mardi 11 septembre 2007

COMMENT ROMPRE LA PAUVRETÉ EN HAITI ?

Comment rompre la pauvreté en Haïti!
Par Jean Erich René

« Le rapport de recherche est du domaine de l’écriture. Le style mathématique est le meilleur pour décrire un édifice logique inachevé mais le style littéraire est le seul capable d’expliquer les choix sur lesquels cet édifice est fondé ou de présenter une pensée en évolution dont la communication peut avoir un intérêt même si elle n’est pas finalisée. » (Michelle Volle « Le Métier de Statisticien » 1980, Paris Hachette p.226)

Le démarrage économique d’Haïti suppose le divorce avec un passé de misère, d’abstinence, d’ignorance, de mensonge et de honte, tout en conservant nos valeurs culturelles. Pour que Haïti connaisse une croissance positive, il faut briser coûte que coûte, nos structures stagnantes par des transformations considérables au niveau de l’appareil étatique. Le plus grand problème des pays sous-développés comme Haïti, c’est qu’ils se lancent têtes baissées dans le sillage des pays développés sans tenir compte des contraintes spécifiques au milieu. Les théories économiques diffusées par les Écoles de pensée occidentales ont été montées à partir d’échantillons caractéristiques de leurs sociétés et compte tenu de leurs problèmes spécifiques et de leurs dotations en facteurs de production. Nous n’avons pas connu le même parcours historique que l’Occident colonisateur.
Notre capital humain n’est pas non plus le même. D’où l’inadéquation et l'insuccès des plans de développement du FMI et de la Banque Mondiale calqués sur l’Occident et parachutés dans les pays pauvres.

La typologie du développement d’Haïti pose un grand défi à nos gestionnaires. Il faut un éclair d’intelligence pour fusionner les connaissances théoriques à la topographie du milieu ambiant. L’équation du développement économique d’Haïti doit être posée en termes de variables et de contraintes propres à Haïti en synchronisation avec les modalités simultanées de l’évolution économique internationale. Nous ne pouvons pas vivre en autarcie. Cependant, les modèles globaux proposés par les théories économiques occidentales ne sauraient résoudre la problématique du sous-développement d’Haïti ni effacer le spectre grimaçant de la pauvreté.

Alain Cotta dans son livre : « Analyse quantitative de la croissance des pays sous-développés » , reconnaît que la croissance du Tiers-Monde nécessite un différentiel à deux vitesses. Ce dualisme s’explique par la persistance de l’économie traditionnelle axée sur l’agriculture et l’intégration industrielle pour répondre à la demande globale du marché international. L’offre globale de l’économie haïtienne doit satisfaire nos besoins fondamentaux et dégager certaines devises pour parer à nos importations.

Le PNB haïtien tourne essentiellement autour de la production agricole.
Toute augmentation de la population, sans une augmentation subséquente de la production agricole nous jette dans la trappe malthusienne avec une baisse remarquable du taux de croissance du PNB. La liaison entre le taux de croissance de la population des pays sous-développés et le taux de croissance du PNB a été scientifiquement démontrée par W.B. Jorgenson dans
: « The development of a dual Economy » (The Economic Journal 1961, pages 309-335)
En faisant appel à la fonction de production Kobb-Douglas, Jorgenson pose les contraintes relatives à l’évolution parallèle de la démographie et de la production en mettant en évidence l’effet ciseau dont sont victimes les populations des pays sous-développés. En nous inspirant des travaux de Jorgenson comme cadre de référence, nous allons tenter théoriquement de relever le défi du sous-développement d’Haïti et rompre la pauvreté de la population haïtienne.
N.B. Nous nous excusons d’avance auprès des non-matheux parce que, par esprit de précision, de concision et surtout de clarté, nous sommes obligés de faire appel au modèle mathématique pour identifier les variables et les contraintes liées à notre pauvreté afin de poser et de résoudre le problème. Compte tenu de certaines difficultés techniques, nous ne pouvons pas figurer les exposants.En revanche nous les indiquerons par une phrase explicative après chaque équation.
Rappellons que le PNB ou revenu per capita en Haïti est égal à $450.Le produit national brut haïtien ou PNB ou encore revenu global est une fonction de la quantité de terre cultivée, de la technologie utilisée et de l’effectif de sa population. Nous le symbolisons par l’équation suivante où Y est la variable dépendante. L et P sont les variables indépendantes dont les rendements dépendent de la productivité du travail β et du niveau de progrès technique α de nos compatriotes.
Posons l’équation de la production et faisons ressortir les goulots d’étranglement de la croissance économique d'Haïti et en identifiant les causes de la persistance de sa pauvreté :
Y= Lβ P1- β eαt Equation 1 ici (β,1- β et αt) sont des exposants

Y= PNB ou Produit National Brut ou encore Revenu Global
L= Terre ou espace cultivable
P= Population
β= productivité du travail
α= taux du progrès technique
e= facteurs imprévisibles ou bris blancs
Étant donné que l’espace cultivable en Haïti n’augmente pas et peut être
chiffré à 1.170.000 has nous pouvons considérer la variable L de la
fonction Kobb-Douglas comme une constante. La superficie cultivable ne peut
pas augmenter à moins d’un envahissement du territoire dominicain. Pour les
commodités de notre analyse, nous écartons la productivité attachée à la
terre et nous isolons la productivité liée à la population afin de mettre
en évidence ceteris paribus
l’importance de la démographie sur le PNB ou revenu global. Par conséquent
l’équation 1 devient maintenant :
Y= P1- β eαt Equation 2
ici(1- β et αt) sont des exposants
Pour calculer le revenu per capita haïtien dans le cadre de l’équation 2,
il faut diviser le PNB ou revenu global Y(lisez grand Y) par l’effectif de
la population P. Alors le revenu per capita y( lisez petit y)est donné par:
y = Y/P = P1- β eαt / P
ici (1- β et αt) sont des exposants
En math :1/P = P-1
par conséquent:
y = P1- β eαt P-1
ici(1- β,αt et -1)sont des exposants
P1* P-1 = P
ici(1 et -1)sont des exposants qui s’annulent
par conséquent
y = P- β eαt Équation 3
ici - β et αt sont des exposants.
Il nous faut maintenant calculer les possibilités de croissance de notre
revenu per capita (y) tiré de l’agriculture. Par conséquent il nous faut
calculer la dérivée de cette fonction c’est à dire les variations possibles
de (y) pour une augmentation de la production. Puisque nous avons en face
de nous une fonction exponentielle nous devons d’abord la linéariser. En
conséquence nous devons calculer le logarithme de notre fonction de
production :
log y = α - β log P
Maintenant calculons le différenciel de y
dy/y = α - β dP/P
d’où :
y’/y = (α - β ) P’/P Équation 4
Pour faire varier le quotient y’/y ou bien on augmente le dividende
(α - β ) P’ ou bien on fait baisser le diviseur P. L’idéal
serait de faire les deux à la fois.
Si α , le paquet technologique haïtien et β le taux de
productivité n’ont pas bougé depuis 1804, ou encore ont subi des variations
négligeables ou non significatives par rapport à la variation P’ de la
population P, nous pouvons donc dire sans aucun risque de nous tromper que
le taux de croissance de la production y’/y est en relation directe avec le
taux de croissance de la population P’/P. En d’autres termes la
problématique de la production haïtienne ceteris paribus est en butte à la
vitesse du taux de croissance de la population qu’elle n’arrive pas à
ratrapper à travers le temps. L’explosion démographique est responsable du
rabougrissement de notre économie,pose le grand défi du sous-développement
d’Haïti et reserre de plus en plus l’étau de la misère.
L’excès de notre population explique majoritairement notre pauvreté et
l’origine de nos crises sociales.
Puisque le sous-développement d’Haiti est fortement imputable à une
croissance exponentielle de sa population, soit 2,3 % selon le dernier
recensement, analysons maintenant les moteurs de croissance de la
population haïtienne .
Désignons par Y le taux de natalité et par γY le taux maximum de
naissance. Soit δ le taux de mortalité. Dans ce cas le taux de
reproduction de la population haïtienne est représentée par:
γy–δ.
La variation du taux de croissance de la population haïtienne est égale à :
P’/P = (γy –δ )Équation 5
Dans l’équation 4 remplaçons P’/P par sa nouvelle valeur de l’équation 5 ,
on obtient :
y’/y = (α - β )(γy –δ )
Tirons y’ :
y’= y {(α - β )(γy –δ )}
ou encore :
y’ = (α + βδ)y - βγy2 Équation 6
ici 2 est un exposant
On se trouve en présence d’une équation du second degré que nous résolvons
de la façon suivante :
Pour y’= 0 on a : (α + βδ)y - βγy2=0
ici 2 est un exposant
on obtient deux racines y1 et y2
y1= 0 et y2 = α + βδ / βγ
Calculons la dérivée de cette équation on obtient dy/y = 0
Si la dérivée seconde est nulle c’est qu’on ne peut pas tirer un revenu
individuel supplémentaire de la production agricole. L’agriculture
haïtienne, l’essence même de l’économie nationale est stationnaire. D’où
une économie haïtienne bloquée. Le secteur agricole haïtien compte tenu des
valeurs de y1 et de y2 ne pourra pas se développer dans les conditions
ordinaires. Au dire de Jorgenson le PNB haïtien est tombé dans la trappe
de stagnation. Par conséquent les conditions permissives de l’émergence du
secteur industriel ne seront jamais atteintes. Nous sommes définitivement
condamnés à l’industrie très volatile de la sous-traitance qui nous
maintiendra toujours dépendants puisqu’elle ne dégagera aucun surplus
propre à l’épargne et par conséquent propice à l’investissement visant à
assurer notre croissance économique par le biais de l’industrialisation.
Que faire?
Pour briser ce frein qui engonce la machine de production haïtienne selon
le modèle dualiste qui caractérise l’économie des pays sous-développés,
nous devons poser d’autres hypothèses.
Soit Y+ la croissance maximum du PNB pour une croissance maximum de la
population haïtienne égale à ε , nous pouvons réécrire l’équation 5 :
P’/P= ε = γY+ –δ
ici + est un exposant de Y
Ou encore ε = γY+ – δ
ici + est un exposant de Y

