vendredi 4 avril 2008

ÉMEUTES DE LA FAIM


Jean Erich René

En Haïti nous n’avons pas la bonne habitude de faire des sondages
d’opinion afin de juger du niveau de satisfaction et d’insatisfaction de nos
administrés. Le seul trait de jauge c’est l’éclatement. LESPWA, un
Parti monté à la va-vite pour porter in extremis Préval à la présidence,
manifeste des signes d’incapacité. C’est la déception complète de la
population atteinte de la nostalgie du statu quo ante. Avec la vie
chère et l’inflation, la fracture sociale s’agrandit de jour en jour. Le
Gouvernement n’entreprend rien pour la colmater. Ce déséquilibre stable
a comme pesanteur la coalition des Partis Politiques qui jouissent de
certains avantages sociaux et économiques. Grâce aux prébendes
accordées aux condottieres (déchouqueurs), les manifestations populaires se sont
tues.

Pour se moquer de ses contestataires, René Préval se disait prêt à
gagner les rues avec sa pancarte pour protester, lui aussi, contre la vie
chère. Grande fut sa surprise d’apprendre que les populations des Zones
défavorisées des Cayes et des Gonaives se sont soulevées contre
l’indifférence du Gouvernement. La simultanéité des deux événements
pour les mêmes motifs traduit un raz le bol. Ces émeutes de la faim peuvent
setransformer en une insurrection générale. Rome brûle Néron s’amuse.
Tandis que le Peuple meurt de faim, René Préval se prélassait le week-end
dernier sur une plage des Cayes avec sa maîtresse. Voilà l’étincelle qui a mis
le feu à la poudrière. A deux reprises pour s’absenter du pays et prendre
ses ébats amoureux avec sa dame de cœur, René Préval, a mésusé de son
bulletin de santé, comme alibi. La Chancellerie Haïtienne, comme au théâtre, a
pris un communiqué pour annoncer le départ du Président pour raison de santé
tandis qu’il voyageait en compagnie de sa dulcinée pour visiter ses
parents en Floride. Cette histoire d’amour a reformaté le profil du Chef d’État
haïtien qui voyage sans le protocole dû à son rang. Loger un
célibataire au Palais national comporte de grands risques pour le pays.


Par ailleurs l’impuissance de Lespwa à résoudre les problèmes de
l’heure n’échappe à personne. Le Président et le Premier ministre sont
unanimes à déclarer qu’ils n’y peuvent rien. De tels aveux invitent à la remise en
question de la légitimité du pouvoir. Pour tromper l’attente des
chômeurs le Gouvernement Préval Alexis fait appel à la diversion. On fait
miroiter les possibilités d’exploitation de nos nappes pétrolifères. On requiert
les services de certains soi-disant économistes pour faire mentir les
données en tordant le coup à l’inflation, en faisant baisser artificiellement
le taux de chômage et chanter une reprise économique fictive. Ces arnaques
ne fonctionnent pas puisque la situation ne fait que s’empirer. On n’a pas
besoin d’être initié au secret de la météorologie pour savoir s’il
fait chaud ou froid. La ménagère qui va chaque jour au marché mesure avant
nos économistes l’effet de l’inflation sur son panier.


-une petite marmite de riz :19.50 gdes
-une petite marmite de maïs moulu:19.50 gdes
-une petite marmite de pois sec: 27.90 gdes
-1 livre de banane: 10.20 gdes
-1 livre de viande de bœuf : 59.70 gdes
-1 livre de viande de cabri : 75.90 gdes
-1 livre de poulet: 75.50 gdes
-1 livre de poisson frais: 86.80 gdes
-1 gallon d’huile comestible: 247.40 gdes
(source : Ministère de l’Économie et des Finances Février 2008)


La situation s’est aggravée au cours du mois de Mars. Le prix d’un sac
deriz a augmenté de 52%%, le sac de sucre de 66,66% et le sac de mais
de
133,33%. Les familles haïtiennes sont aux abois. Manger devient un luxe
en
Haïti à cause de la cherté de la vie. Les faits et gestes de René
Préval ne
laissent augurer aucun espoir. Au contraire ils illustrent clairement
son
mépris. Préval ne se considère pas comme le Responsable qui doit
veiller à
la bonne marche des affaires du pays. Il prend souvent congé des
affaires
de la République pour faire des voyages d’agrément, sous le couvert de
son
cancer de la prostate. Préval se foute royalement de cette famine qui
sévit en Haïti que la majorité nationale baptise ironiquement de
«Grangou Chlorox ».


