lundi 1 novembre 2010

DES SAINTS AUX LOAS, IL N'Y A QU'UN PAS...

Jean Erich René
Ottawa le 31 octobre 2010

L'Église d'aujourd'hui n'arrive pas à susciter l'enthousiasme de ses fidèles. Les candidats au pastorat se font très rares au point que les portes de certaines églises au Canada sont fermées. Les jeunes ne lisent plus la Bible truffée de paraboles et d'histoires incompréhensibles qui ne collent pas avec la réalité quotidienne. Une incrédulité croissante s'accapare de plus en plus de la génération montante. Les expériences vécues avec les religieux et les religieuses aux moeurs corrompues qui abondent dans nos monastères et nos écoles congréganistes sont à l'origine de cette déliquescence de la foi chrétienne. La mauvaise gestion financière de nos Pasteurs protestants sèment le doute chez certains fidèles.


Cette génération doute des paroles prononcées par le Fils de Dieu et transmises à ses apôtres au cours de son passage sur la terre. Ils sont beaucoup plus intéressés aux biens matériels et se foutent pas mal de leur devenir après la mort. Personne n'est immortel ! A quoi bon de commettre autant de crimes pour s'accaparer des richesses de ce bas monde. Chaque année un jour spécial est accordé aux Morts et aux Saints mais nous ne prêtons jamais attention aux sens de cette double célébration. Le mode de succession de ces deux fêtes soulève de curieuses interrogations entre les Saints et les Morts?


Chaque 1er novembre on célèbre la fête des morts suivie le 2 novembre de la célébration de tous les Saints ou la Toussaint. Dans nos cimetières et dans les rues avoisinantes se défilent des personnages avec des accoutrements sinistres rappelant les défunts. Les Guédés comme on les nomme portent des verres de soleil brisés, des habits déchirés et parlent d'une voix nasillarde. Ces manifestations sociales de la vie haitienne sont sorties en droite ligne des mœurs et des coutumes de nos ancêtres. L'histoire nous enseigne que les Guédés appartenaient à une Tribu du même nom. Guédé c'était une roche qu'adoraient ses adeptes qui construisaient leurs maisons tout autour en cercles concentriques. Le Roi du Bénin qui avait une peur bleue du mysticisme de la Tribu des Guédés les a tous expédiés en Haiti.

Pourquoi l'Occident fête-t-il chaque année les Halloweens tandis qu'en Haiti nous méprisons nos Guédés ? Quelle est la différence sinon que les préjugés mesquins nourris par les élites haïtiennes?

Il existe une certaine filiation entre les Morts, les Saints de l'Église Catholique et les Loas du Vaudou. La différence parait-il est d'ordre purement sémantique. Le catéchisme nous apprend que certains d'entre nous vont en Enfer, un lieu de tourments, pour être brûlés d'autres iront au ciel pour jouir avec les Anges et les Saints, selon leurs oeuvres. Selon la liturgie du vaudou les loas sont appelés indifféremment Saints, Anges, Esprits, Bagailles. Les Morts assistent les vivants dans leurs quotidiens, affirment nos Houngans. Souvent ils apportent les numéros de la borlette. Nos âmes trépassées sont capables de nous prévenir de certains dangers et proférer des menaces contre ceux et celles qui n'obéissent pas à leurs injonctions. Foutaises, diront les incrédules. N'empêche que ce sont les éléments incontournables de la vie culturelle haitienne depuis l'époque coloniale.

Les Saints de l'Eglise Catholique sont des morts béatifiés par le Vatican sous les témoignages des miracles rapportés par certains fidèles. C'est ainsi qu'on fabrique nos Saints. N'existe-t-il pas des Saints non canonisés? Pourquoi n'y a-t-il pas un Saint ou bien une Sainte en Haiti où vit un peuple souffrant mais bon. Les loas sont des morts vénérés par les Houngans grâce à leurs oracles au profit de leurs pitites feuilles. Ces deux manifestations de la vie religieuse ont un point commun: la survivance après la mort. Les Saints et les Loas possèdent la faculté de voir d'entendre et d'intervenir auprès des vivants.On observe une certaine concomitance entre les panthéons Catholiques et Vaudou. L'iconographie des Saints catholiques et des Loas du vaudou est la même. Cependant les mêmes personnages portent des noms différents dans les deux religions. On les invoque pour les mêmes motifs. Selon l'histoire la Fête des Morts a préexisté à la Toussaint inventée longtemps après par les dirigeants catholiques pour garder leurs adeptes captifs de leur doctrine.


Catholicisme.....................Vaudouisme
J
ésus-Christ .....................Lenglensou
St Joseph.............................Loko Atissou
Vierge Marie........................Erzulie
Santa Barbara...................Erzulie aux yeux rouges (vengeresse)
Ntre Dme du Perp Secrs..Erzulie Dantor
Sainte-Rose de Lima .......Freda
Saint-Pierre..................... Legba d
étenteur de la clé pour ouvrir la barrière
Saint-Martin de Porrès...Baron Samedi
Saint-Jacques Majeur.....Ogou
Sainte-Claire...................Clermesine

Saint-Patrick....................Damballah ou Loa Couleuvre
Saint-Gérard Magella.....Guédé Nibo
etc.


Selon les Sciences biologiques à la mort tout s'arrête. La mort est-elle vraiment la fin de la vie ou le passage vers une autre vie qui n'est pas matérielle? "Notre ami Lazarre est en train de dormir", soulignait Jésus à l'attention de ses disciples. Donc la mort ne serait qu'un sommeil profond.
Jean11: 11: "Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors!"

Lazarre n'est pas le seul exemple de résurrection mentionné par la Sainte Bible.

Mathieu 28:5 -7 La Résurrection de Jésus. Le Dimanche de Pâques on a relevé avec stupéfaction l'absence de Jésus dans son tombeau. La Bible mentionne encore d'autres cas de résurrection. Citons:

1 Rois 17:17-24 Elie ressuscite le fils de la veuve de Sarepta

2 Rois 4 : 32-37:
Élisha ressuscite son garçon

Luc 7 : 11-17: Jésus ressuscite le Fils unique d'une mère dans une ville appelée Naïn