En tirant Y+ on obtient :
Y+ = ε + δ/ γ
ici + est un exposant de Y

Selon le modèle de Jorgenson le rapport Y2/Y+ définit clairement les
conditions de croissance de la production agricole des pays du Tiers-Monde.
En d’autres termes pour rompre avec la pauvreté en Haïti il faut qu’il y
ait développement agricole et par extension développement économique.
Y2/Y+ > 1 Équation 7
Si ce rapport est supérieur à 1 c’est que la production dépasse largement
les besoins de consommation locaux. Dans le cas contraire , c’est à dire
Y2/Y+< 1 on tombe dans la trappe stationnaire.
Dans l’équation 7 , en remplaçant respectivement Y2 et Y+ par leurs
valeurs on obtient :
Y2/Y+ = α + βδ / βγ : ε + δ/ γ>1
ici + est un exposant de Y
Ou encore
Y2/Y+ = α + βδ / βγ*γ/ε + δ>1
ici + est un exposant de Y
Puisque γ est présent à la fois au numérateur et au dénominateur par
simplification on écrit :
Y2/Y+ = α + βδ / βε + βδ>1
ici+ est un exposant de Y
Cette inéquation nous explique pourquoi l’agriculture haïtienne ne peut pas
nourrir le peuple haïtien, pourquoi on est obligé d’importer de la
nourriture, pourquoi l’économie haïtienne est bloquée. Selon les enquêtes
menées par l’USAID sur la consommation en Haïti dans le cadre du programme
PL 480 les besoins imputés de la population haïtienne, compte tenu des
normes et des standards de la FAO et de l’OMS sont de 4.720.000 TM. Le
niveau réel de la production agricole haïtienne est de 1.750.000 TM. Par
conséquent on peut écrire :
Y2/Y+=1.750.000/4.720.000 = 0,37 < 1

Donc avec un rapport Y2/Y+ = 0,37 < 1 Haïti tombe à pic dans la trappe
stationnaire de Jorgenson. Déjà, depuis 1988 l’État haïtien a dû importer
24,58% de la consommation alimentaire totale du pays. De jour en jour, la
trappe s’agrandit davantage sans aucune lueur de solution .
Y2/Y+ = 0,37 < 1 entraîne α < βε c’est à dire le
progrès technique est nettement inférieur au taux de croissance de la
productivité capable de sous-tendre la croissance de la population.
Le signal est donc clair, le taux de croissance de la technologie haïtienne
qui est de 0,093 est inférieur à son taux de productivité qui est 1
multiplié par le taux de croissance de sa population 2,3%. La technologie
haitienne ne peut pas répondre aux besoins croissants de sa production per
capita y+ = 0,59 TM puisqu’elle ne donne que y2 = 0,21 TM per capita.
Pour rompre avec la pauvreté il faut briser l’équilibre stationnaire.
Théoriquement il faut que Y2 > 0,59 pour obtenir un rapport Y2/Y+ > 1. Dans
ce cas , 3 solutions sont envisageables :
1.- La plus incontournable c’est le ralentissement du rythme de croissance
de la population haïtienne par des programmes de planning familial et de
contrôle des naissances. Certains Haïtiens s’enorgueillissent d’avoir 5,6,
10, 15, 20 et même 30 enfants. De quoi les nourrissent-ils?
Comment font-ils pour payer leurs frais de scolarisation? Il n’y a pas que
nos dirigeants politiques qui soient responsables de la pauvreté du Peuple
Haitien. Le Peuple est aussi coupable d’avoir mis au monde trop d’enfants.
Comme la Chine on doit commencer par livrer des pénalités aux Chefs de
famille trop prolifiques et éduquer nos jeunes en ce sens afin de réduire
le taux de croissance de la population. C’est le chemin suivi par tous les
pays développés comme le Canada, les USA où chaque famille a en moyenne 1,5
enfants. Pour répéter un Grand Maître Spirituel de la Rose-Croix : « A quoi
sert-il de mettre des enfants au monde si c’est pour créer demain des
adultes frustrés et malheureux.»
2.- Par le biais de l’éducation formelle et informelle il faut augmenter le
niveau technique de la population haïtienne afin de mettre en usage une
technologie plus appropriée pour l’augmentation de la production agricole.
Nous sommes encore au stade de la machette, de la houe, de la serpette et
du brûlis. Moreau de St Rémy a relevé la même technologie depuis plus de
deux siècles. La mécanisation agricole, les semences améliorées, la
fertilisation de nos sols , l’irrigation, la lutte anti-parasitaire, les
techniques d'ensilage, le crédit agricole ne sont pas à la portée de nos
agriculteurs. Le génie génétique de nos jours qui n’a pas encore atteint le
sol haïtien affiche ailleurs de bonne performance tant sur le plan de la
quantité que de la qualité. Il faut aussi former une main d’œuvre
qualifiée, rôdée au maniement des machines industrielles afin de mieux
répondre à la demande du marché du travail.
3.- Une combinaison des deux.
Dans le cadre d’une économie à croissance endogène, le surplus agricole va
libérer l’épargne nécessaire pour le décollage économique ou take off
d’Haïti. On assistera au transfert des ouvriers agricoles dans le secteur
industriel. Ce dualisme qui caractérise le développement des pays du
Tiers-Monde a été relevé aussi par Paul Bairoch qui voit en l’agriculture à
la fois la grande consommatrice et la pourvoyeuse de l’industrie des pays
du Tiers-Monde. Que les Grands Commis de l’État tirent les conclusions
nécessaires pour la mise en œuvre d’une politique publique visant à
fouetter la croissance et réduire, pouquoi pas, rompre définitivement la
pauvreté en Haïti.

PRÉVAL PRIS AU PIÈGE!

Jean Erich René

Les derniers événements de la scène politique haïtienne, par leur bizarrerie, sont honteux. Parti en guerre contre la drogue, la corruption et l'inflation, le 55ème Président d'Haïti en profite pour se débarrasser de ses adversaires politiques, des concurrents potentiels des commanditaires de sa campagne électorale et même de son rival. Ce cocktail explosif n'a comme unique détonateur, les difficultés du Gouvernement à livrer la marchandise dont le délai et le coût sont bien inscrits sur la facture de Washington.