Le mince pedigree de nos dirigeants explique leur inaction et
l’évocation d’un miracle pour tirer le pays de cette situation difficile. Des
rancoeurs commencent à se manifester contre l’Exécutif tout en s’amplifiant au
fil des jours. Le PM Jacques Édouard Alexis est un technocrate de gros
calibre. Détrompez-vous, si vous le croyez nul ! Nous connaissons bien l’homme.
Mais par sa nullité feinte, il est en train de commettre les mêmes erreurs
que certains Ministres d’État qui, rongés par des ambitions politiques
démesurées, se gardaient d’entreprendre certaines initiatives inscrites
dans l’agenda du Président Jean Claude Duvalier telles que: la construction
d’une Cité Universitaire, le Drainage de Port-au-Prince et
l’assainissement du Bicentenaire. Ils les réservaient pour leurs propres programmes
politiques. Hélas! Le pot au lait s’est brisé. «Adieu, veaux, vaches
cochons». En politique haïtienne, ordinairement l’astre entraîne dans
sa chute tous les satellites qui brillaient autour de lui : Neptune,
Lafontant, Cinéas, Chanoine qui rêvaient le fauteuil.


Sans une certaine synergie entre les différents membres d’une même
équipe,
le rendement est minime et même nul. Le modèle de Gouvernement en
place en
Haïti exige une supervision directe du Chef qui malheureusement
n’affiche
aucune compétence. Un pis-aller serait d’avoir des collaborateurs
qualifiés pour combler le vide institutionnel. Mais sans l’accumulation préalable
de connaissances pertinentes et valides, sans l’intériorisation de
certaines
valeurs, sans une franche collaboration, l’identification des problèmes
et
leurs solutions deviennent un vrai casse-tête. Le mécanisme de
coordination
échoue et la barque nationale dérive avec 8.900.000 Haïtiens. Un Peuple
qui
a faim, par instinct de survie, coûte que coûte doit se ravitailler. La
faim chasse le loup du bois. Le Communiqué de la MINUSTAH accusant de
vandalisme les émeutiers de la faim des Cayes et des Gonaives est
incohérent. Les manifestants ont pillé des camions de nourriture et des
dépôts alimentaires. Il n’existe aucun recours collectif légal envers
une
population qui se déchaîne contre la faim. LA FILOUTERIE D’ALIMENTS
N’EST
PAS PREVUE PAR LE CODE PENAL HAITIEN. Ce n’est pas un crime parce que
ce
n’est pas un vol ni une escroquerie. Il s’agit d’une cause
d’impécuniosité
donc i l y a tout simplement grivèlerie. Avec un Parlement en
déconfiture,
une presse vendue, des Partis Politiques inféodés au Gouvernement, une
bourgeoisie salope, que faire? Cette mobilisation du Jeudi 3 avril qui
a
occasionné des scènes de pillage n’est autre que l’expression légitime
des
émeutes de la faim.

AU DEUXIÈME MITAN

Jean Erich René

La complexité des événements survenus cette semaine sur la scène politique
haïtienne nous embrouille. La résolution arbitraire du 18 mars 2008 de la
Chambre Haute radiant le Sénateur Boulos, le débarquement à une heure indue
de la DEA à Pestel à la poursuite de Guy Philippe introuvable, la
prestation du Premier Ministre devant les bailleurs de fond Internationaux
à l’ONU sont autant de séquences de la vie politique nationale qui
chiffonnent l’esprit de tout le monde sans pouvoir en dégager le fil
conducteur. Il n’y a pas de faits simultanés, isolés en politique. La
concordance des épisodes, dans l’espace et dans le temps, laisse paraître
en filigrane un croquis tracé par les architectes de LESPWA pour assurer
leur main mise définitive sur le pouvoir.