Luc 8 : 40-56: Jésus ressuscite la fille de Jaïrus

Actes 9: 36-42 la résurrection à Joppé de Tabitha par l'apôtre Pierre

Actes 20: 7-12 la résurrection de Eutychus par l'apôtre Paul

Nous constatons que le Christianisme abonde en guérison et en témoignages éloquents de résurrection tant au niveau de Jésus que de ses disciples. Les pasteurs catholiques et protestants n'ont pas le don de la guérison ni de la résurrection. Bizarre! Sont-ils de vrais disciples du Christ? Les Houngans sont d'excellents guérisseurs et font revenir certains morts à la vie. Ne faut-il pas établir là une relation plus directe avec la vraie doctrine du Christ? Le Vendredi Saint après la Sainte Cène Jésus a fait ses adieux à ses disciples. Le Dimanche de Pâques Jésus est monté aux Cieux. Dans la religion vaudou on rapporte l'histoire de ces vieilles qui réunissent leurs enfants pour annoncer leur départ vers la Guinée.Vêtues d'une robe blanche, après le Babaco suivi d'une danse, elles pénètrent dans la mer ou la rivière jusqu'à leur disparition ou encore au fond d'une boisée pour prennent leur envol pour s'estomper dans le décor . Le Vaudouisme et le Catholicisme ont un tronc commun: le Christianisme. Cependant le Vaudou est la branche dynamique du Christianisme. Par ailleurs mentionnons ce syncrétisme religieux que manifestent nos compatriotes catholiques et protestants qui consultent en cachette les Houngans pour bénéficier de l'oracle des Loas. De même les vaudouisants faute de structures et d'organisations sociales adéquates font baptiser leurs enfants dans le catholicisme et les inscrivent dans les Ecoles congréganistes reconnues comme les meilleures en Haïti.
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L'existence d'une vie après la mort est le fondement même de la foi chrétienne. L'assistance des morts aux vivants est le socle de la religion vaudou. Sans les Saints et les Loas ni le Catholicisme ni le Vaudouisme ne seraient pas fonctionnels.On prie les Saints, on adore le Saint Sacrement de l'autel, on interpelle les loas, aux pieds du Pe, autour du Poto Mitan. Face à certaines difficultés les esprits parlent dans le Govi. La permamence de la vie est concrétisée par les manifestations de l'âme après la mort. Devrions-nous avoir peur de mourir si la mort est un passage obligé de la résurrection vers le continuum de la vie sur la terre. Par ailleurs la Bible nous parle du Paradis Terrestre non pas du Paradis Céleste. Le Paradis des Indiens se trouvait aux Abricots non loin de Jérémie. Le ciel serait le privilège strict de Dieu et des élus (Apocalypse 14: 1- 4 ). Autant dire que nous sommes terriens c'est à dire que notre âme est rivée à cette planète où dominent l'air, l'eau et le feu. Au sens biblique, le mot âme signifie individu. Le vaudou parle du Gros Bon Ange et du Petit Bon Ange et détient la technologie pour son embouteillage.C'est une erreur fondamentale d'ignorer les éléments de notre culture. Tant et aussi longtemps que nous refusons de saisir nos vraies dimensions culturelles nous serons toujours méprisées comme des épaves larguées sur une mer démontée. L'Ethique Protestante de Max Weber a prouvé l'origine du capitalisme triomphant en prêchant l'abstinence. Des Saints aux Loas il n'y a qu'un pas.

mercredi 1 septembre 2010

À QUOI SERVENT NOS PARTIS POLTIQUES?

A quoi servent nos Partis?

Jean Erich René erichrene@bell.net
Le comportement irrationnel des Partis Politiques et leur traitement arbitraire par le Conseil Electoral Provisoire suscitent bien des doutes et soulèvent beaucoup d'interrogations. Tout d'abord, nous n'arrivons pas à déterminer dans quels cadres de pensées évoluent nos Leaders Politiques ni leurs motivations réelles pour la course à la Présidence. En analysant les objectifs poursuivis par les différents locataires du Palais National élus aux suffrages universels, nous nous demandons comme Raymond Aron dans « L'opium intellectuel », s'il ne serait pas préférable de procéder à la mise au rancart de nos Partis Politiques afin de les réformer. En effet, la plupart d'entre eux ne sont que de simples illusions d'optique c'est à dire des flocons de nuages qui transportent nos Présidents au Palais National mais qui s'estompent immédiatement après leurs prestations de serment.
Dans la conjoncture électorale actuelle notre plus grande déception vient de Jacques Edouard Alexis, un universitaire deux fois Premier Ministre, récusé par l'INITE s'est vite métamorphosé en Mobilisation pour le Progrès d'Haïti (MPH) qui n'est pas une variante idéologique de son Alma Mater. L'osmose politique témoigne de la faiblesse du solvant. Toutes les nations du monde ont connu leurs périodes de tâtonnement politique, mais la transition haïtienne est suicidaire. L'heure d'un réveil de conscience idéologique sonne. La Première République Noire indépendante du monde ne peut offrir un spectacle aussi décevant dans le champ de l'analyse politique. En toute vraisemblance nous sommes arrivés à « La fin de l'histoire et le dernier homme » selon le titre évocateur du livre de Francis Fukuyama. Cette thèse fut soutenue aussi par Hegel et Marx. Grâce à une prise de conscience matérialisée dans nos institutions, Haïti ne reviendra pas sous la domination d'autres colons mais écrira une nouvelle page d'histoire.
Les familles politiques haïtiennes actuellement ne sont pas des guides fiables pour une action constructive en vue de l'émancipation de notre société. Engagées dans des luttes sans grandeur et sans aucun intérêt pour l'avenir de la nation, elles n'affichent aucune marque distinctive, puisqu'elles se ressemblent comme deux gourdins et 50 centimes. Même lorsqu'elles tentent de se fusionner c'est pour élire un Président ou le cas échéant le renverser après avoir pété le plomb une fois au Palais National. Ce manque de cohérence, relevé au niveau de nos Partis Politiques, est principalement dû à un vide idéologique patent, cautionné par l'absence d'un contenu doctrinal. Les portefeuilles ministériels, les postes diplomatiques etc. sont leurs seuls monnaies de change. Ces alliances hétéroclites fragilisent la vie nationale.
