel débordant Haiti a un taux d’accroissement démographique de 2,5% .

En 1986 l’effectif de la population avoisinait 5 millions. Actuellement on atteint8 millions sans augmenter parallèlement la production nationale. Une tendance machiste porte les Noirs à mettre au monde des enfants sans tenir compte de leurs moyens de subsistance, leur éducation , leur avenir. Le problème n’est pas seulement noir. Mais les Blancs en ont pris conscience longtemps déjà et limitent le nombre de leurs enfants à deux au maximum. Ce désir effréné et inconsidéré du sexe joint à l’insouciance et l’impréparation de nos dirigeants politiques plus enclin à piller les caisses publiques, à détruire leurs ennemis qu’à mettre sur pied les structures institutionnelles adéquates, maintiennent les pays noirs sous le joug du sous-développement.

RIEN N'EMPÊCHE !

L'ingénieur-agronome Jean Erich René lance un vibrant plaidoyer en faveur de Me Claudy Gassant, commissaire du Gouvernement, près du Tribunal civil de Port-au-Prince. Me Gassant a été interpelé par la commission justice et sécurité du Sénat pour répondre à certaines questions qui rélèvent de ses fonctions. Ne pouvant pas répondre à cette convocation au moment opportun, il a été accusé de tous les maux par les parlementaires malhonnêtes sur toutes les tribunes. Pour M. René, il n'y a pas raison de faire un plat car ce commissaire a agi en respectant les règles établies. Le texte ci-dessous exprime la colère d'un citoyen qui plaide pour l'honnêteté, le sens du devoir d'un homme qui cherche à éradiquer le trafic de la drogue, la contrebande et la corruption généralisée à Port-au-Prince. Ce texte nous rappelle que le commissaire du gouvernement a un rôle double à jouer dans l'administration judiciaire du pays, à savoir : 1) assurer la politique du gouvernement en matière de gestion des crimes et délits sur son territoire; 2) défendre les intérêts supérieurs de la société, lorsqu'un citoyen porte atteinte au bon fonctionnement de l'ordre social. Lisez l'article de M. Jean Erich René pour de plus amples détails ... (JMMondésir)

Rien n'empêche!
Par Jean Erich René

Se hisser dans les hautes sphères de l'administration étatique sans les compétences adéquates devient périlleux pour les acrobates de la politique haïtienne. Les chimères peuvent bien forcer les résultats des urnes en faveur de certains élus mais ils ne sont d'aucune utilité dans l'exercice de leurs fonctions. Nous ne vivons plus au temps de la politique de la baïonnette où nos dirigeants politiques agissaient comme ils voulaient. Sous la pression des Institutions Internationales nos braconniers sont obligés de montrer pattes blanches. L'insolite intervention de l'ambassadrice des Etats-Unis au parlement a dévié la tornade qui soufflait sur l'espace politique suivant un circuit triangulaire:Parlement-Primature-Parquet. Claudy Gassant est doté du pouvoir de mettre l'action publique en branle pour toutes les infractions portant atteinte à l'équilibre de l'ordre social.

Dans la stratégie de la lutte contre la drogue, la corruption, la contrebande, le Parquet représente le premier môle. En vertu de l'article 425 du Code de Procédure Civile, leMinistère Public, tant dans la phase d'instruction que du jugement, peut intervenir comme poursuivant ou demandeur. L'article 40 du Code de Procédure Pénale réclame l'intervention du Ministère Public " pour la défense de l'ordre public à l'occasion des faits qui portent atteinte à celui-ci."L'opportunité des poursuites lui est offerte aussi bien que la mise en oeuvre d'une procédure alternative selon les articles 41-1 et 41-2 du Code de Procédure Pénale. - Le Parquet est indivisible. Les critiques adressées par les Parlementaires au Chef du Parquet de Port-au-Prince sont nulles et non avenues. Claudy Gassant appartient à une entité juridique nommée Parquet qui est un ensemble indivisible.N'importe quel autre membre du Parquet peut siéger à sa place au cours d'un jugement ou le remplacer à l'occasion de toutes convocations impliquant la Magistrature Debout i.e qui se lève pour présenter son réquisitoire,contrairement à la Magistrature Assise qui fait injonction à un seul et même juge de suivre une affaire.