Sur un continent américain dominé par le Capitalisme, l'avancée Alter Mondialiste nourrit de grandes inquiétudes. La licence de fabrication industrielle de Kalachnikov, accordée à HugoChavez, réveille la vigilance de l'Establishment américain. Par ailleurs, des sous-marins russes en construction seront bientôt livrés à la Chine. Le lancement d'un missile russe sur la Georgie, ex-république soviétique, tient lieu d'une mise en garde de Vladimir Poutine contre toute velléité d'y installer une base américaine. Ces indices sont révélateurs d'une nouvelle configuration politique mondiale.

La misère est mauvaise conseillère et représente un milieu de culture favorable à l'éclatement de certains sentiments de frustration que pourraient éventuellement canaliser les courants politiques de gauche, vainqueurs aux élections dans la majeure partie des pays de l'Amérique du Sud. Historiquement, Haïti a toujours été considéré comme la rampe de lancement des mouvements politiques qui ont embrasé le Continent. Vaut mieux prévenir que guérir! Haïti, située à la porte de l'Amérique, représente une honte pour le Système Capitaliste et une proie facile pour le socialisme en pleine réforme. La solidarité anglo-saxonne, symbolisée respectivement aux USA et au Canada par le Parti Républicain et le Parti Conservateur, s'active pour assurer la suprématie du Capitalisme.

Selon la culture anglo-saxonne, le développement économique est l'oeuvre d'une élite. Malheureusement l'élite haïtienne n'est pas à la hauteur de sa mission. L'assiette économique est confisquée par une clique d'hommes d'affaires européens et un clan libano-syrien en conflit perpétuel . Ils refusent d'accorder leur violon pour exécuter la symphonie du développement économique. Les membres du Parti National noiristes, s'avisaient déjà d'affranchir l'économie haïtienne de la tutelle des représentants de la Bourgeoisie du Bord de Mer, sans aucun lien avec l'arrière-pays et plutôt intéressée à leurs richesses personnelles transmises de père en fils. Des coulées de 1946, 1957 sont sortis: un Clergé et un État Major indigènes, une classe moyenne émergente.

Les attentes des architectes du Parti National ont été déçues. Le Docteur François Duvalier s'exprimait ainsi:" Ce n'est pas l'âge qui m'a blanchi ni la fatigue du pouvoir mais plutôt la déception car les hommes sur lesquels je comptais m'ont trahi." En effet nos prélats catholiques et les Officiers des FAD'H n'ont pas compris le sens de l'histoire. Les intellectuels de la classe moyenne forment une bourgeoisie de fonctionnaires parasitant les administrations publiques et se chicanant pour des portefeuilles de ministre ou des fonctions électives. Ils n'ont pas du tout l'esprit entrepreneurial, exception faite de rares échantillons comme Thomas Désulmé etc. Le port de beaux costumes, la fête del'indépendance, les belles femmes, le beau parler français, turlututu à la bouche pointue et tout le bazar, tel est le domaine de définition de leur compétence.

La couleur de la peau ne saurait être un critère de richesse car le billet est vert pour tous. Le hic résulte dans la forme de distribution du Revenu National et son mode de thésaurisation. La fluidité de la monnaie, le niveau des salaires président au pouvoir d'achat des consommateurs et au bien-être des ménages. L'acquittement des obligations fiscales conditionne les dépenses de l'État, les investissements futurs, l'épargne publique et partant la croissance génératrice du développement. Nos élites n'ont pas la volonté nil'attribut moral pour prendre conscience de l'impératif de l'heure. Au contraire l'éviction fiscale, la fraude, la contrebande etc.
sont des pratiques quotidiennes.

Ce déséquilibre des rapports est dangereux pour le Corps Social haïtien.
Une véritable croisade est lancée pour corriger ce vice rédhibitoire de la machine administrative haïtienne. Une liste de 315 accusés a été remise au Gouvernement. Malencontreusement, en première position, figurent les sponsors des élections du 21 février 2006, certains collaborateurs et amis du Bas Peu de Chose, 3 Ministres et moult membres de la Bourgeoisie peser-sucer. Pris de panique, le Chef de l'Exécutif jette du lest en faisant appel au cliché du cinéma politique haïtien avec le traditionnel
générique:
- complot contre le Président
- arrestation et convocation musclée des membres de la bourgeoisie
- simulation de conflit entre l'Exécutif et le Législatif
- menace d'interpellation du PM et convocation du Chef du Parquet
De tels artefacts n'ont aucun rapport avec le realpolitik. La mission de Lespwa est de changer la situation des masses. Compte tenu de l'enlisement des troupes américaines en Irak et des difficultés budgétaires de l'Administration Bush, il revient au Canada dont le Budget est excédentaire de prêter main forte au seul PMA de l'Amérique. Le récent voyage en Haïti de Stephen Harper n'est pas à négliger. Sa présence à Cité Soleil est très significative. Un économiste de pacotille s'amuse à vanter le succès de la politique macro-économique du Gouvernement Préval/Alexis en se basant sur la baisse du taux directeur, la baisse de l'inflation et une hypothétique appréciation de la gourde haïtienne.

De tels artifices sont favorables à ceux qui ont beaucoup d'argent. Mais ceux qui n'en ont rien crèvent de faim si la baisse de l'inflation ne s'accompagne pas d'une baisse du prix des produits. Mr l'économiste de facto, cette appréciation accidentelle de la gourde haïtienne est imputable à l'effondrement du marché immobilier américain entraînant une dépréciation du dollar avec des retombées sur le marché monétaire.

Pris dans le piège de ses propres promesses de nettoyer le pays de la drogue et de la corruption, Préval ne sait comment se débarrasser de ses bienfaiteurs impliqués jusqu'au cou. En revanche, il s'en prend à leurs concurrents anti-lavalas. Blessé dans son orgueil masculin par la fronde du jeune David, Goliath le cocu use de son pouvoir régalien pour lui faire payer son machisme. Le drame est passionnel! De toute évidence, à travers un prisme mondialisant, le glas sonne pour cette bourgeoisie peser-sucer vouée au mépris du Capitalisme qui se repositionne par rapport au Socialisme en mode de récupération.

LE DÉVELOPPEMENT D'HAITI EST POSSIBLE !

Jean Erich René
Mai 2005

Le développement économique est lié à un phénomène historique associé au mode de production et d'organisation du monde occidental. A la faveur de la Révolution Industrielle déclenchée par le machinisme et la mécanisation subséquente de la production, la Grande Bretagne, la France, l`Allemagne ont connu une croissance élevée sur une longue période. Ensuite les pays de l`OCDE ou Organisation de Coopération de Développement Économique ont marché sur leurs brisées. Le sous-développement a donc été constaté, peu de temps après le développement.
L'économiste brésilien Celso Furtado considère le sous-développement comme un retard de développement.
Donc tous les pays du monde peuvent aspirer au développement économique à un moment déterminé de leurs histoires. N'ayant pas les mêmes antécédents historiques, ni les mêmes structures sociales, logiquement les approches économiques sont différentes. Il serait illusoire de croire que le développement économique d`Haïti serait l'oeuvre de béotiens ou le fruit du hasard. Ce serait faire preuve d`angélisme de se remettre aux Institutions Internationales ou aux étrangers pour nous indiquer la voie du développement. N'écoutons pas ces tristes sirènes qui annoncent la mort d'Haïti. L'avenir nous appartient.
Nous prenons l'engagement d'annoncer solennellement à qui veut l'entendre :
IL N'EXISTE PAS DE MODELE DE DEVELOPPEMENT SIMPLE.