Quelles sont les idées rectrices de nos Candidats à la présidence admis par le CEP aux élections du 28 Novembre 2010, si elles auront lieu ? Ce ne sont pas de vraies entités politiques qui sont en course pour le fauteuil présidentiel. Il n'y a pas lieu de les comparer puisque leurs contenus nébuleux ne résistent à aucun filtre. Il est décevant de ne pas pouvoir identifier les idées maitresses qui matérialisent leurs existences. Quant à la cohérence interne, n'en parlons pas. Nos Partis Politiques sont généralement coiffés par des Rois sans couronne. Ils n'ont de compte à rendre à personne, surtout sur les aspects financiers. Même quand les règlements du Parti exigent des élections, le choix du Dr Erick Dunois Cantave par la majorité comme Secrétaire Général du KONAKOM, a été écarté arbitrairement. D'où l'excroissance du KONAKOM du Renouveau. Cette conformation décalée s'observe également au niveau des autres formations politiques en ruine à la mort du Secrétaire Général. La gérontocratie tue nos Partis Politiques.
Définitivement il faut mettre de l'ordre dans la maison en essayant d'inculquer à nos Partis Politiques des concepts spécifiques capables de servir de corpus théorique pour la formulation d'une idéologie politique afin d'enfanter un programme en adéquation avec les desiderata des masses. On ne peut pas se lever un matin et décider de fonder un Parti Politique qui n'existe que de nom. Aussi le parterre électoral est rempli d'herbes folles identifiées sous les appellations suivantes : Platfòm 16 Désanm , Renmen Ayiti, INITE, Penh, LAVNI, Fòs 2010, Acra, KLE, Solidarité, Mouvman Wozo, Repons peyizan, Ayisyen pou Ayiti, Ansanm Nou Fo etc. Quel salmigondis politique! Le décret du CNG ou Conseil National de Gouvernement définit un Parti Politique comme une «Association de Citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune dont elle recherche la réalisation avec comme objectif la conquête et l'exercice du pouvoir. Les Partis Politiques sont appelés à assurer la gouvernance du pays par alternance au moyen d'élections libres. »
Pendant ces vingt-quatre dernières années, la transition démocratique n'a jamais eu lieu à l'échelle du Gouvernement ni au niveau des Partis Politiques. La démocratie devient un leurre et le pluralisme une vraie chimère. On assiste à une constellation de Partis Politiques sans boussole ni programme de gouvernement, sans aucune structure démocratique hiérarchisée. D'où l'émiettement de la population en âge de voter et l'impossibilité pour les Partis de financer leur fonctionnement grâce à la cotisation des adhérents. Il s'en suit également un manque d'information et de formation des électeurs pour la réalisation d'un ordre social nouveau. Le rassemblement de plusieurs groupements politiques en 3 ou 4 Partis serait financièrement plus rentable et politiquement représentatif d'une frange plus importante de la population capable d'influencer de manière consensuelle le verdict des urnes. L'État haïtien pourrait leur accorder certains subsides pour couvrir les frais indispensables à leur fonctionnement
Le contour de nos Partis Politiques est très mal défini et fissuré de césures. On voudrait les polariser en Droite / Gauche, malheureusement le constat quotidien révèle que le cœur de nos Chefs de Partis est Bien à Gauche mais leurs poches sont à Droite. Le paysage politique haïtien subit des influences étrangères délétères. Pourtant la doctrine de nos ancêtres a préexisté à presque tous les courants politiques contemporains. Nous avons de qui tenir pour un ancrage national et légitime de nos Partis Politiques. Il est dangereux de diffuser en Haïti des idéologies politiques sans aucun lien avec nos réalités sociales. Si nous déployons un spectre colorimétrique de nos Partis Politiques en course pour les élections présidentielles du 28 novembre, peu d'entre eux se seraient différenciés de manière distincte puisqu'ils appartiennent à la même gamme. En effet, ils n'exercent aucun rôle sur l'échiquier politique, d'où leur impopularité. Nous devons reconstruire nos Partis Politiques sur une base idéologique en exigeant :
- La rédaction d'un Acte Constitutif moyennant les critères démocratiques
- La structure organique du Parti
- L'ancrage à une idéologie de préférence d'obédience nationale
- Un programme politique définissant les objectifs à atteindre aussi bien que les voies et moyens d'y parvenir durant le mandat présidentiel.
- Le mode de renouvellement des instances dirigeantes et des cellules de base.
- Le mécanisme de sélection des candidats au niveau du Parti pour les élections présidentielles, législatives et communales
- Le système de gestion financière du Parti
Les élections en Haïti deviennent une affaire de gros sous, impliquant les narcotrafiquants. De telles sources de financement transforment Haïti en un Etat délinquant où nos parlementaires, nos commissaires et nos agents de police sont mouillés dans la criminalité jusqu'aux cous. Même la justice est obligée de capituler devant les barons de la drogue qui cherchent l'impunité dans l'immunité parlementaire. L'indépendance du CEP doit être garantie. Ses membres ne peuvent pas être placés sous la coupe réglée du Grand Magicien du Palais national. Le repêchage de Jacques Edouard Alexis, en bout de ligne, lui sera très regrettable. «J'embrasse mon rival pour mieux… » Jean Racine. Certains candidats admis n'ont pas de décharge, d'autres ont des casiers judiciaires ou encore n'ont pas démissionné de leurs fonctions dans le délai imparti par la Loi. Il y en a qui affichent une tête de criminel notoire. Tous les postulants doivent être soumis aux mêmes critères de sélection. Ce système à géométrie variable est générateur de conflits. Abstraction faite de toutes cotes mal taillées par le CEP, téléguidé par Préval, sur la liste des postulants admis aux joutes électorales du 28 novembre 2010, Charles Henri Baker et Mirlande Hyppolite Manigat sont les seuls candidats valides. Sak pa kontan, mete paille! Notre existence comme Nation est menacée. Pour soustraire Haïti de ses chancres, après les élections réformons nos Partis Politiques sur une base plus rationnelle.