L’injonction de soumettre personnellement Claudy Gassant à un interrogatoire témoigne hautement de l'ignorance de la commission justice et sécurité du Sénat de l'indivisibilité duParquet. - Le Parquet est irresponsable. L'irresponsabilité des fautes commises est un privilège légal accordé au Ministère Public. Le traiter d'arrogant, le poursuivre pour les propos prononcés au cours de l'instruction ou du jugement d'une affaire contreviennent à la loi qui l’affranchit de toute responsabilité. LeMinistre de la Justice est le Chef hiérarchique du Chef du Parquet mais il y a des exceptions. L'article 36 du Code de Procédure Pénale précise que:" le Garde des Sceaux peut demander d'engager des poursuites mais il ne peut pas classer sans suite." Il ne peut prendre aucune sanction contre le Chef du Parquet pour ses déclarations orales dans la conduite d'une affaire.

L'obéissance du Chef du Parquet au Ministre de la Justice est effective seulement pour les "écrits" en vertu du principe coutumier qui affirme que: "la plume est serve mais la parole est libre." Les expressions"fonctionnaire en rébellion et renvoi pour insubordination" sont profanes. " Pour des questions administratives je dois adresser des rapports au ministre de la justice, mais pour des questions judiciaires nous n’avons pas de lien hiérarchique", a déclaré Claudy Gassant à la presse.-Le Chef du Parquet, garant du Corps Social. Les articles 31 et 32 du Code de Procédure Pénale accordent auMinistère Public: " le monopole de la défense de l'intérêt général pour la poursuite de tous les crimes et délits portant atteinte aux fondements mêmes de la société. Il peut faire valoir les principes de légalité et d'équité en toutes matières quelle que soit la nature du contentieux." Grosso Modo, le Ministère Public a pour mission de veiller au respect des normes et des principes qui régissent le Corps Social.

Par ces motifs, le Chef duParquet de Port-au-Prince Maitre Claudy Gassant peut exiger "des sanctions sous forme de peine stricto sensu." -Le Chef du Parquet est le Gardien de la Vie Economique. Claudy Gassant, Chef du Parquet de Port-au-Prince, dispose d'un pouvoir important d'action contre les infractions aux lois qui assurent le fonctionnement de l’économie. La loi et l'ordre public font de lui un acteur incontournable compte tenu des normes et principes établis pour la fructification harmonieuse des affaires. Dans la déontologie de la démarche judiciaire relative aux activités illicites telles que: trafic des tupéfiants, falsification des factures, tentative de corruption, il échet au Parquet de veiller à l'application de la loi afin de redresser les torts. Par son intervention, le Chef du Parquet moralise les affaires et prévient les entorses aux lois économiques.

Nous comprenons les inquiétudes des acteurs impliqués dans des activités marginales. Mais ils auraient dû s'en prendre d'abord au Président RenéPréval qui livre une lutte sans merci contre la drogue, la corruption, la contrebande. Le Parquet est le môle le plus avancé de la défense del'Ordre Public. Le Chef du Parquet est appelé à assumer ses responsabilités. Des mandats d'arrestation ou de comparution sont décernés, suite aux procès verbaux de l'UCREF. En effet la DEA l’a doté de certains logiciels lui permettant de suivre à travers le monde, le mouvement des comptes des présumés coupables. Tant en Afrique du Sud qu'en Haïti bientôt les arrestations vont pleuvoir! Une perspective aussi sombre attendrit le Président René Préval déjà mal en point avec son cancer de la prostate à sa phase terminale.