Tous les indices relevés à l’échelle macro trahissent la tendance infernale
de la machine politique du Gouvernement montée pour exécuter son plan
machiavélique. Le différentiel consiste en une révision constitutionnelle
afin de tailler le pouvoir selon le plan transmis au contremaître. Préval a
toujours laissé entendre qu’il n’est qu’un Président de transition. Un tel
aveu nous permet de comprendre que, cueilli in extremis à Marmelade, il a
un contrat précis à exécuter. Quelles que soient les vagues et les marées
le timonier maintient son cap vers son objectif. Les revendications
populaires, les manifestations contre la vie chère, la famine ne détournent
pas son attention. Il va droit au but. Aussi vient-il de commencer le
deuxième mitan du match.

À l’échelle micro, en joignant les différentes lignes de la politique du
Gouvernement on part à la découverte de son réseau d’actions tissé pour
accoucher une nouvelle constitution dont rêvait Jean Bertrand Aristide
afin d’implanter sa dynastie. Pour les prochaines élections, LESPWA tient
mordicus à avoir la majorité au Parlement, surtout au niveau du Sénat. Le
ratio de 2/3 pour obtenir le quorum est indispensable à l’exécution de ses
chimériques projets. On ne s’embarrasse pas de scrupules pour cumuler le
vote au parlement. Actuellement LESPWA compte 8 sénateurs. Il lui en
manque 12 pour obtenir le chiffre magique de 20 afin de faire pencher la
balance en sa faveur.

Préval est prêt à signer un pacte avec le diable pour obtenir cette
addition. Il terrorise les sénateurs qui s’opposent à son projet de
révision constitutionnelle. Rudolph Boulos au cours de la célébration de
la mort de l’Empereur le 17 octobre 2006, au salon jaune, a repoussé
catégoriquement l’intention que le Président vient de lui manifester
d’amender la Constitution de 1987. Le nom Boulos résonne mal sur la scène
politique haïtienne. Il est plutôt perçu comme un intrus pour certains et
un emmerdeur pour d’autres. Par sa force de caractère et son pouvoir
économique, il s’est frayé un chemin par suite d’un compromis au sein de la
Fusion. Tout le monde connaissait son statut civil et politique et personne
ne lui chercherait noise tant et aussi longtemps qu’il restait dans ses
limites.

L’erreur de Boulos c’est d’avoir brigué la Vice-présidence du Sénat tout
en affichant une tendance à aller de l’avant. Ses triomphales tournées
internationales tant au Canada qu’aux USA inquiètent le pouvoir et excitent
la jalousie de ses pairs. Grâce à sa vision d’entrepreneur, son animal
spirit lui confère plutôt une approche pragmatique de la politique. Aussi
jouit-il dans sa circonscription d’une légitimité politique que personne ne
peut lui ravir. La construction d’une école, d’un pont sur une rivière dont
la traversée était difficile, la distribution de 26.000 drageons de
bananes etc. l’ont auréolé de gloire aux yeux de ses mandants qui le
surnomment: BOULE L’OR. Dire que Boulos n’est pas haïtien est un non-sens.
Qui a le palmarès de Rudolph Boulos sur l’échiquier politique?

L’erreur capitale de Boulos c’est d’avoir brigué la vice-présidence du
Sénat à coups d’argent. Qui sait? Vaut mieux l’arrêter dès maintenant dans
sa marche ascensionnelle. D’autant plus que Préval avait un contentieux à
régler avec le Sénateur Boulos qu’il accuse d’avoir fomenté une
manifestation contre lui à Ouanaminthe. En effet, en 2007 au cours d’une
brève visite dans le Nord-est le cortège présidentiel a été salué par une
canonnade de pierres en réaction à l’indifférence du 55e Président au sort
de la population. Préval a dû s’engouffrer d’urgence dans un engin blindé
de la Minustah pour échapper à la fureur de la foule. On a tout fait pour
étouffer cet incident que le public ignore jusqu'à date. Autant de motifs
politiques qui portent Préval à chasser Boulos pour cumuler les sièges
nécessaires pour obtenir la majorité à la Chambre Haute.

La faucille coupe aussi des têtes dans le camp de Lespwa. La première
victime c’est le Sénateur de l’Ouest Jean Hector Anacacis, fondateur du
SOLAM à SOLINO. Selon lui l’assassinat de son frère dernièrement à
Kenscoff est un message codé qu’on lui adresse. Il sentait venir le danger
à cause de ses interventions orageuses au Parlement en exigeant de ses
collègues un peu plus d’éthique. Il leur reprochait d’être le papier
carbone de l’Exécutif. Le Président du Sénat Kelly Bastien se comporte
comme l’enfant de chœur de Préval. La dite résolution du 18 mars 2008
radiant Rudolph Boulos contrairement aux vœux de l’article 112.1 de la
Constitution de 1987 est la preuve la plus irréfragable de sa soumission
inconditionnelle. Quelle tristesse!