Il faut d'abord une théorie de développement pour passer ensuite à la pratique. Sans la pensée que vaut l'action? On ne peut pas franchir le cap du développement avec une conception de petits boutiquiers, de contrebandiers ou de flibustiers qui font tout pour échapper au filet du fisc en encourageant la corruption. Sans le savoir, le savoir-faire et une vision macroéconomique, impossible de mettre en marche cette machine très complexe et assurer son fonctionnement.
Nous applaudissons le choix de la Chine comme modèle. Mais, attention! Les NPI ou Nouveaux Pays Industrialisés tels que les 4 dragons d'Asie ont adopté des modèles économiques très complexes. Leurs élites ont conjugué leurs efforts pour concevoir et exécuter le modèle qui convient afin de les intégrer dans le concert des Nations avancées. La République dominicaine voisine d'Haïti, a fait une percée aussi extraordinaire dans le domaine économique. Pourquoi pas Haïti?
Le développement exige des connaissances très pointues. Haïti est plongée dans une crise économique qui laisse plus d'un pantois. Même certains leaders politiques qui pourtant aspirent au pouvoir ne sont pas bien imbus de la marche à suivre. Au moment où l'on tente de nous faire croire que tout est perdu, de brillantes opportunités s'offrent à nous. A cette phase des débats nous ne pouvons pas nous contenter de discourir sans apporter les preuves. Il n'y a pas de place pour l'émotion. L'effort indigène, il est vrai, est indispensable. C'est à nous autres Haïtiens, Haïtiennes de mettre une sourdine à nos luttes intestines, nos querelles byzantines et de révoquer définitivement ce mauvais penchant d'ironiser, de dénigrer et de discréditer nos compatriotes afin de poser et de résoudre l'équation du développement économique d'Haïti, dans le cadre d'un modèle endogène ou mixte. Personne ne le fera à notre place.
Il est un fait certain que l'industrialisation demeure la voie cardinale pour arriver au développement économique. Mieux que l'Agriculture, elle permet une croissance rapide, exponentielle en dégageant une plus-value plus élevée. Cependant compte tenu de certaines contraintes liées à notre histoire de peuple colonisé, asservi, avec un pourcentage d'analphabétisme accablant, nous devons supporter le lourd fardeau de nos héritages historiques et promouvoir notre croissance économique à partir de nos traditions culturelles. Comme l'a si bien démontré Jorgenson dans son modèle de croissance des pays sous-développés, en raison de ce dualisme qui caractérise l'économie haïtienne, on peut tirer de l'agriculture les ressources nécessaires à notre industrialisation et par ricochet à notre développement économique. Il n'est pas prudent de dépendre seulement des capitaux étrangers pour promouvoir notre développement économique.
Où trouver l'argent nécessaire à l'investissement que requiert notre industrialisation?
Une production agricole haïtienne techniquement rationnelle sera économiquement rentable et peut largement contribuer au démarrage de notre industrie. Dans les conditions actuelles, l'inférence statistique accorde à la production agricole haïtiennes un coefficient angulaire de
y2 = 0,21 TM
tandis que nous aurions dû atteindre un maximum de consommation de
y+ = 0,59 TM
ce qui nous donne un rapport
y2/y+ = 0,37 < 1
Ce gap est plus ou moins comblé par l'importation qui augmente de jour en jour. Voici le point de blocage du développement économique d'Haïti! Pour lever cette indétermination et résoudre le problème il nous faut passer à une production agricole par tête y+> 0,59. Ainsi nous pouvons obtenir une plus-value et dégager l'épargne nécessaire à notre industrialisation. D.W.Jorgenson in "The developement of a dual economy", a formalisé ce surplus au moyen d'une fonction ayant la forme suivante:
s = y - y+ (équation 2)
où s = la lettre initiale du mot anglais saving = épargne. C'est la plus-value agricole y = la production globale ou PNB ou encore revenu total y+ = la production nécessaire à la consommation de la population selon sa taille.
Il faut deux conditions essentielles pour le développement économique d'Haïti:
Un contrôle strict du mouvement de la population haïtienne.
Une accumulation constante et continue du capital pour une croissance rapide et durable.
Analysons ensemble et de manière scientifique, ces deux variables explicatives en intégrant certaines contraintes ou bris blancs non négligeables comme le vaudou et l'insécurité sous le symbole (eyt):
1.- Mouvement de la population
Il faut à tout prix, éviter un déplacement massif et spontané de la population agricole. A partir du moment où l'industrialisation est amorcée par le biais de l'épargne agricole, la population totale d'Haïti représentée par P sera divisée en deux parties: une population agricole que nous symbolisons par A et une population industrielle ou manufacturière que nous symbolisons par M de telle sorte que: P = A + M
L'industrialisation va entraîner une diminution de la population agricole A et une augmentation subséquente de la population industrielle M. Cette migration ne doit pas se faire dans un climat d'exode sans quoi le processus de développement sera handicapé. Il faut une diminution relative de A et une augmentation relative de M. En d'autres termes il faut éviter une régression absolue de la population agricole et favoriser une régression relative proportionnellement à la capacité d`absorption du secteur industriel. Nous tombons en parfaite adéquation avec le modèle de développement à deux secteurs de Lewis. Pour éviter tout chambardement de nos structures sociales, la transformation du profil de la population globale d'Haïti qui assurera le transfert de notre économie de subsistance à l'économie capitaliste doit se faire suivant une vitesse donnée par la formule suivante:
y.A = y+.P
On peut écrire :
A/P = y/y (équation 2)
Dans l'équation 1, tirons y+
On obtient:
y+ = y - s
Remplaçons y+ par sa valeur dans l'équation 2 on obtient:
A/P = y / y - s / y
ou encore
A/P = 1 - s / y (équation 3)
L'équation 3 définit de manière concrète, la vitesse de transformation du profil de la population haïtienne pour un développement harmonieux et durable. La condition du développement économique d`Haïti liée à la croissance de sa population A/P sera réalisée quand le surplus agricole s/y croit selon une exponentielle qui entraîne la croissance correspondante de la population industrielle selon le même taux. Par exemple, actuellement le rapport A/P pour Haïti est égal à 85%. Nous savons que y+ = 0,59 pour qu'il y ait plus-value de l'agriculture et épargne il faut un y > 0,59.
Par hypothèse si y = 0,21 au temps t0 il deviendrait au temps t+1:
y = 0,63
c'est à dire grâce à une meilleure technologie on aurait pu tripler la production agricole qui au temps t0était y = 0,21 et dépasser la barre de 0,59. Dans ce cas on aurait obtenu une plus-value de:
s = y - y+ = 0,63 - 0,59 = 0,04.
La vitesse de transformation de la population globale haïtienne peut être calculée comme suit:
A/P= 1-s / y = 1 - 0,04 / 0,63 = 0,63-0,04 / 0,63 = 0,936
Avec une plus-value de 0,04 le passage admissible ou souhaitable de la population agricole à la population industrielle sera 5,44. On aura donc une diminution relative de la population agricole qui comptera désormais pour 79,56 % de la population totale.
Aux temps t+2, t+3, t+n., avec la plus-value du secteur agricole ajoutée à la plus-value de l'industrie on pourra dresser un calendrier approprié d'intégration progressive et sans heurt de la population agricole à la population industrielle. Cette mutation se fera dans le cadre du modèle de croissance endogène de Jorgenson.
2.- L`accumulation du capital.
Le développement industriel, une fois amorcé, doit pouvoir assurer une croissance continue de son capital pour être viable. Toute augmentation du PNB si elle n'est pas durable aboutira à un accroissement économique mais non à une croissance économique. Le développement économique a comme corollaire obligé une augmentation soutenue du PNB à travers le temps. Il faut que la croissance du PNB soit durable afin d'imprimer les changements mentaux et sociaux indispensables pour affranchir le peuple haïtien de ce frein psychologique qui vise à le maintenir dans les liens du sous-développement et de ses fâcheuses conséquences.
Jorgenson formalise l'accumulation du capital en faisant appel à la fonction de production Cobb-Douglas:
X = M 1- αKα eyt (équation 4)
X = production totale du secteur industriel
M = force de travail des ouvriers industriels
K = capital
α = productivité du travail
y = taux de croissance de la population
Pour calculer la production pro capita x (lisez petit x) on divise la population industrielle X (lisez grand X) par le nombre d'ouvriers embauchés M. On obtient:
x = X / M (équation 5)
Pour calculer le capital par tête k (lisez petit k), on divise le capital total K(lisez grand K) par le nombre d'ouvriers embauchés M
k = K / M (équation 6)
Dans l`équation 5, si nous remplaçons X par sa valeur donnée par l`équation 4 on obtient:
x = X / M = M1- α Kα eyt / M
[1 / M = M-1]
D'où :
x = M1- α Kα eyt M-1
[M1- α. M-1 = M - α]
D'où :
x = M - α Kα eyt
[M - α = 1/M- α]
D'où :
x = Kαeyt / Mα
Si:
k = K / M donc Kα / Mα = kα
D'où:
x = kα eyt (équation 7)
Pour calculer la variation du capital par tête x, il faut prendre l`inverse de cette fonction à base naturelle en faisant appel au logarithme népérien.
lnx = αlnk + ylne
[lne = 1]
d'où :
lnx = αlnk + y
Le différentiel de x est :
dx/x = y + αdk/k
x'/x= y + αk'/k
La productivité par tête x'/x dépend du taux de croissance du progrès technique y dans le secteur industriel et du taux de croissance du capital k'/k compte tenu de α.
Le transfert de la population agricole A vers la population industrielle ou manufacturière M se fera sous la pression inévitable de la différence du taux de salaire dans les deux secteurs. Le salaire dans le secteur industriel est égal à la productivité marginale. Reprenons la fonction Cobb-Douglas pour calculer la variation possible du salaire symbolisé par w (la lettre initiale du mot anglais wage = salaire):
Soit X= M1- αKα eyt la production totale du secteur industriel
dX/dM = (1- α)M(1-1- α)Kα eyt
dX/dM= (1- c)M(-α )Kα eyt
[M - α = 1/Mα]
D'où:
dX/dM= (1- M-α)Kα /Mα eyt
[x = Kα /Mα eyt]
D'où:
dX/dM= (1- α) x = w ou salaire (équation 8)
Selon l'équation 8, le salaire w dépend de la productivité marginale c'est à dire du rendement de chaque travailleur compte tenu de la performance de la technologie utilisée? La masse des salaires qui seront distribués par l`économie haïtienne, ouvriers agricoles et industriels confondus, sera égale à:
wM +uwA =(1- α)X + qY
wM = salaire des ouvriers de l`industrie
uwA= salaire des ouvriers agricoles. u représente le facteur de conversion des salaires agricoles en salaires industriels
(1- α)X = la production industrielle
qY = la production agricole. q représente le facteur de conversion de la production agricole en production industrielle.
Pour satisfaire la deuxième condition du développement économique d`Haïti c'est à dire une accumulation du capital suivant une augmentation continue et irréversible du taux de croissance, il faut:
dk/k= k' = I - nk