erichrene@bell.net
http://barometre.blogspot.com
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DÉRIVE DE LA SOCIÉTÉ HAITIENNE

Dérive de la Société Haïtienne

Jean Erich René erichrene@bell.net
19 août 2010
La percée fulgurante des vedettes de la musique haïtienne dans l'arène politique a déclenché un véritable coup de foudre qui a failli électrocuter les leaders politiques traditionnels. Il a fallu le paratonnerre du CEP pour les écarter provisoirement du danger qui les menace. Comment comprendre cette volte-face de la majorité nationale? Quelles sont les vraies valeurs que privilégient les couches sociales concernées? En se basant sur les indices déclencheurs de la ferveur de l'électorat haïtien de 2010, l'aura politique du candidat prend la couleur du populisme. La température politique ambiante est favorable à l'éclosion des revendications populaires dans une société de spectacle où les affaires politiques sont réglées dans les rues. Cette pratique du politique haïtien s'amplifie de jour en jour, en prenant des proportions inquiétantes. Nous vous invitons à plonger dans le cambouis social haïtien à la recherche des facteurs explicatifs.
L'objet principal de notre analyse c'est l'entrée soudaine des vedettes de la musique dans le processus électoral et son incompatibilité choquante avec l'exercice sérieux du pouvoir. Ce mariage contre nature nous jette pieds et mains liés dans une cacophonie de chansons populaires en guise de discours politiques. Deux mondes qui ne se recoupent franchement pas puisque le premier est plutôt imaginaire, émotionnel et récréatif, le second réel, rationnel et constructif. En dépit de leur différence, le vocal des vedettes des chansons Hip Hop et Compas direct emplit l'espace politique haïtien à la veille des élections présidentielles de 2010. Cette ambiance de carnaval va se répercuter comme un écho sonore, de proche en proche, au niveau des élections législatives et communales, en habilitant les sambas, les majors jonc, les Reines Chanterelles, les tirailleurs de nos bandes de rara, à devenir des candidats potentiels.
Selon la thèse du Docteur Jean Price Mars dans « Ainsi parla l'oncle » « L'Haïtien est un peuple qui souffre mais qui chante, qui rit et qui danse. » Si la chanson exprime vraiment l'état d'âme de l'homme haïtien, l'ensemble de ses ressentiments et de ses frustrations, elle charrie simultanément un groupe de signifiants et de valeurs qui animent le débat public. Cette musique échotière que la plupart d'entre nous écoutent généralement d'une oreille distraite porte la marque de nos identités sociales les plus caractéristiques en faisant de nos sambas les porteurs de nos valeurs profondes ignorées par la mémoire de l'écriture et partant de la littérature haïtienne. La popularité écrasante des leaders politiques d'un nouveau genre est associée à leur aura comme virtuose de la chanson populaire. Leur succès malgré leur éviction, pour insolite qu'il puisse paraître, est symptomatique de l'éveil d'un nouvel ordre social en Haïti.
De manière incontestable, on assiste avec surprise à l'interpellation d'un public spécifique, différenciée par une dichotomie entre les classes majoritaires et minoritaires. S'agit-il de l'expression brutale mais instrumentalisée des revendications des 4/5 de notre population trop longtemps marginalisée. Quelles que soient les hypothèses avancées, il est un fait certain qu'on assiste actuellement à une mutation de l'électorat haïtien concrétisée par l'idéalisation des vedettes des chansons Hip Hop et Compas Direct. Peut-on en tirer une Théorie du Comportement des Nouveaux Électeurs Haïtiens de 2010, au point de rencontre de la Chanson populaire et de la Scène Politique comme lieu géométrique de la popularité de nos acteurs selon le binôme Vedette candidat = Candidat vedette.
Cette déviation de la ligne politique haïtienne traditionnelle s'explique, à son point d'inflexion, par une absence criante d'idéologie de nos Partis Politiques. D'où l'idéalisation des chantres des revendications populaires et leur rayonnement sans conteste dans l'espace politique puisqu'il n'y a plus d'alternatives. Si nous retournons la roue de l'histoire et compte tenu des prestations de nos artistes dans le passé, s'il fallait élire un Président du Compas Direct, l'écharpe reviendrait à Nemours Jean Baptiste, son créateur. Plus récemment, Gesner Henri, alias Koupe Kloure serait couronné Roi de la Caraïbe. Pourtant aucun maestro de nos Groupes Musicaux, jadis n'avait manifesté aucune velléité électoraliste. Les temps ont bien changé. La soif des électeurs n'est plus étanchée par la verve intarissable d'un Daniel Fignolé. Les verbes d'Emile St Lot, de Castel Demesmin et du Sénateur Hudicourt ne font plus trembler les voûtes du Palais Législatif. Les jeunes devraient savourer les sages conseils du promoteur de la Révolution Tranquille Haïtienne, l'immortel Gérard Etienne.
Le discours politique haïtien est alimenté par un fatras d'expressions telles que : « Je suis un bandit légal » du Sénateur Anacacis, candidat à la présidence par surcroit. Depuis le vote de la Constitution de 1987, on assiste à une balkanisation de l'espace politique haïtien donnant naissance à une galaxie de Partis Politiques, sous des patronymes aussi décevants que leurs prestations : Louvri Baryè, Viv Ansanm etc. Jusqu'à présent nous avons du mal à identifier à quelles Écoles Politiques appartiennent nos leaders. A Gauche comme à Droite nos Chefs de Partis n'arrivent pas encore à produire un papier, en guise de programme, qui puisse combler les aspirations de nos différents segments sociaux, des idées coulées dans des moules idéologiques qui puissent valoir aux leaders une certaine popularité. A tribord et à bâbord c'est la déception totale. Capitalistes, Marxistes, Macoutes, Lavalas, silence sur toutes les colonnes.
De 1987 à 2010, il est triste de faire le constat d'échec de nos Chefs de Partis, faute d'une marchandisation rentable de leurs crédos politiques. Cette inanition de l'électorat s'explique par son manque d'appétit pour les discours politiques plutôt fades et rebutants de nos candidats vieillots et pâlots. A défaut ils croquent toutes les cochonneries de nos marchandes ambulantes. Le dièse de la chanson populaire vibre à l'unisson de la diérèse du Hip Hop charmant les indolentes oreilles de cette jeunesse qui représente plus de la moitié de l'électorat. Ce contraste à la fois culturel et social explique le hiatus entre le paysage politique haïtien traditionnel et la nouvelle garde. Son caractère plutôt plébéien répond mieux à la culture des opprimés et des exclus sociaux. En revanche on assiste à l'obsolescence des valeurs traditionnelles, à la désacralisation de la classe politique et à la promotion de nos vedettes nationales sur la scène politique selon les canons hollywoodiens.
La participation aux élections, même sans aucune chance de réussite, représente une ascension sociale pour certains candidats. D'autres se procurent l'illusion d'accéder à la magistrature suprême de l'État sur un coup de chance pondéré par quelques kilos de bluff, agrémentés d'un zeste d'audace. Ce travestissement de la réalité politique est consolidé par l'appui du populisme comme outil de diversion. Au demeurant la liste des candidats agréés est hiérarchisée selon leur proximité avec le pouvoir en place. Mentionnons que les arrestations, sous le Gouvernement de Jean Bertrand Aristide, de Fourel Célestin, Président du Sénat, de Lesly Lucien, Chef de Police et de Auriol Jean, Chef de Sécurité du Palais National, confirment la thèse d'un État narcotrafiquant. L'invitation des chimères au Palais National pour recevoir leurs étrennes est la preuve évidente d'un État délinquant. Le mythe fait partie intégrante de nos codes anthropologiques. Le résultat le plus évident d'une telle déchéance c'est la désacralisation de la fonction présidentielle. Actuellement en Haïti, n'importe qui aspire aux fonctions électives, suite à la dérive de la société haïtienne.

erichrene@bell.net

lundi 31 mai 2010

DON MORTIFÈRE DE MOSANTO...

Jean Erich René

La capacité de reproduction des espèces est la clé du maintien de la vie sur cette planète. « Croissez et multipliez remplissez la terre. » Ces propos sont prêtés à Dieu selon Genèse 1 :28. Jusqu’à l’arrivée de Monsanto dans la chaine de production, brevetant les fruits de ses recherches scientifiques, personne ne s’était approprié la paternité de la vie sur la terre. C’est le triste constat que fait le monde d’aujourd’hui avec l’offensive tout azimut dela Multinationale américaine. Sa récente politique de pénétration du Marché haitien est inquiétante. Qui pis est, elle a trouvé la complicité des membres débiles d’un Gouvernement fantoche et la connivence de certains initiés sans éthique qui tente de nous faire avaler sa pilule sans un verre d’eau.. En dépit du déni public du Père Urfié et du démenti mal senti du Ministre de l’Agriculture déclarant que : « l’offre faite au gouvernement par Monsanto ne contient pas d’éléments transgéniques», nous tenons à souligner que le don des 475 947 kg de semences de maïs hybride ainsi que les 2067 kg de semences de légumes est fatal pour l’agriculture haïtienne pour les raisons suivantes :
 
1. Depuis l’époque pré-colombienne le maïs domine les habitudes alimentaires des Haïtiens. Sa primauté vient du fait qu’on peut le consommer de différentes façons. Une analyse des prix des produits agricoles montre que quand le prix du maïs change, les prix des autres produits varient dans le même sens. Il appert que le maïs est le leader des produits agricoles consommés en Haïti. Ordinairement à chaque récolte nos agriculteurs conservent leurs semences de maïs, sous forme de gouanne accrochée à un pied de Palmiste, en vue des prochaines plantations tout en s’affranchissant ainsi de toute dépendance .

2. Les 475 947 kg de semences de maïs de Monsanto, compte tenu du rendement de cette culture, accuseront une production d’au moins de 95.189,4 TM . La consommation annuelle imputée de maïs en Haiti est de 62.400 TM.
3. Ce surplus de 32.789,4 TM, soit plus de la moitié des besoins de consommation de la Population haitienne va chuter le prix du maïs. Compte tenu de l’élasticité croisée il y aura une baisse du prix du riz et du millet, à cause de la diminution de leur demande. Les interventions de Mosanto en Haiti, à court et à moyen terme, produira des résultats heureux tout en contribuant à résoudre, de façon hautement significative, la problématique alimentaire haïtienne.
4. Sur le plan scientifique et à long terme les résultats seront désastreux. Nous ne saurions emboucher la trompette de Jéricho pour détruire un projet prometteur pour le peuple haitien. Analysons les points cruciaux que doivent prendre en considération les responsables nationaux afin d’affiner certaines réglementations au lieu de laisser tomber bêtement nos agriculteurs dans les filets de Monsanto.