Poursuivant sa quête de sénateurs afin d’obtenir le quorum à la Chambre
Haute, LESPWA vise la Grand’Anse en tentant de tuer dans l’œuf l’intention
de Guy Philippe de briguer le poste de Sénateur. Préval a sollicité le
concours de la DEA pour se débarrasser de Guy Philippe sous l’accusation
mortelle de trafic de drogue. Le chef des rebelles ciblé avec précision
grâce aux repères cathodiques de son cellulaire devrait être capturé puis
conduit en bateau à Miami. Il s’est volatilisé pour reparaître le même jour
au micro de Radio Kiskeya en renouvelant sa volonté, per fas et nefas,
d’être sénateur de la Grand’Anse. Une enquête est en cours au niveau de la
BLTS ou Brigade de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants pour identifier
une voix captée sur les bandes magnétiques de la DEA mettant la puce à
l’oreille de Guy Philippe afin de se mettre à couvert.

L’arrestation manquée de Guy Philippe est aussi un message en différé à
l’adresse du Premier Sénateur de l’Artibonite, son partenaire secret. Ce
n’est pas par accident que le pouvoir a échu à une famille de tortues au
départ d’Aristide. Deux ans avant, un plan a été mis en place pour faire
de La tortue provisoirement le Premier Ministre de la Transition et
définitivement le Président d’Haïti. Cependant tout ne s’était pas déroulé
comme prévu. Une pièce importante manquait au puzzle : l’intégration des
combattants comme Nouvelle Force Armée dont Guy Philippe serait le Chef.
Collins Powell s’y est opposé en rejetant le schisme évoqué par La tortue
comme justification. Sa nomination comme médiateur en Guinée a pour effet
de rehausser son éclat en Haïti pour les prochaines joutes électorales. Si
pour se hisser au pouvoir et le maintenir pendant deux ans Préval avait
utilisé la ruse, au deuxième mitan c’est par la force que le KGBiste entend
s’imposer. Tant pis pour les incrédules!

LE FAUX PROCÈS DE BOULOS ...

Jean Erich René
Le débat orageux qui se déroule au sujet de la double nationalité sur la toile, au Parlement et qui fait les frais de presque toutes les conversations nous inquiète. A travers le profil du Sénateur Rudolph Boulos se détache l'image d'un nombre imposant d'Haïtiens et d'Haïtiennes qui se trouvent dans une situation similaire tant dans la diaspora que parmi les parlementaires et les membres de l'Exécutif haïtien. Le dixième Département se sent menacé. Nous alertons l'opinion publique nationale sur l'importance de la problématique de la double nationalité qui par sa complexité et son étendue peut prendre la dimension d'un drame fatal pour l'avenir de la société haïtienne. Nous ne voulons pas contester les articles de la Constitution par rapport à la double-nationalité, ce serait nous contredire! Nous ne sommes l'avocat de personne.

Cependant nous nous constituons comme parti civil en demandant à nos donneurs de leçons de faire preuve d'éthique en plaçant la double nationalité dans son contexte légal et social. Les moralistes peuvent trouver mineuses les raisons qui portent certains de nos compatriotes à avoir une autre nationalité sans pour autant renoncer à leur statut légal d'Haïtiens et d'Haïtiennes mais l'évidence saute aux yeux. Il est totalement incohérent de reprocher à certains enfants nés à l'Étranger de ne pas jouir de la Nationalité haïtienne. Ils n'ont pas choisi la Nationalité du pays ou ils sont nés. Ils l'ont acquise naturellement ' juris solis, comme le Sénateur Rudolph Boulos, en fonction de la législation de certains pays comme les USA, le Canada et la France etc. Les tribunes les plus suspectes ont capté la balle au bond pour en faire une opération marketing autour de leurs propres chapelles. Des arguments spécieux sont invoqués sans tenir compte de leurs impacts négatifs .