Il est tombé d'une indisposition pendant 3 fois:lundi, mardi et le mercredi 29 août 2007 il a manifesté des signes cliniques inquiétants : baisse de la pression artérielle, difficulté respiratoire, manque d’oxygène, étourdissement suivi de vomissements sanguinolents. La voie lymphatique serait-elle atteinte ! Jeudi l’Ambassadrice des USA l’a accompagné jusqu'à l'aéroport pour prendre l'avion pour les USA. O tempora! O mores! La médiocrité de la séance d'interpellation de la commission justice et sécurité du Sénat nous écoeure. Franchement nous avons la nostalgie des triomphes oratoires du Député de Thiotte-Bodary, le Dr Rony Gilot. D'outre-tombe résonne l'écho des merveilles de l'éloquence d'un Emile St Lot et d'autres renommées de la magistrature parlementaire telles que Castel Demesmin , Max Hudicourt, etc. Au cours du débat nous n'avons relevé aucun argumentaire juridique. La péroraison sonore qui avait fait trembler les voûtes du Temple lors du Procès du Timbre AudubonBird, n'était pas au rendez-vous. Au Palais législatif, ce jeudi 30 août2007, les intervenants n'ont démontré aucun talent oratoire.

A travers leurs pâles discours, on ne percevait aucun système de philosophie, aucune théorie scientifique ni préceptes moraux pour étayer leurs thèses parfois farfelues. Les roueries de leurs paroles n'ont même pas touché les motifs initiaux de la convocation. D’où vient l'ordre d'arrêter Fritz et David Brandt ? Pourquoi cette détention préventive prolongée ? De manière subliminale on a plutôt assisté au spectacle attendrissant d'une société haïtienne déboussolée, grabataire. Nihil obstat! Rien n'empêche que la Justice suive son cours normal en balayant, comme des fétus de paille, les obstacles dressés sur son parcours. Le Chef du Parquet dePort-au-Prince Maitre Claudy Gassant est compétent dans son ressort.

Publié par LE BAROMÈTRE POLITIQUE à l'adresse 13:55 0 commentaires août 31, 2007

ARRÊTONS L'INVASION DES FOURMIS !

Arrêtons l’invasion des fourmis.
Jean Erich René
La plus gigantesque armée débarquée en Haïti est constituée de bestiolesméchantes appartenant à l’ordre des hyménoptères. Ces soldats aguerris manifestaient leur présence pour la première fois à Plaisance en décembre 2006. A la faveur de la saison des pluies ils ont observé un replis tratégique et en ont profité pour creuser leurs tunnels dans le sol et dans le tronc des arbres afin d’y déposer leurs larves et augmenter leur effectif.

Au solstice d’été 2007, une super colonie sauvage surgit et met en émoi la population du Nord. Les dégâts matériels sont assez lourds. Leurs itinéraires de parcours sont indéterminés. Comment comprendre et résoudre cette invasion de fourmis à Plaisance? Cette horde de fourmis destructrices ne se cantonne pas seulement àPlaisance. Elle étend son empire en se déplaçant progressivement d’une partvers Chatard, Pilate, Ravine Trompette. D’autre part elle continue sa marche imperturbable vers Limbé, L’Acul du Nord, Dondon, St Raphael , Grande Rivière du Nord, Baron, Ranquite, La Victoire, Marmelade sans oublier, Ravine Desroches, Petit Bourg de Port Margot , Port Margot. LaRivière Bayeux les empêchera d’atteindre l’autre rive pour toucher PetitBourg du Borgne, Nan Cacao, le Borgne, Nan Glacis et traverser dans leNord Ouest par Grand Mantaigu, Ti Montaigu, Morne Vent, St Louis du Nord,etc.