Les OGM, couramment appelés Organismes Génétiques Modifiés par leurs promoteurs et Organismes Génétiques Malsains par leurs détracteurs, présentent de graves problèmes de pollinisation.. Les expériences scientifiques ont prouvé que le pollen des semences de Maïs OGM inhibe la fécondation des pieds de maïs naturels. Donc il se pose d’ores et déjà un conflit de coexistence entre les OGM et les espèces similaires. En d’autres termes cette rivalité dans la filière du Maïs va entrainer en Haiti la contamination du Maïs local par le Maïs de Mosanto dont le rayonnement de la pollinisation dépasse le territoire de sa culture pour envahir d’autres champs de Maïs et les stériliser.Il en est de même pour les légumes qui, à défaut de viande, sont consommés comme sources de protéines surtout par les classes défavorisées. Selon Yves Bertheau, chercheur à l'Inra et coordinateur de Co-Extra en Europe, la norme de pureté des OGM doit être fixée entre 0,1% à 0,9%. Ce seuil de confinement biologique doit figurer sur les étiquettes des semences afin de limiter les dégats. En Haiti, compte tenu de nos conditions météorologiques et de la proximité de nos jardins, le facteur éolien va certainement jouer en faveur de la dispersion du pollen des OGM. Un rayonnement dans un espace assez large peut causer des torts irréparables aux récoltes de nos paysans.
 
Outre la contamination des champs naturels de maïs, il convient aussi de noter la stérilité sélective des OGM à des buts purement commerciaux et lucratifs. La manipulation génétique des semences a initialement pour but d’un côté de mettre en évidence certaines qualités telles que: augmentation du rendement de la production, résistance à la sécheresse, aux herbicides, aux parasites etc. De l’autre côté les laboratoires de recherche modifient le génome d'une plante pour que ses fruits soient stériles. Chez le maïs l'inflorescence mâle se trouve au sommet de la tige ou chaume. Tandis que l’inflorescence femelle qui produit l'épi est placée à l’aisselle de la feuille. En bloquant l’émission du pollen par la stérilisation mâle cytoplasmique, les pieds de maïs ne produisent aucun épi. Selon la distribution de Mendel, le paysan qui va planter l’année prochaine (n+1) les graines de mais récoltées à l’année (n) ne va pas obtenir le même rendement. Il s’agit d’un hétérozygote c’est à dire un produit hybride obtenu par croisement de 2 lignées initialement pures. Une telle entrave garantit le monopole des firmes productrices et fiabilise leur clientèle par leur dépendance aux fournisseurs. Compte tenu de cette théorie scientifique, le réquisitoire du Ministre de l’Agriculture Joanas Gue en faveur du maïs hybride de Mosanto est nul et non avenu.
 
Le don des 475 947 kg de semences de maïs de Mosanto va certes améliorer provisoirement la production céréalière avec des impacts positifs sur le panier de la ménagère. Cependant les risques techniques ne sont pas à négliger sur le futur proche de l’agriculture haitienne aussi bien que leurs retombées environnementales et économiques. L’intervention de l’homme dans le processus de sélection naturelle décrite par Darwin peut être favorable en certains points et défavorables en bien d’autres. En raison des risques de ces mutations, a t-on vraiment besoin de faire appel aux OGM pour combler les besoins de consommation en maïs du Peuple Haïtien. Il suffit d’emblaver seulement 6.934 has de terre par semestre ou 13.868 par an , avec des semences naturelles, pour atteindre le volume de maïs nécessaire dans nos assiettes.
 
Nous n’excluons pas le génie génétique dans la panoplie des moyens à entreprendre pour l’autosuffisance alimentaire haïtienne. Cependant la transgénèse peut être réalisée aussi à partir du patrimoine haitien. Cet échange est un succès au Burkinafaso pour la culture du coton. A l’instar d’Israël, nous pouvons collaborer avec les Laboratoires d’Outre Mer en inaugurant nos Centres de Recherche. Le transfert de technologie nous permettra d’assurer notre approvisionnement en semences améliorées tout en nous soustrayant d’une dépendance trop criante. En devenant le maillon d’une chaine de marketing des OGM, notre économie va s’essouffler. La monétarisation du marché des semences, de génération en génération, au profit de firmes étrangères , est inquiétante. Autrefois sur la ferme expérimentale de Damien , l’obtention de nouvelles lignées portant les caractéristiques désirables étaient faisables avec les méthodes de sélection classique . Nous devons mentionner aussi l’existence du CENTRE SEMENCIER de Damien des années 1980. L’étiquetage des sacs de Maïs OGM est important pour que les consommateurs sachent ce qu’ils mangent dans leurs assiettes . Selon Jean-Pierre Berlon, ancien chercheur à l’INRA, dans « Agriculture, biotechnologies et malnutrition » : " Derrière les OGM, c’est un projet de mort qui s’impose." Le don de Monsanto, sans les précautions techniques et les réglementations administratives subséquentes, est biologiquement, environnementalement, économiquement mortifère pour la Nation Haïtienne.

mercredi 16 avril 2008

LE PREMIER MINISTRE ÉDOUARD ALEXIS N'IRA PAS SEUL ...

Jean-Erich René

La crise politique actuelle loin de se dénouer va connaître d'autres décours. Jacques Edouard Alexis tôt dans la matinée du mercredi 9 avril 2008avait donné sa démission verbalement
au Président René Préval. Mais le dernier mot revenait à Mme Alexis qui était en voyage et qui a éclaté de colère en apprenant cette nouvelle de la bouche de son mari au téléphone.

Aussi s'est elle empressé de regagner le pays en fustigeant vertement le Premier Ministre qui était venue l'accueillir à l'aéroport. Après une conciliabule entre Me et Mme Alexis, un ministre et le secrétaire général de la Primature, on a fini par convaincre Alexis de ne pas remettre sa démission. D'où le retard qu'a pris René Préval pour prononcer son discours d'apaisement. Mais il a loupé le plus gros morceau qui était l'annonce de la démission de Jacques Édouard Alexis.
Mme Alexis est une vraie Marie Jeanne. A l'instar de Mademoiselle Sandrine de la Croix des
Bossales, un beau matin elle n'a pas hésité à descendre au Ministère de l'Éducation nationale pour tirer sa rigoise de son sac et rouer de coups une secrétaire qu'on accuse d'être la maîtresse de son mari. Elle ne lésine pas devant les moyens à prendre pour sauvegarder ce qu'elle a acquis à la sueur de son front. D'un juste courroux elle vole au secours du Premier Ministre en lui demandant de ne plus signer sa lettre de démission.