L'actualité de ce combat sollicite la force de la littérature pour éplucher le dossier et faire une mise au point judicieuse etobjective. L'aspect le plus accablant c'est le silence total de nos Hommes politiques . Le Sénateur Boulos n'ira pas seul au tribunal. Il est membre d'un Parti Politique qui l'a choisi pour être son représentant dans le Nord-est. Il avait fait le dépôt légal de sa candidature devant le Conseil Électoral Provisoire. S'il est coupable d'un crime quelconque, selon le code pénal: auteurs, co-auteurs et complices doivent connaître le même sort. Il en est de même pour son compagnon d'infortune Ultimo Compère. Pour être candidat au sénat, le citoyen doit présenter son certificat de naissance délivré par les services compétents. Alors comment Boulos a-t-il pu avoir un tel document en sa possession sans soulever aucun soupçon.

L'affaire Boulos traduit la situation de corruption du système judiciaire et du manque d'honnêteté des Chefs de nos Partis Politiques. Comment Victor Benoît a-t-il pu recruter l'intéressé? En une telle occurrence les Chefs de la Fusion et de l'Espoir, nous voulons citer Victor Benoît et René Préval et/ou les membres des directoires de ces deux Partis doivent se présenter devant le Juge d'Instruction de Première Instance pour répondre de leur forfait pour avoir intégré des étrangers dans les affaires politiques haïtiennes. Nul n'est au-dessus de la loi. Le Conseil Électoral Provisoire ou CEP a pour mission de dresser un filtre pour trier les pièces déposées par les Candidats. La Nationalité doit figurer dans les premières lignes de la déclinaison des nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance et état civil.

De toutes les façons dans les préliminaires de l'enquête sur l'identité d'un candidat on ne peut pas rater sa nationalité. Comment le CEP n'a-t-il pas pu relever la nationalité étrangère de Rudolph Boulos et Ultimo Compère. Ont-ils fraudé? Si oui comment la Commission sénatoriale d'enquête sur la double nationalité par un coup de fil au Service de l'Immigration d'Haïti a-t-elle pu obtenir avec célérité des informations abondantes sur le type de passeport qui trahit l'appartenance étrangère des accusés. Le CEP dispose aussi des mêmes moyens pour s'enquérir sur les candidats. De deux choses l'une ou bien le formulaire d'enquête est mal bâti ou encore les membres du CEP sont de mèche avec les candidats. Dans ce cas ils doivent répondre de leur crime pour complicité. La loi est une pour tous.

S'il n'y a pas deux poids et deux mesures, la même balance qui a pesé Rudolph Boulos et Ultimo Compère et qui les a jugé coupables, doit jauger également d'autres membres du Parlement dont 30 d'entre eux se trouvent dans la même situation que nos deux premières victimes c'est-à-dire ont une nationalité étrangère. Le député de Pétion-Ville, beau-frère de René Préval n'est-il pas américain? Et le Président ne serait pas sans le savoir! Le Secrétaire Général d'un Parti Socialiste en lutte ne serait-il pas belge. Certains Ministres et même la Garde des Sceaux n'ont-ils pas une autre nationalité. Que celui, qui dans le Gouvernement de Préval n'a pas une autre nationalité, jette la première pierre à Rudolph Boulos. Si l'enquête se poursuit à peine les plus justes seront sauvés et on sera forcé de décréter les élections générales avant 2011.

Si on fait une analyse cas par cas des dossiers de Boulos et de Compère les espèces ne sont pas du tout les mêmes. Au prime abord nous vous assurons que Rudolph Boulos n'a fait aucune faute mais il a seulement commis une erreur. Il croit pouvoir affronter les vagues hostiles qui l'assaillent,.puisqu'il est muni d'un bouclier légal. Et l'épreuve des coups bas! Mettons de coté les bas instincts qui animent la discussion autour de la double nationalité donnant lieu à certains acrobates de la pensée délétère l'opportunité de cracher leurs haines et leurs frustrations. Au nom de la vérité, faisons une approche objective et rigoureuse du dossier de Boulos qui ne fait nullement partie du cercle de nos amis. Et Dieu nous met matériellement à l'abri de certaines bassesses. Nous déclarons publiquement que le sénateur du Nord-est répond sur toutes les coutures aux exigences de l'article 11 de la Constitution de 1987 qui stipule :

ARTICLE 11: Possède la Nationalité Haïtienne d'origine, tout individu né d'un père haïtien ou d'une mère haïtienne qui eux-mêmes sont nés Haïtiens et n'avaient jamais renoncé à leur nationalité au moment de la naissance. Où est la faute?