I = investissement
n = le taux de dépréciation du capital
L`industrie haïtienne doit dégager suffisamment de surplus pour financer son investissement afin de supporter les frais de remplacement et d`augmentation du capital. K Dans ce cas la production industrielle doit couvrir à la fois la consommation et l`investissement nécessaires . D`où:
X = (1- α)x + I
ou encore en tirant I dans la fonction précédente :
On obtient:
I = k' + nk
En le remplacant par sa valeur X devient :
X = (1- α)x + k' +nk (équation 9)
Selon l`équation 9 l`industrie haïtienne pourra satisfaire la condition 2 du développement économique d`Haïti à savoir: la production industrielle X doit faire les frais de dépenses des salaires des ouvriers de nos manufactures w = (1- α)x (équation 8), plus les frais d`accumulation du capital k' aussi bien que des frais d`amortissement ou de dépréciation du capital nk
Dans l'équation 4 :
X = M (1- α) Kα eyt
Remplaçons X par sa valeur donnée par l`équation 4 dans l`équation 8. On obtient:
M (1- α) Kα eyt = (1- α)M (1 - α) Kα eyt + k' + nk
En tirant:
k' = M (1- α) Kα eyt - (1- α)M(1 - α) Kαeyt - nk
[M(1 - α) Kαeyt- (1- α)M(1 - α) = 0]
D`où :
k' = αeyt Kα M(1- α) - nk (équation 10)
n = le taux de dépréciation ou d'amortissement du Capital investi.
Avec l`équation 10, on voit clairement que le point critique de stagnation est dépassé. Le secteur industriel connaît une croissance exponentielle et différentielle stable. Donc elle est soutenable et durable. Le secteur industriel haïtien devient autonome avec (α) la productivité du capital et le progrès technique du secteur industriel (y).
Dès le départ nous avons fait un choix politique intelligent afin de promouvoir notre développement économique. Si nous avons opté pour un modèle de croissance endogène pour le développement économique d`Haïti c`est en fonction des avatars du monde capitaliste et des avaries de la politique internationale. La croissance endogène est activée avec nos propres ressources. Nou fè grès kochon wan kwit kochon wan. Cependant nous n'excluons pas l`apport des capitaux étrangers dont le choc pourrait accélérer notre croissance économique. Mais nous pensons qu`il serait trop risqué de faire reposer complètement le développement économique d'Haïti sur l'aide étrangère. Pourquoi?
La croissance exogène c'est à dire, un développement complètement financé par les prêts étrangers nous réserve trop de surprises. Depuis 1980 l'aide financière rentre dans le cadre de la stratégie diplomatique et de la politique extérieure des grandes puissances, nos principaux bailleurs de fonds. On parle d'aide liée c'est à dire de prêts associés aux respects de la démocratie, des droits de l'homme, de l'environnement etc... Les pays du Tiers-monde sont assujettis à des conditions extra-économiques pour le financement de leurs développements. A n'importe quel moment on peut suspendre l'aide et compromettre notre processus de développement.
Paradoxalement, la plupart des pays riches au moment de leur décollage économique n'étaient pas soumis à de telles conditionnalités. Ils se foutaient de la démocratie et des droits de l'homme puisqu'ils ont financé leurs développements avec la plus-value tirée de la colonisation. Ils ont accumulé leurs capitaux grâce à l'esclavage et le pillage du sol et du sous-sol des colonies d'hier, majoritairement les pays dits sous-développés d'aujourd'hui.
Dans le cadre de cette analyse en quête du développement économique d'Haïti, nous ne voulons pas taper sur le système nerveux des G7 qui, qu'on le veuille ou non, détiennent toutes les richesses du monde et tous les secrets de la technologie. Nous ne voulons pas lancer, non plus le procès de plusieurs siècles d'esclavage ni réclamer tout dédommagement susceptible de mettre à notre disposition les capitaux nécessaires pour notre relance économique. Cependant l'aspect politique du développement économique d'Haïti n'est pas à négliger. Dans un contexte mondialisant, nous avons opté sagement pour la croissance endogène avec une ouverture très prudente pour une mutation vers la croissance exogène et le commerce international. Le développement économique d`Haïti appartient donc au domaine du possible mais il doit être conçu et réalisé dans le cadre d`une géométrie euclidienne à 3 dimensions: la politique, l`agriculture et l`économie.
Jean Erich Renémai 2005

lundi 10 septembre 2007

SOUS-DÉVELOPPEMENT DU MONDE NOIR?



Sous-développement du Monde Noir?
Jean Erich René

Le principal facteur du développement c’est l’homme. En effet, le développement doit se faire par l’homme et pour l’homme. Sans l’homme le développement n’a aucun sens. Donc c’est à l’homme de faire preuve de son ingéniosité et de sa capacité physique en utilisant ses ressources intellectuelles et sa force de travail pour aménager un environnement idéal à son épanouissement. Au 16e siècle le mercantiliste français Jean Bodin s’écriait déjà : « Il n’y a de richesses ni de force que d’hommes ».Théoriquement l’augmentation de la population entraine l’accroissement de la population active c’est à dire le nombre de personnes en âge de travailler. Plus il y a de bras au travail plus la production nationale augmente. Donc l’homme est le principal acteur du développement. Sans racisme ni ethnocentrisme, le sous-développement qui accable le Monde Noir invite à la réflexion.Existe-t-il une différence de capacités ou d’aptitudes entre les Noirs et les Blancs?

Génétiquement et biologiquement aucune étude ne peut confirmer la supériorité de la race blanche par rapport à la race noire. Des préjugés et des absurdités racistes , il en existe certes. Même parmi les Noirs cette tendance est manifeste. L’argument courant c’est que les Noirs n’ont rien fait ce sont les Blancs qui ont tout inventé. Ce n’est pas vrai!