Grâce à l’effet de fœhn provoquant une différence de température entre les versants au vent et sous le vent, Puilboreau constitue un obstacle infranchissable pour ces anarchiques prédateurs afin de conquérir l’Artibonite et le Plateau Central en passant par Ennery, Marchand et StMichel de l’Attalaye. Dieu soit loué! D’où viennent ces méchantes fourmis?Ces fourmis ne sont pas haïtiennes. A bien considérer leur comportement social, elles n’ont aucun point commun avec le mode de vie de nos fourmis communes. Notre argument scientifique massue, c’est leur regroupement en super colonie. Il existe une discrimination sociale entre les fourmis qui se regroupent par familles. A chaque bande sa butte ou sa galerie. Chaque horde de fourmis pour se distinguer des autres tribus dégage un parfum spécial dénommé phéromone. Souvent différentes bandes de fourmis sont en conflit de territoire. Elles s’affrontent et s’entretuent dans l’espace de15 secondes. Le struggle for life limite la prolifération des fourmis en empêchant leur invasion massive comme c’est le cas actuellement dans leNord d’Haïti.

La singularité du comportement des fourmis dévastatrices de Plaisance trahit leur origine complètement exotique. Au lieu de s’affronter, elles forment une coalition pour constituer une armée puissante et imbattable par les moyens biologiques ou naturels courants qui assurent l’équilibre del’écosystème. Elles provoquent la rupture de la chaîne biologique courante.De tout temps et à l’insu du commun des mortels, les fourmis s’intègrent dans le biotope. Elles aèrent le sol et assurent d’autres fonctions importantes telles que nettoyage, dissémination des semences, démariage des plantules, pollinisation des fleurs et leur fécondation etc.

Leur utilité incommensurable n’a pas de prix. L’extermination des fourmis indigènes va avoir des répercussions incalculables sur l’environnement national. Pourquoi elles ont choisi Plaisance?Selon la littérature scientifique, la fréquence des fourmis est généralement motivée par la présence de produits sucrés tels que : la déjection de certains parasites, pucerons, etc. A ce compte l’entomologie, cette science qui étudie le comportement social des insectes, leur style devie, leur mode de reproduction et leur habitat, associe la fréquence des fourmis sur certaines plantes à la présence des aphides couramment appelés pichons dans notre savoureux créole. Ils secrètent une substance sucrée appelée miellat dont raffolent les fourmis. Aussi les entomologistes identifient les aphides, de couleur blanchâtre, comme les vaches laitières des fourmis piquantes. Donc si on veut détruire les fourmis qui nous effraient dans nos jardins, il faut s’attaquer d’abord aux aphides.

Qu’en est-il de l’avalasse de fourmis qui sèment la panique dans le Nord d’Haïti.?Donnons écho aux déclarations des paysans de Plaisance qui ont apporté leurs propres explications aux origines de ces fourmis qui causent autant de dégâts dans leur localité. Au cours de ces 15 dernières années les assoiffés du pouvoir ont pris la mauvaise habitude, selon l’oracle de leurs lwa ou mystères, d’arroser le sol national de sirop afin de calmer le peuple. Sous le Gouvernement de Prosper Avril, non seulement des tonnes de sirop sûr furent vidées dans tous les carrefours à 4 chemins d’Haïti mais encore les locaux des Partis Politiques qui réclamaient les élections furent bardés d’excréments. Sous l’empire de son chwal Ogou Ballendjo, lePetit Prêtre des Pauvres, selon les témoignages des habitants de Raboteau, a fait verser par hélicoptère du sirop sur la ville des Gonaives.

Les paysans de Plaisance expliquent cette invasion massive de fourmis par l’enterrement dans le sol de Plaisance, de plusieurs barils de sirop miel, à la période de surchauffe politique qui a précédé la chute de son Gouvernement.Vox populi, vox dei! Dominer la population d’un pays, d’une ville ou d’une localité par des actes de sorcellerie est un pari impossible à gagner à long terme. L’envoûtement collectif est une initiative que redoutent même les Grands Maîtres à cause de la diversité des horizons humains. Le ciel est constellé d’étoiles on ne peut pas les embrasser toutes sans subir le choc en retour. L’esprit scientifique nous oblige à faire abstraction de cette connotation mystique de l’invasion des fourmis dévastatrices dePlaisance en la rangeant dans le folklore haïtien.