Le 28 février 2008 la Chambre des députés avait donné un vote de confiance au Chef du Gouvernement. Il n'y a plus de provisions légales pour accorder un vote de censure à son mari. Il s'agit d'un abus de pouvoir et d'un affront qu'on veut faire à son mari qui s'est tant fatigué pour faire de René Préval ce qu'il est devenu. Aujourd'hui il est payé en monnaie de singe. Les
arguments de Mme Alexis sont judicieux. S'il est vrai que la destitution du Premier Ministre est un acte illégal et inconstitutionnel mais le renvoi du Sénateur Rudolph Boulos l'est aussi. Il s'agit d'un antécédent malheureux que Jacques Édouard Alexis devait éviter.

La sociologie haïtienne nous enseigne qu'il ne faut jamais apprendre à un singe à lancer des pierres. Vous serez sa première victime. En effet Alexis ne s'attendait pas à se retrouver aussi vite sur le banc des accusés, devant les mêmes macaques qui viennent de manger sa banane et qui se réjouissent de lui casser froidement la tête. En Haïti le pouvoir qu'il soit économique ou politique est attaché à un fil d'araignée. Dans l'espace d'un cillement on peut tout perdre, maison, voiture, magasin etc. Tout le monde est passible du supplice du collier. Même Palais National est sujet au déchouquage . Vaut mieux faire preuve de sagesse dans l'exercice des fonctions publiques en observant les codes de loi. La résistance de Mme Alexis et sa farouche détermination à porter son mari à garder son poste sont justifiées par le fait qu'elle dirige une
Fondation financée à même les caisses de l'État.

Elle sera très embarrassée si on lui demande compte de sa gestion. Elle doit surtout éviter de faire le gros dos puisque sa moustache est encore blanche du lait de la Primature. Mimi est un très beau nom mais c'est ainsi qu'on nomme tous les voleurs. Si la Prima Dona insiste et persiste, le Commissaire Claudy Gassant si prompt au devoir bientôt lui décernera un mandat de comparution afin de donner des explications sur cette caisse noire de la Primature qui devrait servir au lancement de la candidature de Jacques Edouard Alexis. Ce même Pot de Chambre qui lui avait donné un vote de confiance le 28 février et qui vient de le renvoyer le samedi12 avril va dresser une mise en accusation en bonne et due forme. Le PM se présentera devant la Haute Cour de Justice. Il n'y a pas de demi-mesures en politique haïtienne ou bien on est IN ou bien on est OUT. Le refus de Jacques Edouard Alexis de laisser la Villa d'Accueil va compliquer la situation.
Jacques Edouard Alexis n'est pas un enfant de chour. Il fut l'artificier de la bombe qui avait paniqué le cortège présidentiel dans les environs de la Cathédrale peu de temps avant le départ de Jean Claude Duvalier. Il est impliqué avec Paul Déjean dans l'explosion qui a eu lieu en décembre 1990 sur la route de Pétion-Ville lors des campagnes de Jean Bertrand Aristide. Pyromane il l'est! Il est l'auteur intellectuel de la prise de l'hôtel Montana pour exiger du CEP la publication des résultats des élections et déclarer René Préval vainqueur avec les votes blancs interdits par la loi. La Constitution de 1987 est-elle un accordéon que l'on ouvre et ferme à volonté pour écouter la musique que l'on désire. Aujourd'hui il revient au Premier Ministre de récolter ce qu'il a lui-même semé c'est-à-dire l'inconstitutionnalité des décisions politiques.

Fort de son passé d'activiste et doublé d'une femme qui n'a pas froid à l'oeil, Jacques Edouard Alexis refuse de jeter ses gants. Ce n'est pas l'argent qui lui manque ni des sicaires. Son alliance avec les diplomates du béton n'est un secret pour personne. Cette accalmie apparente de ce week-end est encore plus dangereuse. S'agit-il d'un retrait stratégique? Il est un fait certain qu'il y aura du grabuge. La confrontation est inévitable. Les Ambassades américaine, française et de presque tous pays accrédités en Haïti ont émis un communiqué annonçant la fermeture des services consulaires jusqu'à nouvel ordre. Elles demandent à leurs ressortissants de surseoir leurs voyages sur la terre volcanique d'Haïti. Pourquoi toutes ces précautions si elles n'avaient pas flairé l'odeur d'un éclatement au TNT ou Trinitrotoluène? Le torchon brûle entre Jacques Edouard Alexis, René Préval et Jean Bertrand Aristide.

Le Premier Ministre déposé n'entend pas avaler cette couleuvre. C'est l'effondrement total de son projet de succession. Le Président proclamé René Préval qui avait fait pourtant la promesse formelle au Club de Bourdon de faire d'Alexis son dauphin a maintenant son propre candidat. Les hommes politiques sont le plus souvent sincères mais sous la pression des circonstances ils se voient obligés de changer d'attitude, affirme Toussaint Louverture pour expliquer son revirement dans le camp des Français. Le Président kidnappé Jean Bertrand Aristide ne s'en remet pas encore de sa blessure et entend jouir de son droit d'aînesse. De son lointain exil africain par remote control il dirige les événements politiques haïtiens. Les manifestations contre la faim ont vite pris une vitesse turbo sous la patine de ses lieutenants : Père Jean Juste et Sô Anne. En un temps record cette puissante machine de destruction a réduit en masure la résidence du PM, les maisons avoisinantes et certains magasins. Les cyclones qui frappent ordinairement Haïti n'ont jamais eu une telle ampleur ni commis de tels dégâts dans un délai aussi court.
Le fauteuil présidentiel devient une chaise musicale autour de laquelle rodent avec astuce les prétendants qui se bousculent. Le premier qui y aura déposé son séant sera le vainqueur. Dans leurs sarabandes ils ne se rendent pas compte de la présence d'un émissaire américain, délégué
sur place pour arbitrer ce match qui s'annonce trop passionné et trop dangereux pour le reste du Corps Social. Le peuple nécessiteux meurt de faim dans l'indifférence de ses dirigeants politiques. Si la décision illégale de la Chambre des Députés a renvoyé Alexis mais la famine le principal objet de sa contestation demeure encore.

Le Président René Préval est dépassé par l'ampleur des événements. Au nom de la morale sociale, ce spectacle devient inacceptable aux portes de l'Amérique. Tous les écrans du Monde projettent le drame qui se déroule en Haïti mettant nos ressortissants de la diaspora dans des
postures vraiment difficiles sur leurs lieux de travail. En voulant tout avoir ils vont tout perdre. Alexis jure qu'il n'ira pas seul.

vendredi 4 avril 2008

ÉMEUTES DE LA FAIM


Jean Erich René

En Haïti nous n’avons pas la bonne habitude de faire des sondages
d’opinion afin de juger du niveau de satisfaction et d’insatisfaction de nos
administrés. Le seul trait de jauge c’est l’éclatement. LESPWA, un
Parti monté à la va-vite pour porter in extremis Préval à la présidence,
manifeste des signes d’incapacité. C’est la déception complète de la
population atteinte de la nostalgie du statu quo ante. Avec la vie
chère et l’inflation, la fracture sociale s’agrandit de jour en jour. Le
Gouvernement n’entreprend rien pour la colmater. Ce déséquilibre stable
a comme pesanteur la coalition des Partis Politiques qui jouissent de
certains avantages sociaux et économiques. Grâce aux prébendes
accordées aux condottieres (déchouqueurs), les manifestations populaires se sont
tues.