Nous soumetons à votre attention une liste non exhaustive des inventions des noirs :- téléphone cellulaire inventé par Henry T. Sampson patenté le 6 juillet1971- systèmes et appareils téléphoniques inventés le 11.10.1887 par Granville T. Woods- lampe électrique inventée le 13.09.1881 par Joseph V. Nichols et Lewis H. Latimer.- antenne parabolique inventée le 07 juin 1887 par Granville T. Woods- aiguillage des trains inventé le 31 octobre 1899 par William F. Burr- moteur à combustion inventé le 05 juillet 1892 par Andrew J. Beard- frein automatique à air comprime : inventé par Granville T. Woods en 1905- freins de voiture inventés le 06 août 1872 par John V. Smith- vitesses automatiques inventées le 06 décembre 1932 par Richard B. Spikes- charpente métallique (de voiture) inventée le 02 février 1892 par Carter William- l’ascenseur : inventé le 11 octobre 1867 par Alexander Miles- le piano mécanique inventé le 11 juin 1912 par Joseph H. Dickinson- w.c ( toilette ) inventée le 19 décembre 1889 par Jérome B. Rhodes- réfrigérateur ( frigo ) inventé le 14 juillet 1891 par John Stenard- peinture et colorants inventés le 14 juin 1927 par George Washington Carver- stylo plume à réservoir inventé le 07 janvier 1890 par William B. Purvis- tunnel pour train électrique inventé le 17 juillet 1888 par Granville T.Woods- fouet batteur d’œufs inventé le 05 février 1884 par Willis Johnson- stérilisation des aliments inventée le 8 février 1938 par Lloyd A. Hall- opération à cœur ouvert inventée par Daniel Hale Williams le 9 juillet1893- lentilles de protection des yeux inventée le 02 novembre 1880 par Powell Johnson- couveuse artificielle inventée par Granville T. Woods en 1890- lampe à incandescence inventée le 17 juin 1882 par lewis howard latimer- signalisation (balises d’aéroport) inventée le 30 mars 1937 par lewis ww.chubb- télégraphe des chemins de fer inventé le 28 août 1888 par Granville T.Toods- appareils de transmission de messages inventés le 7 avril 1885 par Granville T. Woods- thermostat inventé le 06 mars 1928 par David N. Crosthwait jr- machine à écrire inventée par Burridge et Marshman, patentés le 7 avril 1885.- cadre du velo inventé le 10 octobre 1899 par Isaac R. Johnson- climatiseur inventé par Frédérick M. Jones patenté le 12 juillet 1949. - machine à sécher les linges par Alexander Miles patenté le 11 octobre 1867. - extincteur inventé par T. Marshall patenté le 26 octobre 1872. - tondeuse à gazon inventée par L.A. Burr, patenté le 19 mai 1889. - cuisinière inventée par T.A. Carrington, patenté le 25 juillet 1876.-

Ralph Gilles un Haïtien originaire de Pestel dans la Grand’Anse en 2007 est le chef du design pour le constructeur automobile américain Daimler-Chrysler.Il a dessiné et conçu la Chrysler 300C qui a révolutionné le milieu automobile, la Dodge Charger, la Magnum, la mini-fourgonnette Town & Country . Actuellement il travaille dans la section des camions. "Je veux redonner aux Américains leur fierté automobile", dit-il .Ce n’est pas nécessaire de continuer avec la liste pour vous prouver le génie des Noirs. L’hypothèse absurde qui explique le sous-développement du Monde Noir par leur manque d’aptitudes pour la Science et la Technologie est à rejeter. Alors, c’est quoi le problème? La rapacité et la cupidité du système capitaliste jointes au désir effréné d’assurer la suprématie de la race blanche font jeter aux calendres les noms des inventeurs noirs.

De plus la machine infernale de la production industrielle rafle les inventions en leur collant une étiquette commerciale qui jette définitivement aux oubliettes les noms des inventeurs et de leurs pays qui n’en tirent aucun profit. Par ailleurs,il existe une étroite corrélation entre la croissance démographique et la croissance économique. Mais l’augmentation de la population entraine au même rythme l’augmentation des besoins alimentaires, de santé, d’éducation, de logement etc.. Sur le plan macroéconomique si des mesures adéquates ne sont pas prises à temps par les dirigeants politiques, on tombe dans la trappe malthusienne. La croissance démographique devient ruineuse pour le développement économique.

L’homme par sa pression trop intense sur la nature contribue à la rareté des ressources. Il déboise, accélère l’érosion des sols et entraine la sécheresse. C’est le cycle infernal de la misère et de l’insécurité qui caractérise le sous-développement.Une population trop nombreuse n’est pas une richesse mais un fardeau pour une nation surtout avec un taux d’analphabétisme élevé. Donc le sous-développement des pays Noirs en général et d’Haïti en particulier est dû principalement au facteur humain. A cause de notre appétit sexuel débordant Haiti a un taux d’accroissement démographique de 2,5% .

En 1986 l’effectif de la population avoisinait 5 millions. Actuellement on atteint8 millions sans augmenter parallèlement la production nationale. Une tendance machiste porte les Noirs à mettre au monde des enfants sans tenir compte de leurs moyens de subsistance, leur éducation , leur avenir. Le problème n’est pas seulement noir. Mais les Blancs en ont pris conscience longtemps déjà et limitent le nombre de leurs enfants à deux au maximum. Ce désir effréné et inconsidéré du sexe joint à l’insouciance et l’impréparation de nos dirigeants politiques plus enclin à piller les caisses publiques, à détruire leurs ennemis qu’à mettre sur pied les structures institutionnelles adéquates, maintiennent les pays noirs sous le joug du sous-développement.

RIEN N'EMPÊCHE !

L'ingénieur-agronome Jean Erich René lance un vibrant plaidoyer en faveur de Me Claudy Gassant, commissaire du Gouvernement, près du Tribunal civil de Port-au-Prince. Me Gassant a été interpelé par la commission justice et sécurité du Sénat pour répondre à certaines questions qui rélèvent de ses fonctions. Ne pouvant pas répondre à cette convocation au moment opportun, il a été accusé de tous les maux par les parlementaires malhonnêtes sur toutes les tribunes. Pour M. René, il n'y a pas raison de faire un plat car ce commissaire a agi en respectant les règles établies. Le texte ci-dessous exprime la colère d'un citoyen qui plaide pour l'honnêteté, le sens du devoir d'un homme qui cherche à éradiquer le trafic de la drogue, la contrebande et la corruption généralisée à Port-au-Prince. Ce texte nous rappelle que le commissaire du gouvernement a un rôle double à jouer dans l'administration judiciaire du pays, à savoir : 1) assurer la politique du gouvernement en matière de gestion des crimes et délits sur son territoire; 2) défendre les intérêts supérieurs de la société, lorsqu'un citoyen porte atteinte au bon fonctionnement de l'ordre social. Lisez l'article de M. Jean Erich René pour de plus amples détails ... (JMMondésir)

Rien n'empêche!
Par Jean Erich René

Se hisser dans les hautes sphères de l'administration étatique sans les compétences adéquates devient périlleux pour les acrobates de la politique haïtienne. Les chimères peuvent bien forcer les résultats des urnes en faveur de certains élus mais ils ne sont d'aucune utilité dans l'exercice de leurs fonctions. Nous ne vivons plus au temps de la politique de la baïonnette où nos dirigeants politiques agissaient comme ils voulaient. Sous la pression des Institutions Internationales nos braconniers sont obligés de montrer pattes blanches. L'insolite intervention de l'ambassadrice des Etats-Unis au parlement a dévié la tornade qui soufflait sur l'espace politique suivant un circuit triangulaire:Parlement-Primature-Parquet. Claudy Gassant est doté du pouvoir de mettre l'action publique en branle pour toutes les infractions portant atteinte à l'équilibre de l'ordre social.