Mais, attention! Toute science a comme point de départ l’observation. La répétitivité des événements confirme ou infirme la validité des hypothèses posées. Selon la définition subjective de Max Weber : “ L’action sociale tient compte du comportement des autres et en est affectée dans son cours.” (Weber, MaxTheory of Social and Economic Organization page.88) Les relations entre alter et ego sont interdépendantes. Anthony Giddens pour sa part considère la structure sociale comme: “ le produit de la récurrence des interlocuteurs quotidiens…Les règles sont d’une part les prescriptions culturelles apprises et d’autre part une connaissance pratique de ce qui se passe dans la vie quotidienne. ” (Giddens, Anthony, Central Problems inSociological Theory, page 294)

En science le rationnel et le surnaturel ne font pas bon ménage.L’historiographie politique haïtienne fait coïncider l’arrivée de ces fourmis étrangères avec le débarquement en 2006 des colis des soldats de laMINUSTAH. Un argument en béton armé pour le prouver : le mode de distribution géographique des soldats de l’ONU en fonction de leurs nationalités. En effet, par leur comportement social ces fourmis rappellent la : “ Linepotherma Humile” de l’Amérique du Sud dont la patrie d’origine est l’Argentine. Elle a fait de violents ravages au Mexique et dans la Caraïbe ou elle est connue sous le nom de “ Fourmi d’Argentine”. Quand la température dépasse 25o C, elles abandonnent leurs habitats et partent à la recherche du frais soit une température idéale de 10oC.
Au cours de l’hiver elles hibernent, cachent leurs larves pour sortir en masse en été. Ellessont tellement nombreuses qu’on ne peut pas les détruire même avec un rouleau compresseur. Le feu les oblige à se déplacer en infestant leur parcours.Que faire?Le couloir écologique a ses avantages mais il faut aussi parer aux inconvénients. Le changement climatique a provoqué une certaine mutation des fourmis en changeant leur matériel génétique. Maintenant, elles ne secrètent plus au niveau de leur cuticule cette odeur discriminatoire. Ainsi elles détruisent les fourmis haïtiennes et nuisent sérieusement à notre biodiversité. Voici les solutions :

a) A l’échelle locale il convient d’assiéger cette horde anarchique de fourmis. Elle se déplace dans une direction déterminée à la recherche du frais. Il convient de les coincer au voisinage des berges d’une rivière. Une ceinture de feu en arc de cercle dont le rayon est tourné vers les berges de la rivière permettra de les circonscrire. Pris en sandwich dans l’aire qui leur est réservée, elles seront copieusement alimentées avec un mélange de mais moulu et de chlordane , bien connu en Haïti sous le nom de poudre fourmi, D’autres insecticides comme l’Aldrine, le Dieldrine., leToxophène sont aussi prometteurs. Les arbres déjà attaqués seront traités avec des insecticides endothérapiques comme le Demeton.. (Coutoneau Maurice, Ingénieur Horticole, Encyclopédie des Jardins page 78)

b) A l’échelle familiale les pieds des lits, tables chaises, etc. seront placés dans un baquet d’eau, soit une boite de conserve vide, une gamelle,un coui, etc. Des morceaux de citron pourri et des gousses d’ail seront placés sur le seuil des portes et dans chaque coin de la maison. Sur la cour et à une distance de 30 m on établira une ceinture de sécurité avec des feuilles de tabac ou encore avec des gousses d’ail ou encore des morceaux de citron pourri pour repousser les fourmis.

c) A l’échelle individuelle, qu’il s’agisse d’hommes ou d’animaux leurs pieds seront lavés avec des feuilles de tabac en décoction dans l’eau. La poudre de tabac généralement chiquée par nos paysans ou inhalée en prise pour décongestionner leurs narines est efficace pour chasser les fourmis.Un mélange de 80 à 120 grammes de poudre de tabac dans un hectolitre d’eau suffit pour asperger la cour à une distance de 30 mètres de la maison et expulser les fourmis qui ne sauraient résister à la toxicité de la nicotine.