Pour se moquer de ses contestataires, René Préval se disait prêt à
gagner les rues avec sa pancarte pour protester, lui aussi, contre la vie
chère. Grande fut sa surprise d’apprendre que les populations des Zones
défavorisées des Cayes et des Gonaives se sont soulevées contre
l’indifférence du Gouvernement. La simultanéité des deux événements
pour les mêmes motifs traduit un raz le bol. Ces émeutes de la faim peuvent
setransformer en une insurrection générale. Rome brûle Néron s’amuse.
Tandis que le Peuple meurt de faim, René Préval se prélassait le week-end
dernier sur une plage des Cayes avec sa maîtresse. Voilà l’étincelle qui a mis
le feu à la poudrière. A deux reprises pour s’absenter du pays et prendre
ses ébats amoureux avec sa dame de cœur, René Préval, a mésusé de son
bulletin de santé, comme alibi. La Chancellerie Haïtienne, comme au théâtre, a
pris un communiqué pour annoncer le départ du Président pour raison de santé
tandis qu’il voyageait en compagnie de sa dulcinée pour visiter ses
parents en Floride. Cette histoire d’amour a reformaté le profil du Chef d’État
haïtien qui voyage sans le protocole dû à son rang. Loger un
célibataire au Palais national comporte de grands risques pour le pays.


Par ailleurs l’impuissance de Lespwa à résoudre les problèmes de
l’heure n’échappe à personne. Le Président et le Premier ministre sont
unanimes à déclarer qu’ils n’y peuvent rien. De tels aveux invitent à la remise en
question de la légitimité du pouvoir. Pour tromper l’attente des
chômeurs le Gouvernement Préval Alexis fait appel à la diversion. On fait
miroiter les possibilités d’exploitation de nos nappes pétrolifères. On requiert
les services de certains soi-disant économistes pour faire mentir les
données en tordant le coup à l’inflation, en faisant baisser artificiellement
le taux de chômage et chanter une reprise économique fictive. Ces arnaques
ne fonctionnent pas puisque la situation ne fait que s’empirer. On n’a pas
besoin d’être initié au secret de la météorologie pour savoir s’il
fait chaud ou froid. La ménagère qui va chaque jour au marché mesure avant
nos économistes l’effet de l’inflation sur son panier.


-une petite marmite de riz :19.50 gdes
-une petite marmite de maïs moulu:19.50 gdes
-une petite marmite de pois sec: 27.90 gdes
-1 livre de banane: 10.20 gdes
-1 livre de viande de bœuf : 59.70 gdes
-1 livre de viande de cabri : 75.90 gdes
-1 livre de poulet: 75.50 gdes
-1 livre de poisson frais: 86.80 gdes
-1 gallon d’huile comestible: 247.40 gdes
(source : Ministère de l’Économie et des Finances Février 2008)


La situation s’est aggravée au cours du mois de Mars. Le prix d’un sac
deriz a augmenté de 52%%, le sac de sucre de 66,66% et le sac de mais
de
133,33%. Les familles haïtiennes sont aux abois. Manger devient un luxe
en
Haïti à cause de la cherté de la vie. Les faits et gestes de René
Préval ne
laissent augurer aucun espoir. Au contraire ils illustrent clairement
son
mépris. Préval ne se considère pas comme le Responsable qui doit
veiller à
la bonne marche des affaires du pays. Il prend souvent congé des
affaires
de la République pour faire des voyages d’agrément, sous le couvert de
son
cancer de la prostate. Préval se foute royalement de cette famine qui
sévit en Haïti que la majorité nationale baptise ironiquement de
«Grangou Chlorox ».


Le mince pedigree de nos dirigeants explique leur inaction et
l’évocation d’un miracle pour tirer le pays de cette situation difficile. Des
rancoeurs commencent à se manifester contre l’Exécutif tout en s’amplifiant au
fil des jours. Le PM Jacques Édouard Alexis est un technocrate de gros
calibre. Détrompez-vous, si vous le croyez nul ! Nous connaissons bien l’homme.
Mais par sa nullité feinte, il est en train de commettre les mêmes erreurs
que certains Ministres d’État qui, rongés par des ambitions politiques
démesurées, se gardaient d’entreprendre certaines initiatives inscrites
dans l’agenda du Président Jean Claude Duvalier telles que: la construction
d’une Cité Universitaire, le Drainage de Port-au-Prince et
l’assainissement du Bicentenaire. Ils les réservaient pour leurs propres programmes
politiques. Hélas! Le pot au lait s’est brisé. «Adieu, veaux, vaches
cochons». En politique haïtienne, ordinairement l’astre entraîne dans
sa chute tous les satellites qui brillaient autour de lui : Neptune,
Lafontant, Cinéas, Chanoine qui rêvaient le fauteuil.


Sans une certaine synergie entre les différents membres d’une même
équipe,
le rendement est minime et même nul. Le modèle de Gouvernement en
place en
Haïti exige une supervision directe du Chef qui malheureusement
n’affiche
aucune compétence. Un pis-aller serait d’avoir des collaborateurs
qualifiés pour combler le vide institutionnel. Mais sans l’accumulation préalable
de connaissances pertinentes et valides, sans l’intériorisation de
certaines
valeurs, sans une franche collaboration, l’identification des problèmes
et
leurs solutions deviennent un vrai casse-tête. Le mécanisme de
coordination
échoue et la barque nationale dérive avec 8.900.000 Haïtiens. Un Peuple
qui
a faim, par instinct de survie, coûte que coûte doit se ravitailler. La
faim chasse le loup du bois. Le Communiqué de la MINUSTAH accusant de
vandalisme les émeutiers de la faim des Cayes et des Gonaives est
incohérent. Les manifestants ont pillé des camions de nourriture et des
dépôts alimentaires. Il n’existe aucun recours collectif légal envers
une
population qui se déchaîne contre la faim. LA FILOUTERIE D’ALIMENTS
N’EST
PAS PREVUE PAR LE CODE PENAL HAITIEN. Ce n’est pas un crime parce que
ce
n’est pas un vol ni une escroquerie. Il s’agit d’une cause
d’impécuniosité
donc i l y a tout simplement grivèlerie. Avec un Parlement en
déconfiture,
une presse vendue, des Partis Politiques inféodés au Gouvernement, une
bourgeoisie salope, que faire? Cette mobilisation du Jeudi 3 avril qui
a
occasionné des scènes de pillage n’est autre que l’expression légitime
des
émeutes de la faim.

AU DEUXIÈME MITAN

Jean Erich René

La complexité des événements survenus cette semaine sur la scène politique
haïtienne nous embrouille. La résolution arbitraire du 18 mars 2008 de la
Chambre Haute radiant le Sénateur Boulos, le débarquement à une heure indue
de la DEA à Pestel à la poursuite de Guy Philippe introuvable, la
prestation du Premier Ministre devant les bailleurs de fond Internationaux
à l’ONU sont autant de séquences de la vie politique nationale qui
chiffonnent l’esprit de tout le monde sans pouvoir en dégager le fil
conducteur. Il n’y a pas de faits simultanés, isolés en politique. La
concordance des épisodes, dans l’espace et dans le temps, laisse paraître
en filigrane un croquis tracé par les architectes de LESPWA pour assurer
leur main mise définitive sur le pouvoir.