Dans la stratégie de la lutte contre la drogue, la corruption, la contrebande, le Parquet représente le premier môle. En vertu de l'article 425 du Code de Procédure Civile, leMinistère Public, tant dans la phase d'instruction que du jugement, peut intervenir comme poursuivant ou demandeur. L'article 40 du Code de Procédure Pénale réclame l'intervention du Ministère Public " pour la défense de l'ordre public à l'occasion des faits qui portent atteinte à celui-ci."L'opportunité des poursuites lui est offerte aussi bien que la mise en oeuvre d'une procédure alternative selon les articles 41-1 et 41-2 du Code de Procédure Pénale. - Le Parquet est indivisible. Les critiques adressées par les Parlementaires au Chef du Parquet de Port-au-Prince sont nulles et non avenues. Claudy Gassant appartient à une entité juridique nommée Parquet qui est un ensemble indivisible.N'importe quel autre membre du Parquet peut siéger à sa place au cours d'un jugement ou le remplacer à l'occasion de toutes convocations impliquant la Magistrature Debout i.e qui se lève pour présenter son réquisitoire,contrairement à la Magistrature Assise qui fait injonction à un seul et même juge de suivre une affaire.

L’injonction de soumettre personnellement Claudy Gassant à un interrogatoire témoigne hautement de l'ignorance de la commission justice et sécurité du Sénat de l'indivisibilité duParquet. - Le Parquet est irresponsable. L'irresponsabilité des fautes commises est un privilège légal accordé au Ministère Public. Le traiter d'arrogant, le poursuivre pour les propos prononcés au cours de l'instruction ou du jugement d'une affaire contreviennent à la loi qui l’affranchit de toute responsabilité. LeMinistre de la Justice est le Chef hiérarchique du Chef du Parquet mais il y a des exceptions. L'article 36 du Code de Procédure Pénale précise que:" le Garde des Sceaux peut demander d'engager des poursuites mais il ne peut pas classer sans suite." Il ne peut prendre aucune sanction contre le Chef du Parquet pour ses déclarations orales dans la conduite d'une affaire.

L'obéissance du Chef du Parquet au Ministre de la Justice est effective seulement pour les "écrits" en vertu du principe coutumier qui affirme que: "la plume est serve mais la parole est libre." Les expressions"fonctionnaire en rébellion et renvoi pour insubordination" sont profanes. " Pour des questions administratives je dois adresser des rapports au ministre de la justice, mais pour des questions judiciaires nous n’avons pas de lien hiérarchique", a déclaré Claudy Gassant à la presse.-Le Chef du Parquet, garant du Corps Social. Les articles 31 et 32 du Code de Procédure Pénale accordent auMinistère Public: " le monopole de la défense de l'intérêt général pour la poursuite de tous les crimes et délits portant atteinte aux fondements mêmes de la société. Il peut faire valoir les principes de légalité et d'équité en toutes matières quelle que soit la nature du contentieux." Grosso Modo, le Ministère Public a pour mission de veiller au respect des normes et des principes qui régissent le Corps Social.

Par ces motifs, le Chef duParquet de Port-au-Prince Maitre Claudy Gassant peut exiger "des sanctions sous forme de peine stricto sensu." -Le Chef du Parquet est le Gardien de la Vie Economique. Claudy Gassant, Chef du Parquet de Port-au-Prince, dispose d'un pouvoir important d'action contre les infractions aux lois qui assurent le fonctionnement de l’économie. La loi et l'ordre public font de lui un acteur incontournable compte tenu des normes et principes établis pour la fructification harmonieuse des affaires. Dans la déontologie de la démarche judiciaire relative aux activités illicites telles que: trafic des tupéfiants, falsification des factures, tentative de corruption, il échet au Parquet de veiller à l'application de la loi afin de redresser les torts. Par son intervention, le Chef du Parquet moralise les affaires et prévient les entorses aux lois économiques.

Nous comprenons les inquiétudes des acteurs impliqués dans des activités marginales. Mais ils auraient dû s'en prendre d'abord au Président RenéPréval qui livre une lutte sans merci contre la drogue, la corruption, la contrebande. Le Parquet est le môle le plus avancé de la défense del'Ordre Public. Le Chef du Parquet est appelé à assumer ses responsabilités. Des mandats d'arrestation ou de comparution sont décernés, suite aux procès verbaux de l'UCREF. En effet la DEA l’a doté de certains logiciels lui permettant de suivre à travers le monde, le mouvement des comptes des présumés coupables. Tant en Afrique du Sud qu'en Haïti bientôt les arrestations vont pleuvoir! Une perspective aussi sombre attendrit le Président René Préval déjà mal en point avec son cancer de la prostate à sa phase terminale.

Il est tombé d'une indisposition pendant 3 fois:lundi, mardi et le mercredi 29 août 2007 il a manifesté des signes cliniques inquiétants : baisse de la pression artérielle, difficulté respiratoire, manque d’oxygène, étourdissement suivi de vomissements sanguinolents. La voie lymphatique serait-elle atteinte ! Jeudi l’Ambassadrice des USA l’a accompagné jusqu'à l'aéroport pour prendre l'avion pour les USA. O tempora! O mores! La médiocrité de la séance d'interpellation de la commission justice et sécurité du Sénat nous écoeure. Franchement nous avons la nostalgie des triomphes oratoires du Député de Thiotte-Bodary, le Dr Rony Gilot. D'outre-tombe résonne l'écho des merveilles de l'éloquence d'un Emile St Lot et d'autres renommées de la magistrature parlementaire telles que Castel Demesmin , Max Hudicourt, etc. Au cours du débat nous n'avons relevé aucun argumentaire juridique. La péroraison sonore qui avait fait trembler les voûtes du Temple lors du Procès du Timbre AudubonBird, n'était pas au rendez-vous. Au Palais législatif, ce jeudi 30 août2007, les intervenants n'ont démontré aucun talent oratoire.

A travers leurs pâles discours, on ne percevait aucun système de philosophie, aucune théorie scientifique ni préceptes moraux pour étayer leurs thèses parfois farfelues. Les roueries de leurs paroles n'ont même pas touché les motifs initiaux de la convocation. D’où vient l'ordre d'arrêter Fritz et David Brandt ? Pourquoi cette détention préventive prolongée ? De manière subliminale on a plutôt assisté au spectacle attendrissant d'une société haïtienne déboussolée, grabataire. Nihil obstat! Rien n'empêche que la Justice suive son cours normal en balayant, comme des fétus de paille, les obstacles dressés sur son parcours. Le Chef du Parquet dePort-au-Prince Maitre Claudy Gassant est compétent dans son ressort.

Publié par LE BAROMÈTRE POLITIQUE à l'adresse 13:55 0 commentaires août 31, 2007

ARRÊTONS L'INVASION DES FOURMIS !

Arrêtons l’invasion des fourmis.
Jean Erich René
La plus gigantesque armée débarquée en Haïti est constituée de bestiolesméchantes appartenant à l’ordre des hyménoptères. Ces soldats aguerris manifestaient leur présence pour la première fois à Plaisance en décembre 2006. A la faveur de la saison des pluies ils ont observé un replis tratégique et en ont profité pour creuser leurs tunnels dans le sol et dans le tronc des arbres afin d’y déposer leurs larves et augmenter leur effectif.

Au solstice d’été 2007, une super colonie sauvage surgit et met en émoi la population du Nord. Les dégâts matériels sont assez lourds. Leurs itinéraires de parcours sont indéterminés. Comment comprendre et résoudre cette invasion de fourmis à Plaisance? Cette horde de fourmis destructrices ne se cantonne pas seulement àPlaisance. Elle étend son empire en se déplaçant progressivement d’une partvers Chatard, Pilate, Ravine Trompette. D’autre part elle continue sa marche imperturbable vers Limbé, L’Acul du Nord, Dondon, St Raphael , Grande Rivière du Nord, Baron, Ranquite, La Victoire, Marmelade sans oublier, Ravine Desroches, Petit Bourg de Port Margot , Port Margot. LaRivière Bayeux les empêchera d’atteindre l’autre rive pour toucher PetitBourg du Borgne, Nan Cacao, le Borgne, Nan Glacis et traverser dans leNord Ouest par Grand Mantaigu, Ti Montaigu, Morne Vent, St Louis du Nord,etc.

