lundi 22 octobre 2007

LE SUICIDE POLITIQUE !

Jean Erich René

"Il n’existe que deux choses infinies : l’univers et la bêtise humaine.
Mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue." affirme Albert Einstein. Pour la bêtise humaine une certitude relative vient d’être apportée le 17 octobre 2007 par le 55ème Président d’Haïti en estimant que la constitution qui a permis de déstabiliser la dictature n’est pas en mesure de stabiliser la démocratie. " La constitution est une source d’instabilité. " Est-il possible pour un Gouvernement d’instaurer la démocratie sans tenir compte des lettres de la Constitution? Préval souffre d’un déficit de confiance de 53%. LESPWA vogue sans aucun programme politique connu. Chaque jour on va de surprise en déception.
La démocratie n’est pas une camelote qu’on achète au rabais dans les quincailleries. On ne peut pas proposer mieux que ce qu’on vaut. Préval n’a plus besoin de baratiner pour vendre son image. Ce qu’il est parle plus haut que ce qu’il dit. L’épreuve de sélection est l’initiation la plus symbolique de la démocratie. S’adresser à ses petits copains pour justifier une réforme en profondeur de la Constitution ne participe nullement de l’esprit démocratique. Ses thuriféraires, argent comptant, ont farci en cachette une pilule saupoudrée de sucre que nous refusons d’avaler. A bien suivre le rituel, leur modèle de démocratie serait le reflet typique de la dictature que combat la constitution de 1987.
La proposition de réforme en profondeur de la Constitution sans un débat politique est dangereuse pour la Nation haïtienne. De nos jours, les Chefs d’État des pays du Tiers-monde n’agissent pas seuls. Sous la pression des intérêts supérieurs du Mondialisme ou de l’alter Mondialisme, ils sont téléguidés par des mains occultes et inéligibles. Les architectes de la politique internationale se cachent derrière certains prétendus élus locaux qu’ils ont fabriqués afin de les inciter à accoucher des procédures légales facilitant leurs forfaits. Ainsi ils masquent leurs rôles. Une telle approche mesure l’épaisseur du mystère de la proposition de la rédaction d’une nouvelle constitution.
Pour les esprits distraits nous rappelons que l’idée a été évoquée au cours du deuxième mandat d’Aristide. L’opération chirurgicale proposée visait l’ablation totale d’un pan de notre souveraineté, le lessivage de notre citoyenneté, de notre devise nationale etc. La présence d’une force armée est gênante. René Préval a une mission inavouable et inavouée à remplir. La réforme de la constitution n’est pas prioritaire pour une nation tourmentée par la misère, la faim, le black-out, les bidonvilles, le kidnapping, la détérioration de l’environnement etc. Sa prise en charge est primordiale.
Le malheur qui s’abat sur le Peuple haïtien n’est pas arrivé par hasard. La percée économique spectaculaire de la Chine accusant un excédent commercial international de 185,65 milliards US met les puissances économiques traditionnelles aux abois. Dans le but d’élargir leurs segments de marché elles portent les dirigeants du Tiers-Monde à adopter des mesures contradictoires sous prétexte de l’instauration d’une hypothétique démocratie. Aussi dans les compétitions électorales ne favorise-t-on que les têtes de linotte plus aptes à remplir une mission antipatriotique favorisant leurs pénétrations.
En mondialisant leurs capitaux elles partent à la recherche d’une main d’œuvre à bon marché. Haïti, Cuba et la République dominicaine totalisent 30 millions d’habitants. Il faut renverser certaines barrières et juguler les droits traditionnels accordés par la Charte fondamentale. Une autre culture politique s’annonce dans cette nouvelle conjoncture. Le Pouvoir en place échafaude dans l’ombre une pyramide politique pour desservir les intérêts supérieurs de ses commanditaires. L’inversion des valeurs nationales est le prix à payer. Voilà pourquoi la constitution devient une source d’instabilité politique.
Nous devons faire preuve d’honnêteté en cessant de tricher de manière aussi pitoyable. C’est un viol de conscience et un vol de confiance de s’arroger le droit d’entreprendre l’initiative de réformer la constitution sans la volonté populaire. Si la Constitution définit les pouvoirs des dirigeants ce n’est pas à eux de la réformer. Il y a conflit d’intérêt!
L’hygiène démocratique exige l’alternance des Partis. Le cumul des mandats est tendancieux et peut entraîner le pays sur une pente dangereuse. Comme un jaillissement d’eau claire les modalités d’amendement de la constitution coulent dans ces articles :
ARTICLE 282: Le Pouvoir Législatif, sur la proposition de l'une des deux
(2) Chambres ou du Pouvoir Exécutif, a le droit de déclarer qu'il y a lieu d'amender la Constitution, avec motifs à l'appui.
ARTICLE 282: Le Pouvoir Législatif, sur la proposition de l'une des deux
(2) Chambres ou du Pouvoir Exécutif, a le droit de déclarer qu'il y a lieu d'amender la Constitution, avec motifs à l'appui.
ARTICLE 282.1: Cette déclaration doit réunir l'adhésion des deux (2/3) de chacune des deux (2) Chambres. Elle ne peut être faite qu'au cours de la dernière Session Ordinaire d'une Législature et est publiée immédiatement sur toute l'étendue du Territoire.
ARTICLE 283: A la première Session de la Législature suivante, les Chambres se réunissent en Assemblée Nationale et statuent sur l'amendement proposé.
ARTICLE 284.2: L'amendement obtenu ne peut entrer en vigueur qu'après l'installation du prochain Président élu. En aucun cas, le Président sous le gouvernement de qui l'amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui en découlent.
Comme des gosses de jardins d’enfants, Préval et Alexis manifestent publiquement leurs intentions de violer la Constitution de 1987. Ils tombent sous le coup de l’article 21:
ARTICLE 21: Le crime de haute trahison consiste à porter les armes dans une armée étrangère contre la République, à servir une nation étrangère contre la République, dans le fait par tout fonctionnaire de voler les biens de l'État confiés à sa gestion ou toute violation de la Constitution par ceux chargés de la faire respecter.
Si nos dirigeants ignorent la loi-mère sous laquelle ils ont prêté serment, de quel chef commandent-ils? Rien ne justifie leur présence au pouvoir.
C’est un suicide politique!