Tous les indices relevés à l’échelle macro trahissent la tendance infernale
de la machine politique du Gouvernement montée pour exécuter son plan
machiavélique. Le différentiel consiste en une révision constitutionnelle
afin de tailler le pouvoir selon le plan transmis au contremaître. Préval a
toujours laissé entendre qu’il n’est qu’un Président de transition. Un tel
aveu nous permet de comprendre que, cueilli in extremis à Marmelade, il a
un contrat précis à exécuter. Quelles que soient les vagues et les marées
le timonier maintient son cap vers son objectif. Les revendications
populaires, les manifestations contre la vie chère, la famine ne détournent
pas son attention. Il va droit au but. Aussi vient-il de commencer le
deuxième mitan du match.

À l’échelle micro, en joignant les différentes lignes de la politique du
Gouvernement on part à la découverte de son réseau d’actions tissé pour
accoucher une nouvelle constitution dont rêvait Jean Bertrand Aristide
afin d’implanter sa dynastie. Pour les prochaines élections, LESPWA tient
mordicus à avoir la majorité au Parlement, surtout au niveau du Sénat. Le
ratio de 2/3 pour obtenir le quorum est indispensable à l’exécution de ses
chimériques projets. On ne s’embarrasse pas de scrupules pour cumuler le
vote au parlement. Actuellement LESPWA compte 8 sénateurs. Il lui en
manque 12 pour obtenir le chiffre magique de 20 afin de faire pencher la
balance en sa faveur.

Préval est prêt à signer un pacte avec le diable pour obtenir cette
addition. Il terrorise les sénateurs qui s’opposent à son projet de
révision constitutionnelle. Rudolph Boulos au cours de la célébration de
la mort de l’Empereur le 17 octobre 2006, au salon jaune, a repoussé
catégoriquement l’intention que le Président vient de lui manifester
d’amender la Constitution de 1987. Le nom Boulos résonne mal sur la scène
politique haïtienne. Il est plutôt perçu comme un intrus pour certains et
un emmerdeur pour d’autres. Par sa force de caractère et son pouvoir
économique, il s’est frayé un chemin par suite d’un compromis au sein de la
Fusion. Tout le monde connaissait son statut civil et politique et personne
ne lui chercherait noise tant et aussi longtemps qu’il restait dans ses
limites.

L’erreur de Boulos c’est d’avoir brigué la Vice-présidence du Sénat tout
en affichant une tendance à aller de l’avant. Ses triomphales tournées
internationales tant au Canada qu’aux USA inquiètent le pouvoir et excitent
la jalousie de ses pairs. Grâce à sa vision d’entrepreneur, son animal
spirit lui confère plutôt une approche pragmatique de la politique. Aussi
jouit-il dans sa circonscription d’une légitimité politique que personne ne
peut lui ravir. La construction d’une école, d’un pont sur une rivière dont
la traversée était difficile, la distribution de 26.000 drageons de
bananes etc. l’ont auréolé de gloire aux yeux de ses mandants qui le
surnomment: BOULE L’OR. Dire que Boulos n’est pas haïtien est un non-sens.
Qui a le palmarès de Rudolph Boulos sur l’échiquier politique?

L’erreur capitale de Boulos c’est d’avoir brigué la vice-présidence du
Sénat à coups d’argent. Qui sait? Vaut mieux l’arrêter dès maintenant dans
sa marche ascensionnelle. D’autant plus que Préval avait un contentieux à
régler avec le Sénateur Boulos qu’il accuse d’avoir fomenté une
manifestation contre lui à Ouanaminthe. En effet, en 2007 au cours d’une
brève visite dans le Nord-est le cortège présidentiel a été salué par une
canonnade de pierres en réaction à l’indifférence du 55e Président au sort
de la population. Préval a dû s’engouffrer d’urgence dans un engin blindé
de la Minustah pour échapper à la fureur de la foule. On a tout fait pour
étouffer cet incident que le public ignore jusqu'à date. Autant de motifs
politiques qui portent Préval à chasser Boulos pour cumuler les sièges
nécessaires pour obtenir la majorité à la Chambre Haute.

La faucille coupe aussi des têtes dans le camp de Lespwa. La première
victime c’est le Sénateur de l’Ouest Jean Hector Anacacis, fondateur du
SOLAM à SOLINO. Selon lui l’assassinat de son frère dernièrement à
Kenscoff est un message codé qu’on lui adresse. Il sentait venir le danger
à cause de ses interventions orageuses au Parlement en exigeant de ses
collègues un peu plus d’éthique. Il leur reprochait d’être le papier
carbone de l’Exécutif. Le Président du Sénat Kelly Bastien se comporte
comme l’enfant de chœur de Préval. La dite résolution du 18 mars 2008
radiant Rudolph Boulos contrairement aux vœux de l’article 112.1 de la
Constitution de 1987 est la preuve la plus irréfragable de sa soumission
inconditionnelle. Quelle tristesse!

Poursuivant sa quête de sénateurs afin d’obtenir le quorum à la Chambre
Haute, LESPWA vise la Grand’Anse en tentant de tuer dans l’œuf l’intention
de Guy Philippe de briguer le poste de Sénateur. Préval a sollicité le
concours de la DEA pour se débarrasser de Guy Philippe sous l’accusation
mortelle de trafic de drogue. Le chef des rebelles ciblé avec précision
grâce aux repères cathodiques de son cellulaire devrait être capturé puis
conduit en bateau à Miami. Il s’est volatilisé pour reparaître le même jour
au micro de Radio Kiskeya en renouvelant sa volonté, per fas et nefas,
d’être sénateur de la Grand’Anse. Une enquête est en cours au niveau de la
BLTS ou Brigade de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants pour identifier
une voix captée sur les bandes magnétiques de la DEA mettant la puce à
l’oreille de Guy Philippe afin de se mettre à couvert.

L’arrestation manquée de Guy Philippe est aussi un message en différé à
l’adresse du Premier Sénateur de l’Artibonite, son partenaire secret. Ce
n’est pas par accident que le pouvoir a échu à une famille de tortues au
départ d’Aristide. Deux ans avant, un plan a été mis en place pour faire
de La tortue provisoirement le Premier Ministre de la Transition et
définitivement le Président d’Haïti. Cependant tout ne s’était pas déroulé
comme prévu. Une pièce importante manquait au puzzle : l’intégration des
combattants comme Nouvelle Force Armée dont Guy Philippe serait le Chef.
Collins Powell s’y est opposé en rejetant le schisme évoqué par La tortue
comme justification. Sa nomination comme médiateur en Guinée a pour effet
de rehausser son éclat en Haïti pour les prochaines joutes électorales. Si
pour se hisser au pouvoir et le maintenir pendant deux ans Préval avait
utilisé la ruse, au deuxième mitan c’est par la force que le KGBiste entend
s’imposer. Tant pis pour les incrédules!