Grâce à l’effet de fœhn provoquant une différence de température entre les versants au vent et sous le vent, Puilboreau constitue un obstacle infranchissable pour ces anarchiques prédateurs afin de conquérir l’Artibonite et le Plateau Central en passant par Ennery, Marchand et StMichel de l’Attalaye. Dieu soit loué! D’où viennent ces méchantes fourmis?Ces fourmis ne sont pas haïtiennes. A bien considérer leur comportement social, elles n’ont aucun point commun avec le mode de vie de nos fourmis communes. Notre argument scientifique massue, c’est leur regroupement en super colonie. Il existe une discrimination sociale entre les fourmis qui se regroupent par familles. A chaque bande sa butte ou sa galerie. Chaque horde de fourmis pour se distinguer des autres tribus dégage un parfum spécial dénommé phéromone. Souvent différentes bandes de fourmis sont en conflit de territoire. Elles s’affrontent et s’entretuent dans l’espace de15 secondes. Le struggle for life limite la prolifération des fourmis en empêchant leur invasion massive comme c’est le cas actuellement dans leNord d’Haïti.

La singularité du comportement des fourmis dévastatrices de Plaisance trahit leur origine complètement exotique. Au lieu de s’affronter, elles forment une coalition pour constituer une armée puissante et imbattable par les moyens biologiques ou naturels courants qui assurent l’équilibre del’écosystème. Elles provoquent la rupture de la chaîne biologique courante.De tout temps et à l’insu du commun des mortels, les fourmis s’intègrent dans le biotope. Elles aèrent le sol et assurent d’autres fonctions importantes telles que nettoyage, dissémination des semences, démariage des plantules, pollinisation des fleurs et leur fécondation etc.

Leur utilité incommensurable n’a pas de prix. L’extermination des fourmis indigènes va avoir des répercussions incalculables sur l’environnement national. Pourquoi elles ont choisi Plaisance?Selon la littérature scientifique, la fréquence des fourmis est généralement motivée par la présence de produits sucrés tels que : la déjection de certains parasites, pucerons, etc. A ce compte l’entomologie, cette science qui étudie le comportement social des insectes, leur style devie, leur mode de reproduction et leur habitat, associe la fréquence des fourmis sur certaines plantes à la présence des aphides couramment appelés pichons dans notre savoureux créole. Ils secrètent une substance sucrée appelée miellat dont raffolent les fourmis. Aussi les entomologistes identifient les aphides, de couleur blanchâtre, comme les vaches laitières des fourmis piquantes. Donc si on veut détruire les fourmis qui nous effraient dans nos jardins, il faut s’attaquer d’abord aux aphides.

Qu’en est-il de l’avalasse de fourmis qui sèment la panique dans le Nord d’Haïti.?Donnons écho aux déclarations des paysans de Plaisance qui ont apporté leurs propres explications aux origines de ces fourmis qui causent autant de dégâts dans leur localité. Au cours de ces 15 dernières années les assoiffés du pouvoir ont pris la mauvaise habitude, selon l’oracle de leurs lwa ou mystères, d’arroser le sol national de sirop afin de calmer le peuple. Sous le Gouvernement de Prosper Avril, non seulement des tonnes de sirop sûr furent vidées dans tous les carrefours à 4 chemins d’Haïti mais encore les locaux des Partis Politiques qui réclamaient les élections furent bardés d’excréments. Sous l’empire de son chwal Ogou Ballendjo, lePetit Prêtre des Pauvres, selon les témoignages des habitants de Raboteau, a fait verser par hélicoptère du sirop sur la ville des Gonaives.

Les paysans de Plaisance expliquent cette invasion massive de fourmis par l’enterrement dans le sol de Plaisance, de plusieurs barils de sirop miel, à la période de surchauffe politique qui a précédé la chute de son Gouvernement.Vox populi, vox dei! Dominer la population d’un pays, d’une ville ou d’une localité par des actes de sorcellerie est un pari impossible à gagner à long terme. L’envoûtement collectif est une initiative que redoutent même les Grands Maîtres à cause de la diversité des horizons humains. Le ciel est constellé d’étoiles on ne peut pas les embrasser toutes sans subir le choc en retour. L’esprit scientifique nous oblige à faire abstraction de cette connotation mystique de l’invasion des fourmis dévastatrices dePlaisance en la rangeant dans le folklore haïtien.

Mais, attention! Toute science a comme point de départ l’observation. La répétitivité des événements confirme ou infirme la validité des hypothèses posées. Selon la définition subjective de Max Weber : “ L’action sociale tient compte du comportement des autres et en est affectée dans son cours.” (Weber, MaxTheory of Social and Economic Organization page.88) Les relations entre alter et ego sont interdépendantes. Anthony Giddens pour sa part considère la structure sociale comme: “ le produit de la récurrence des interlocuteurs quotidiens…Les règles sont d’une part les prescriptions culturelles apprises et d’autre part une connaissance pratique de ce qui se passe dans la vie quotidienne. ” (Giddens, Anthony, Central Problems inSociological Theory, page 294)

En science le rationnel et le surnaturel ne font pas bon ménage.L’historiographie politique haïtienne fait coïncider l’arrivée de ces fourmis étrangères avec le débarquement en 2006 des colis des soldats de laMINUSTAH. Un argument en béton armé pour le prouver : le mode de distribution géographique des soldats de l’ONU en fonction de leurs nationalités. En effet, par leur comportement social ces fourmis rappellent la : “ Linepotherma Humile” de l’Amérique du Sud dont la patrie d’origine est l’Argentine. Elle a fait de violents ravages au Mexique et dans la Caraïbe ou elle est connue sous le nom de “ Fourmi d’Argentine”. Quand la température dépasse 25o C, elles abandonnent leurs habitats et partent à la recherche du frais soit une température idéale de 10oC.
Au cours de l’hiver elles hibernent, cachent leurs larves pour sortir en masse en été. Ellessont tellement nombreuses qu’on ne peut pas les détruire même avec un rouleau compresseur. Le feu les oblige à se déplacer en infestant leur parcours.Que faire?Le couloir écologique a ses avantages mais il faut aussi parer aux inconvénients. Le changement climatique a provoqué une certaine mutation des fourmis en changeant leur matériel génétique. Maintenant, elles ne secrètent plus au niveau de leur cuticule cette odeur discriminatoire. Ainsi elles détruisent les fourmis haïtiennes et nuisent sérieusement à notre biodiversité. Voici les solutions :

a) A l’échelle locale il convient d’assiéger cette horde anarchique de fourmis. Elle se déplace dans une direction déterminée à la recherche du frais. Il convient de les coincer au voisinage des berges d’une rivière. Une ceinture de feu en arc de cercle dont le rayon est tourné vers les berges de la rivière permettra de les circonscrire. Pris en sandwich dans l’aire qui leur est réservée, elles seront copieusement alimentées avec un mélange de mais moulu et de chlordane , bien connu en Haïti sous le nom de poudre fourmi, D’autres insecticides comme l’Aldrine, le Dieldrine., leToxophène sont aussi prometteurs. Les arbres déjà attaqués seront traités avec des insecticides endothérapiques comme le Demeton.. (Coutoneau Maurice, Ingénieur Horticole, Encyclopédie des Jardins page 78)

b) A l’échelle familiale les pieds des lits, tables chaises, etc. seront placés dans un baquet d’eau, soit une boite de conserve vide, une gamelle,un coui, etc. Des morceaux de citron pourri et des gousses d’ail seront placés sur le seuil des portes et dans chaque coin de la maison. Sur la cour et à une distance de 30 m on établira une ceinture de sécurité avec des feuilles de tabac ou encore avec des gousses d’ail ou encore des morceaux de citron pourri pour repousser les fourmis.

c) A l’échelle individuelle, qu’il s’agisse d’hommes ou d’animaux leurs pieds seront lavés avec des feuilles de tabac en décoction dans l’eau. La poudre de tabac généralement chiquée par nos paysans ou inhalée en prise pour décongestionner leurs narines est efficace pour chasser les fourmis.Un mélange de 80 à 120 grammes de poudre de tabac dans un hectolitre d’eau suffit pour asperger la cour à une distance de 30 mètres de la maison et expulser les fourmis qui ne sauraient résister à la toxicité de la nicotine.