L'erreur de Boulos vient du fait que dès l'éclatement de cette affaire il n'a pas dévoilé sa nationalité américaine. Là encore il ne l'a pas choisie. Il est né aux États-unis, juis solis il est citoyen américain. Pour condamner quelqu'un pour un crime il faut un jugement et une procédure qui s'appuie sur la loi. Ce cas d'espèce n'est pas prévu par le législateur. Maintenant c'est une pratique courante pour les familles haïtiennes d'accoucher aux USA. Le président Préval ne se fait-il pas soigner à l'étranger ordinairement? L'argument qui veut que Boulos ait renoncé à sa nationalité est mensonger. Cependant Boulos est à la fois américain et haïtien. Il a deux nationalités différentes donc deux passeports distincts. De ce fait il butte contre l'article 15 de la Constitution de 1987 qui précise:

ARTICLE 15: La double nationalité haïtienne et étrangère n'est admise dans aucun cas. Le cas de Ultimo Compère est différent parce qu'il s'est naturalisé américain. Il tombe sous le coup de l'article 13a de la Constitution de1987 :

ARTICLE 13: La Nationalité haïtienne se perd par : a) La Naturalisation acquise en Pays étranger; Le sénateur Compère doit affronter prochainement la Justice américaine parce qu'il a violé le serment solennel qu'il a prononcé lors de son intronisation. Voici la version française :

J'affirme par la présente, sous serment, que Je renonce et abjure absolument et entièrement toute allégeance et fidélité à n'importe quel prince étranger, potentat, état, ou souveraineté dont j'ai été jusqu'ici un sujet ou un citoyen ; que je soutiendrai et défendrai la constitution et les lois des Etats-Unis d'Amérique contre tous les ennemis, étrangers et domestiques ; que je soutiendrai la foi et l'allégeance vraies à la même chose ; que je porterai les armes au nom des Etats-Unis quand c'est requis par la loi ; que j'assurerai le service de non-combattant dans les Forces Armées des Etats-Unis quand c'est requis par la loi ; que j'effectuerai le travail d'importance nationale sous la direction civile quand c'est requis par la loi ; et pour cela je prends cet engagement librement sans aucune arrière pensée ou intention d'évasion ; que Dieu m'aide.

Des deux cotés le mal va mal finir pour le sénateur de l'Espoir Ultimo Compère .En dépit de tout, le Sénat a outrepassé ses droits et n'a aucun pouvoir pour chasser un membre du Parlement avant qu'il ne soit entendu par un Tribunal de droit commun selon les articles : 112.1 et 113 de la Constitution de 1987

ARTICLE 112.1: Chaque Chambre peut appliquer à ses membres pour conduite répréhensible, par décision prise à la majorité des 2/3, des peines disciplinaires sauf, celle de la radiation.

ARTICLE 113: Sera déchu de sa qualité de député ou de sénateur, tout membre du Corps législatif qui, pendant la durée de son mandat, aura été frappé d'une condamnation prononcée par un tribunal de droit commun qui a acquis autorité de chose jugée et entraîne l'inéligibilité.

Les Sénateur Rudolph Boulos et Ultimo Compère ont t-il été entendus et condamnés par un Tribunal de Droit commun? De quel Chef le Sénat exige leur démission ? Dans le traitement de ces dossiers, la haine et la colère se mélangent de façon détonante. L'incohérence de la Commission sénatoriale d'enquête sur la double nationalité vient de pressions politiques dirigées. La performance du Sénateur Boulos auprès de ses mandants du Nord'Est et son aura a Cité Soleil font des jaloux. Ses aventures galantes avec la Reine ne sont pas à exclure! « Partager sa moitié, est-ce que cela comporte. Je suis presque obligé de les mettre à la porte. » (Le Cocu, Paroles et Musique de Georges Brassens). En effet, les arguments spécieux soulevés pour mettre le Sénateur Boulos à la porte relèvent d'un faux procès.

Dans un État de droit c'est la loi qui prime. Singulier petit pays! Ceux qui font les lois les ignorent. L'histoire dira le reste!